Le dernier catalogue des atomes
Publié le 16/12/2011
Extrait du document
En 1865, Mendeleïev proposait sa célèbre classification
qui, en mettant un peu d'ordre dans l'ensemble
des corps simples, permettait de prédire
l'existence d'éléments encore inconnus.
En 1911, Rutherford proposait son modèle planétaire
de l'atome, perfectionné par l'introduction
de la quantification des orbites, en 1913, avec
l'atome de Bohr. Dès lors, la structure périodique
de Mendeleïev trouvait son explication simple et
rationnelle : les propriétés d'un corps dépendaient
du nombre de ses électrons, égal à celui des protons
de son noyau. Mais on ne comprenait pas pourquoi
la masse des corps simples, essentiellement due au
nombre de protons et de neutrons de ce noyau,
n'était pas en général un multiple entier de la masse
du proton.
«
taille de plusieurs microns (la taille d'un virus ou d'une bactérie !) ont ainsi une probabilité extrême
ment faible -mais non nulle -d'apparaître au
sein de la matière normale, car elle est soumise à des
échanges incessants d'énergie par collision, rayon
nement, etc.
En revanche, dans l'espace interstellaire,
où la
matière est très raréfiée, de tels états peuvent se réa
liser plus facilement, avec une
« durée de vie » de
quelques milli-secondes au-delà de laquelle l'élec
tron excité retombe sur une orbite normale.
Lors de ce retour, il émet un photon dans des longueurs
d'ondes millimétriques.
La détection de telles
ondes radio ultra-courtes permet d'étudier les états
de Rydberg.
Depuis une dizaine d'années, les
observations faites avec des radio-télescopes ont permis de repérer des transitions orbitales de plu
sieurs dizaines voire de plusieurs centaines de
niveaux
! La contribution des états de Rydberg
dans l'espace est importante car elle permet de
mesurer certains paramètres du milieu interstel
laire, tels que température, champs électriques, etc.
En laboratoire,
la difficulté de détecter des
atomes géants ayant ..
une très faible probabilité
d'apparition a été largement réduite par l'utilisa
tion du laser, dont le réglage sur une fréquence très
précise permet d'exciter des atomes d'un gaz très
raréfié avec des photons de longueur d'onde, donc
d'énergie déterminée.
On peut ainsi induire des
transitions particulières et l'on.détecte ensuite les
atomes géants en les ionisant
par l'application d'un champ électrique de très courte durée, et d'ampli
tude juste suffisante pour fournir le supplément
d'énergie adéquat à l'atome géant et à lui seul : il suffit alors de détecter l'électron arraché pour constater la création de l'état de Rydberg recher
ché.
Là aussi, la détection de ces états « exotiques , ne représente pas la recherche d'une performance
spectaculaire mais inutile.
La possibilité d'étudier ce qui se passe lorsqu'un électron se trouve sur une
orbitre très éloignée, donc presque soustrait à l'in
fluence du champ électrique
du noyau, permet de
mesurer d'autres types d'interactions (par exemple,
les effets de spin, configuration géométrique du
noyau, etc.) et de tester
la validité des « modèles » élaborés par les théoriciens et des approximations
qu'ils sont obligatoirement amenés à utiliser dans
leurs calculs (qui seraient sinon inextricables).
Au voisinage du zéro absolu :
un cristal d'électrons
Théoriquement prévu, lui aussi, depuis long
temps (par E.
Wigner en 1934), un assemblage
ordonné d'électrons quasi immobiles n'a pu être
observé qu'en 1979, grâce à des techniques rendues
possibles
par la grande maîtrise qu'ont acquise les
physiciens dans le domaine des très basses tempéra
tures, mais néanmoins extrêmement délicates à uti·
liser.
Comme les atomes, les électrons libres qui exis
tent dans
tout corps solide sont soumis à une agita
tion incessante et désordonnée.
En fait, il se
comportent au sein du milieu matériel comme un gaz ou un liquide.
Wigner avait démontré qu'à condition de ramener leur énergie à un niveau suffi
samment bas, ils devraient se stabiliser dans un état analogue à celui des atomes d'un solide, et même
s'ordonner comme un véritable « cristal d'élec tron >>.
Mais comment isoler des électrons à une tempé rature suffisamment basse pour faire « prendre >> le cristal, et comment détecter une telle forma
tion ? C'est ce qui vient d'être réalisé par une
équipe de chercheurs américains.
L'idée de base est
de faire
« flotter >> les électrons sur un support ' d'hélium liquide super fluide (qui présente l'avan
tage d'offrir une surface absolument plane et
immobile car l'hélium super fluide ne
bout pas),
dans un léger champ électrique qui retient les élec
trons à une distance de quelques dizaines d'angs
troms de cette surface.
La détection de la cristallisation se fait en sou
mettant les électrons à un très faible champ électri
que alternatif et en enregistrant la manière dont le système réagit : si les électrons forment effective
ment un système ordonné, ils vont entrer en réso nances pour certaines fréquences de ce courant
alternatif.
C'est ce qui a été observé à 0,46 °K, per
mettant du même coup d'en déduire que le cristal
est triangulaire.
C'est donc, en quelque sorte,
un nouvel état de la
matière qui a ainsi été découvert.
Son intérêt théo rique se double peut-être d'un intérêt pratique, car
les structures de couplages entre les électrons sont
d'une grande importance
pour le comportement
des semi-conducteurs, dont on sait l'extraordinaire
apport pour le développement de l'électronique
moderne..
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