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Le Conscrit ou Le Retour de Crimee CRIQUET J'ons le coeur qui me serre Quand j'vois battre un dindon; Pourrai-je |ben à la guerre Tuer des gens pour tout d'bon?

Publié le 11/04/2014

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criquet
Le Conscrit ou Le Retour de Crimee CRIQUET J'ons le coeur qui me serre Quand j'vois battre un dindon; Pourrai-je ben à la guerre Tuer des gens pour tout d'bon? ROBERT. Les enfant de la France A l'ennemi vont gaîment, Et pas un ne balance Quand on crie: En avant! Rantanplan! rantanplan! Amis, la gloire nous attend. Rantanplan rantanplan, Ran ran tan plan plan! CRIQUET. Après une bonne affaire On r'vient clopin-clopant. ROBERT Mais à la boutonnière Peut briller un ruban. CRIQUET. (Parlé: Oui... mais) On attrap' queuq' torgnole. ROBERT Et l'on devient sergent. CRIQUET L'canon vous carambole Et l'on meurt.... ROBERT (Lentement et à voix basse). En chantant: Rantanplan, rantanplan On voit l'ennemi fuyant Et l'on s'dit en mourant: Ran ran tan plan plan! CRIQUET SCÈNE 3e 9 Le Conscrit ou Le Retour de Crimee Ran tan plan, ran tan plan! Tout ça n'est pas amusant; J'aime mieux dire bien portant: Ran ran tan plan plan! ROBERT (à Lefuté). Tenez, franchement, M. Lefuté, je crois que votre filleul Criquet ne fera jamais qu'un mauvais soldat. LEFUTÉ. Oui, oui, c'est vrai, et plus j'y pense, plus j'ai peine de le voir partir. Je voudrais bien trouver un moyen pour l'en exempter. ROBERT Parbleu! pour l'en exempter, le moyen est tout facile à trouver, père Lefuté, achetez-lui un remplaçant... C'est facile ça! LEFUTÉ. Heu! heu! facile... facile... pas tant facile que tu le crois, Robert; pour trouver un remplaçant, il faut beaucoup d'écus... et... JULIEN Allons donc, M. Lefuté, ce n'est pas la mer à boire un mille à douze cents francs... Voyez donc ce pauvre Criquet, il ne tient plus sur les jambes. LEFUTÉ Ah! tu crois ça, toi, Julien, tu crois qu'on trouve des mille francs du premier coup. ROBERT (riant) Eh! mais, M. Lefuté, cherchez donc bien dans vos vieux coffres, il y a bien encore quelque magot en réserve. LEFUTÉ. Ta, ta, la, ta, tout ça c'est bon a dire. (à dater de cette scène, Lefuté a le ton flatteur, insinuant, pèse ses mots). A propos, dis donc, mon p'tit Julien... tu sais... hein?... que sur le morceau de terre que je t'ai vendu et la petite maison que j'ai fait bâtir pour ta vieille mère... tu sais... hein?... que tu me dois une petite somme... comme... heu... heu... huit cents francs. JULIEN (surpris et attristé). C'est vrai, M. Lefuté... mais vous savez aussi que la récolte de l'année dernière n'a pas été très-bonne, que ma pauvre bonne mère a été malade une partie de l'hiver... Mais cette année le travail va bien, je gagne de bons gages et je pourrai avant peu vous donner un bon à-compte. LEFUTÉ (toujours flattant). SCÈNE 3e 10
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« Ran tan plan, ran tan plan! Tout ça n'est pas amusant; J'aime mieux dire bien portant: Ran ran tan plan plan! ROBERT (à Lefuté). Tenez, franchement, M.

Lefuté, je crois que votre filleul Criquet ne fera jamais qu'un mauvais soldat. LEFUTÉ. Oui, oui, c'est vrai, et plus j'y pense, plus j'ai peine de le voir partir.

Je voudrais bien trouver un moyen pour l'en exempter. ROBERT Parbleu! pour l'en exempter, le moyen est tout facile à trouver, père Lefuté, achetez-lui un remplaçant...

C'est facile ça! LEFUTÉ. Heu! heu! facile...

facile...

pas tant facile que tu le crois, Robert; pour trouver un remplaçant, il faut beaucoup d'écus...

et... JULIEN Allons donc, M.

Lefuté, ce n'est pas la mer à boire un mille à douze cents francs...

Voyez donc ce pauvre Criquet, il ne tient plus sur les jambes. LEFUTÉ Ah! tu crois ça, toi, Julien, tu crois qu'on trouve des mille francs du premier coup. ROBERT (riant) Eh! mais, M.

Lefuté, cherchez donc bien dans vos vieux coffres, il y a bien encore quelque magot en réserve. LEFUTÉ. Ta, ta, la, ta, tout ça c'est bon a dire.

(à dater de cette scène, Lefuté a le ton flatteur, insinuant, pèse ses mots).

A propos, dis donc, mon p'tit Julien...

tu sais...

hein?...

que sur le morceau de terre que je t'ai vendu et la petite maison que j'ai fait bâtir pour ta vieille mère...

tu sais...

hein?...

que tu me dois une petite somme... comme...

heu...

heu...

huit cents francs. JULIEN (surpris et attristé). C'est vrai, M.

Lefuté...

mais vous savez aussi que la récolte de l'année dernière n'a pas été très-bonne, que ma pauvre bonne mère a été malade une partie de l'hiver...

Mais cette année le travail va bien, je gagne de bons gages et je pourrai avant peu vous donner un bon à-compte. LEFUTÉ (toujours flattant).

Le Conscrit ou Le Retour de Crimee SCÈNE 3e 10. »

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