La Legende des Siecles Dans la tête, que c'est fini, qu'ils l'ont tuée, Qu'elle est morte!
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
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LES DEUX TÊTES
Ratbert en ce moment, distrait jusqu'à sourire,
Écoutait Afranus à voix basse lui dire:
Majesté, le caveau du trésor est trouvé.
L'aïeul pleurait.
Un chien, au coin des murs crevé,
Est un être enviable auprès de moi.
Va, pille,
Vole, égorge, empereur! O ma petite fille,
Parle-moi! Rendez-moi mon doux ange, ô mon Dieu!
Elle ne va donc pas me regarder un peu?
Mon enfant! Tous les jours nous allions dans les lierres.
Tu disais: Vois les fleurs, et moi.
Prends garde aux pierres! Et je la regardais, et je crois qu'un rocher Se fût attendri rien qu'en la voyant marcher. Hélas! avoir eu foi dans ce monstrueux drôle! Mets ta tête adorée auprès de mon épaule. Est-ce que tu m'en veux? C'est moi qui suis là! Dis, Tu n'ouvriras donc plus tes yeux du paradis! Je n'entendrai donc plus ta voix, pauvre petite! Tout ce qui me tenait aux entrailles me quitte; Et ce sera mon sort, à moi, le vieux vainqueur, Qu'à deux reprises Dieu m'ait arraché le coeur, Et qu'il ait retiré de ma poitrine amère L'enfant, après m'avoir ôté du flanc la mère! Mon Dieu, pourquoi m'avoir pris cet être si doux? Je n'étais pourtant pas révolté contre vous, Et je consentais presque à ne plus avoir qu'elle. Morte! et moi, je suis là, stupide qui l'appelle! Oh! si je n'avais pas les bras liés, je crois Que je réchaufferais ses pauvres membres froids. Comme ils l'ont fait souffrir! La corde l'a coupée. Elle saigne. Ratbert, blême et la main crispée, Le voyant à genoux sur son ange dormant, Dit:Porte-glaive, il est ainsi commodément. Le porte-glaive fit, n'étant qu'un misérable, Tomber sur l'enfant mort la tête vénérable. Et voici ce qu'on vit dans ce même instant-là: La tête de Ratbert sur le pavé roula, Hideuse, comme si le même coup d'épée, Frappant deux fois, l'avait avec l'autre coupée. L'horreur fut inouïe; et tous, se retournant, Sur le grand fauteuil d'or du trône rayonnant Aperçurent le corps de l'empereur sans tête, La Legende des Siecles LA CONFIANCE DU MARQUIS FABRICE 86. »
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