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La Régence.

Publié le 05/04/2015

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La Régence. Il nous en faut bien donner une idée malgré le spectacle répugnant qu'elle présente. Elle s'était établie comme une réaction contre la vieille cour « dévote, soumise à la Maintenon et aux Jésuites ». En quoi consistait cette réaction ? « Vers l'heure du souper, le Régent se renfermait avec dix ou douze hommes de son intimité qu'il appelait tout uniment ses roués. Les principaux étaient Broglie, l'aîné du maréchal de France, premier duc de ce nom ; le duc de Brancas, grand-père de celui d'aujourd'hui ; Biron, qu'il fit duc ; Canillac, cousin du commandant des mousquetaires, et quelques gens obscurs par eux-mêmes et distingués par un esprit d'agrément ou de débauches. Chaque souper était une orgie. Là, régnait la licence la plus effrénée ; les ordures, les impiétés, étaient le fond ou l'assaisonnement de tous les propos, jusqu'à ce que l'ivresse complète mît les convives hors d'état de parler et de s'entendre. Ceux qui pouvaient encore marcher se retiraient, l'on emportait les autres ; et tous les jours se ressemblaient. Le régent, pendant la première heure de son lever, était encore si appesanti, si offusqué des fumées du vin, qu'on lui aurait fait signer ce qu'on aurait voulu. » (Duclos.) C'est de ces soupers que sortirent, comme les champignons naissent de la terre pourrie, les événements et les doctrines, qui vont abaisser et affoler le XVIIIe siècle. Le Régent et les Roués, ses compagnons, sont les représentants non de la France, mais de la débauche, débauche de l'esprit et des sens. La vilenie de leur conduite était la conséquence de leur impiété, et le philosophisme comme la Révolution furent la conclusion Iogique de cette impiété et de cette vilenie. Mais ne l'oublions jamais, la France n'était pas toute à la cour, et dans son immense majorité, elle était restée pieuse, laborieuse, respectueuse et respectable. Nous le verrons.

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