Devoir de Philosophie

La sauvegarde de l'architecture rurale

Publié le 07/12/2011

Extrait du document

architecture

 

Au moment où le musée des Arts décoratifs présente une très curieuse exposition sur l'architecture spontanée aux Etats-Unis, le musée des Arts et traditions populaires, au Bois de Boulogne, invite le public à méditer sur les maisons paysannes de France, qui constituent le thème d'une présentation exceptionnelle sur l'habitat. La maison paysanne, conçue et bâtie le plus souvent par ses occupants euxmêmes, reste le témoin d'un art de vivre en même temps que d'une civilisation que nous avons perdus, peut-être au dommage de tout notre avenir. Chaque région a son type d'habitation traditionnelle adaptée au climat, au relief, aux cultures, à la vie quotidienne. Ces demeures s'intègrent au paysage et, dans une certaine mesure, contribuent à lui donner sa qualité et son originalité. Les porches, les toits, les puits, les escaliers, les pigeonniers témoignent de la richesse et de la diversité de l'architecture rurale de la France dans le passé.

architecture

« questions aux spécialistes.

Palissy se maria, vécut et travailla à Saintes où il réalisa ses premiers et célèbres essais de cuisson.

C'est-à­ dire à peu de distance des ateliers ruraux.

Il dit dans ses mémoires qu'il eut recours soit aux artisans du voisinage, soit aux terres qu'ils utilisaient, soit encore à leurs fours pour faire ses essais ou pour travailler.

Il partit de Saintes pour ·Paris en 1565.

Quelle fut son influence sur les artisans des vHlages ? Quelle fut celle de ses successeurs ? Il faudrait étudier de près l'atelier de Palissy.

Si on n'a jamais fait de fouilles sur l'emplacement de celui-ci, des re­ cherches intéressantes ont été faites sur l'an­ cien site d'un atelier de la Chapelle-des-Pots.

Sa production qui, technj,quement, évoque beau­ coup les méthodes de Bernard Palissy, donne l'impression qu'on a là le lieu de travail d'un des aides ou d'un des successeurs du maître.

L'artisanat céramique de la Saintonge change complètement vers la fin du XVII'• siècle.

La concurrence des faïenceries enlève aux potiers ruraux une clientèle et, en même temps, des formes.

Ils en sont réduits à réaliser des cé­ ramiques uniquement utilitaires, d'une tech­ nique moins heureuse, avec un décor moins hien venu.

La production ne diffère guère de celle qu'on trouve un peu partout en France à la même époque.

Elle est en tout cas très abon­ dante et le devient de plus en plus au XVIII• et au XIV siècle.

La colonisation de l'Amérique du nord donne à La Rochelle l'occasion de de­ venir le port d'où partent les céramiques de Saintonge à destination du Canada et de la Louisiane.

C'est un immense marché.

Jusqu'à la Révolution, la production saintongeaise for­ me la base de la céramique utilisée par les colons français d'Amérique du nord.

L'exposition du musée des Arts et traditions populaires présente des vases souvent très beaux, voire exceptionnels.

Mais, outre l'aspect esthétique, ce qui compte, c'est aussi l'aspect humain.

Car toute cette production a fait partie de la vie quotidienne d'hommes et de femmes pendant des générations; on y mangeait, on y gardait les boissons, les viandes, les grains.

On les déposait parfois, comme dans l'Antiquité, dans les tombes, comme mobilier funéraire des­ tiné à accompagner le mort dans l'au-delà.

Archéologie et ethnologie se rejoignent ici avec un thème qui touche à la fois la vie quo­ tidienne des hommes et leur conception de la beauté.

Le folklore est devenu une science.

On est loin de l'idée que s'en fait trop fré­ quemment le public, amateur de chants et de danses qui n'en sont qu'un des aspects, quand la tradition qu'on y reconnaît n'est pas entière­ ment édulcorée.

La vie en bleu Geneviève Bollème qui a déjà publié en 1971, une étude définitive' sur les origines de la Bi­ bliothèque bleue, éditée à Troyes à partir de la fin du XVII• siècle, revient sur ce sujet, qui est en effet passionnant, avec l!n o,uvrag~ ~lus vaste, La bible bleue, anthologze d une lzttera- ture populaire, aux éditions Flammarion.

On re­ trouve dans ces pages érudites beaucoup de ce que Nisard avait rassemblé, à la demande de Napoléon III, pour démontr.er l'ineptie de tels écrits et le danger qu'Hs présentaient pour la morale, la religion et la stabilité de l'Etat.

On chercherait en vain ce qu'il peut y avoir de licencieux et surtout de séditieux dans cette misérable littérature, vendue dans les foires, sur les marchés, colportée de ferme en ferme, et qui, en deux cents ans, à travers les tranforma­ tions de la vie, les révolutions, les bouleverse­ ments économiques ou techniques, continuait avec la même tranquiHité, à reprendœ les mêmes histoires, avec les mêmes mots.

Ces écrits dés­ organisateurs, dont parle Hugo dans les Misé­ rables, ne sont ni des pamphlets ni des explo­ sifs.

Tout y respire la douceur, l'amour, la générosité, la grandeur d'âme, et si on y parle de liberté, c'est avec tant de précautions qu'on ne sait pius très bien de quoi il s'agit.

Cartouche ou Mandrin font sans doute honne mine dans la galerie héroïque présentée au lecteur, et ce n'est pas moral, mais les bandits ont toujours eu droit, avec l'échafaud, a la considération des foules.

Après le mélodrame, le western en ap­ porte la confirmation.

La Bibliothèque bleue est l'amorce de ces deux genres; elle les annonce et en forme les critères.

C'est ce qui fait son intérêt.

Dans un temps où rares étaient ceux qui savaient écrire, il y avait tout de même beau­ coup de lecteurs, dans les villes comme dans les campagnes, qui ont découvert le mond.e dans la bibliothèque bleue.

Deux millions et demi d'exemplaires ont été vendus à la veille de la Révolution; neuf millions en ont été distribués en 1850.

Personne, dans les milieux littéraires, n'atteignait de tels tirages, ce qui explique peut­ être la hargne des écrivains à l'égard de ces publications naïves qui portaient toutes sor­ tes de titres venus du passé : l'Histoire de Pierre de Provence et de la belle Maguelonne, le Grand calendrier et le compost des bergers, com­ posé par le berger de la grande montagne, en­ semble la manière dont se doit gouverner le berger pour empêcher qu'aucuns sorciers ne fassent mourir les troupeaux, avec toutes cho­ ses nécessaires pour se régler en son art ...

On peut rêver sur cette prose qui enseigne aussi La ruse pour se défaire d'une femme sans la tuer ou révèle la singulière aventure d'Un bor­ gne ayant espous une jeune fille qu'il pensait est re vierge et ne l'es toit pas ? Nos aïeux, quand ils étaient d'humble ori­ gine, ont été nourris de telles histoires, ins­ truits par des livres sans auteurs, venus d'on ne sait trop où, mais qui portaient en .eux, sinon un réel savoir, du moins une vraie culture.

C'est cette culture, dans le sens ethnologique du mot, qui attire et retient aujourd'hui.

Elle a été longtemps méprisée.

On en découvre la ri­ chesse parfois, la leçon surtout.

Pour atteindre les générations qui nous ont précédés, c'est un instrument de premier ordre.

La Bibliothèque bleue a donné le goût de la lecture à ceux qui ne pouvaient pas l'avoir; elle a été l'ancêtre du livre d'écolier comme du livre de poche.

Elle appartient à la civilisation populaire de la France.

C'est un trésor irremplaçable.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles