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le roc dans son ultime désespoir

Publié le 29/03/2014

Extrait du document

à son côté comme s’il avait voulu taillader le roc dans son ultime désespoir.

Aragorn ne le toucha pas, mais, après l’avoir contemplé un moment en silence, il se leva et soupira. « Ici ne viendront plus jusqu’à la fin du monde les fleurs de simbelmynë, murmura-t-il. Neuf et sept tertres verts d’herbe y a-t-il à présent et durant toutes les longues années il est resté gisant à la porte qu’il n’avait pu ouvrir. Où mène-t-elle ? Pourquoi voulait-il passer ? Nul ne le saura jamais !

Car ce n’est pas mon but ! cria-t-il, se retournant pour parler aux ténèbres murmurantes derrière lui. Gardez vos trésors et vos secrets cachés dans les Années Maudites ! Nous ne demandons que la rapidité. Laissez-nous passer, et puis venez ! Je vous appelle à la Pierre d’Erech ! «

Il n’y eut d’autre réponse qu’un silence absolu plus redoutable que les murmures précédents, puis une bouffée de vent froid entra qui fit vaciller et éteignit les torches, qu’on ne put rallumer. Du temps qui suivit, une ou plusieurs heures, Gimli ne se rappela pas grand-chose. Les autres pressèrent le pas, mais il était toujours le dernier, poursuivi par une horreur tâtonnante qui paraissait à chaque instant sur le point de le saisir, et une rumeur venait derrière lui, semblable au son fantomatique de pieds nombreux. Il continua d’avancer en trébuchant jusqu’au moment où, rampant sur le sol comme un animal, il se sentit à bout : il lui fallait soit trouver une fin et s’échapper, soit rebrousser en folie à la rencontre la plus rapide de la peur qui le poursuivait.

Soudain, il entendit un tintement d’eau, un son dur et clair comme d’une pierre tombant dans un rêve d’ombre épaisse. La lumière s’accrut, et voilà que la compagnie franchit une autre porte, à haute et large voûte, et un ruisseau coulait à côté du chemin, et au-delà, une route descendait en pente raide entre des parois escarpées qui se détachaient comme des lames de couteau sur le ciel au-dessus d’eux. Le chasme était si profond et si étroit que le ciel était sombre, et de petites étoiles y scintillaient. Mais, comme Gimli devait l’apprendre par la suite, il s’en fallait encore de deux heures que ne se terminât le jour de leur départ de Dunharrow, bien que, pour autant qu’il en sût, c’eût pu être un crépuscule de quelque année ultérieure ou de quelque autre monde.

La compagnie remonta à cheval, et Gimli retourna auprès de Legolas. Ils chevauchaient à la file, et le soir tomba, d’un bleu intense, et la peur les poursuivait toujours. Legolas, se tournant pour parler à Gimli, regarda en arrière, et le Nain vit devant son visage le scintillement des yeux brillants de l’Elfe. Derrière eux venait Elladan, le dernier de la compagnie, mais non le dernier de ceux qui avaient pris la route descendante.

« Les Morts nous suivent, dit Legolas. Je vois des formes d’hommes et de chevaux, et de pâles étendards semblables à des lambeaux de nuage, et des lances comme des gaulis dans une nuit brumeuse d’hiver. Les Morts nous suivent. «

« Oui, les Morts chevauchent derrière. Ils ont été appelés «, dit Elladan.

La compagnie sortit enfin du ravin, aussi brusquement que si elle débouchait d’une fissure dans un mur, et là s’étendait devant eux la partie haute d’une grande vallée dans laquelle le ruisseau descendait avec un son froid par de nombreuses chutes.

« Dans quelle partie de la Terre du Milieu sommes-nous ? « demanda Gimli, et Elladan répondit : « Nous avons descendu de l’élévation du Morthond, la longue rivière froide qui se jette en fin de compte dans la mer baignant les murs de Dol Amroth. Vous n’aurez plus besoin de demander l’origine de son nom : les hommes l’appellent Racine Noire. «

La Vallée du Morthond formait une grande anse qui longeait les faces sud des montagnes. Ses pentes escarpées étaient couvertes d’herbe, mais tout était gris à cette heure, car le soleil avait disparu et, loin en contrebas, des lumières clignotaient dans les demeures des Hommes. La vallée était riche et très peuplée.

Alors, sans se retourner, Aragorn cria de façon à être entendu de tous : « Oubliez votre fatigue, mes amis ! Forcez, maintenant, forcez ! Il nous faut être à la Pierre d’Erech avant la fin de ce jour, et le chemin est encore long. « Aussi, sans un regard en arrière, ils gravirent les champs de la montagne, jusqu’au moment où ils arrivèrent à un pont au-dessus du torrent grandissant et trouvèrent une route qui descendait dans le pays.

Les lumières s’éteignaient dans les maisons et les hameaux quand ils arrivèrent, les portes étaient fermées, et les gens qui se trouvaient dans les champs poussèrent des cris de terreur et s’enfuirent follement comme des cerfs poursuivis. Le même cri s’élevait partout dans la nuit grandissante : « Le Roi des Morts ! Le Roi des Morts est sur nous ! «

Des cloches sonnaient dans le fond de la vallée, et tous les hommes fuyaient devant le visage d’Aragorn, mais la Compagnie Grise, dans sa hâte, courait comme des chasseurs jusqu’à ce que les chevaux bronchassent de fatigue. Et ainsi, juste avant minuit, dans des ténèbres aussi noires que les cavernes des montagnes, elle atteignit enfin la Colline d’Erech.

La terreur des Morts s’était longtemps étendue sur cette colline et sur les champs déserts qui l’environnaient. Car au sommet se dressait une pierre noire, ronde comme un grand globe, de la hauteur d’un homme, bien que la moitié fût enterrée. Elle avait un aspect surnaturel, comme si elle était tombée du ciel, et d’aucuns le croyaient, mais ceux qui se souvenaient encore de la tradition de l’Ouistrenesse disaient qu’elle avait été apportée lors de la ruine de Númenor et établie là par Isildur à son débarquement. Aucun des habitants de la vallée n’osait s’en approcher ou ne voulait demeurer auprès, ils disaient, en effet, que c’était un rendez-vous des Hommes de l’Ombre, qui s’y assemblaient aux époques de peur, se pressant et chuchotant autour de la Pierre.

La compagnie monta à la Pierre et fit halte au plus profond de la nuit. Elrohir tendit alors à Aragorn un cor d’argent, dont il sonna, et les assistants crurent entendre en réponse le son d’autres cors, comme un écho dans

de profondes cavernes au loin. Ils n’entendaient aucun autre bruit et pourtant ils avaient conscience d’une grande armée rassemblée tout autour de la colline sur laquelle ils se trouvaient, et un vent froid comme une haleine de fantômes descendait des montagnes. Mais Aragorn mit pied à terre et, debout près de la Pierre, il cria d’une voix forte :

« Parjures, pourquoi êtes-vous venus ? «

Et on entendit une voix qui répondait du sein de la nuit, comme venue de très loin « Pour accomplir notre serment et trouver la paix. «

Aragorn dit alors : « L’heure est enfin venue. Je me rends maintenant à Pelargir sur l’Anduin, et vous allez me suivre. Et quand tout ce pays sera débarrassé des serviteurs de Sauron, je considérerai le serment comme accompli, vous aurez la paix et partirez à jamais. Car je suis Elessar, héritier d’Isildur de Gondor. «

Sur quoi, il invita Halbarad à déployer le grand étendard qu’il avait apporté, et voilà qu’il était noir, et, s’il portait quelque devise, elle était cachée dans les ténèbres. Il y eut alors un silence, pas un murmure ni un soupir ne se fit entendre de toute la longue nuit. La compagnie campa près de la Pierre, mais les hommes ne dormirent guère, de par la crainte des Ombres qui les enserraient de toute part.

Mais quand vint l’aube, froide et pâle, Aragorn se leva aussitôt, et il emmena la compagnie dans le voyage le plus précipité et le plus fatigant qu’aucun des hommes, hormis lui-même, eût jamais connu, seule sa volonté les tenait en état de poursuivre. Nuls autres Mortels n’auraient pu l’endurer, nuls, sinon les Dunedain du Nord et avec eux Gimli le Nain et Legolas l’Elfe.

Ils passèrent le col de Tarlang et débouchèrent dans le Lamedon, et l’Armée des Ombres se pressait derrière eux et la peur les précédait, jusqu’à leur arrivée à Calembel-sur-Ciril, et le soleil descendit, sanglant, derrière le Pinnath Gelin loin derrière eux à l’Ouest. Ils trouvèrent la commune et les gués de Ciril abandonnés, car de nombreux hommes étaient partis pour la guerre et tous les autres s’étaient enfuis dans les montagnes à la rumeur de la venue du Roi des Morts. Mais le lendemain ne vint aucune aube, la Compagnie Grise passa dans les ténèbres de la Tempête de Mordor et fut perdue à la vue de tout mortel, mais les Morts la suivirent.

CHAPITRE TROIS LE RASSEMBLEMENT DE ROHAN

Toutes les routes couraient ensemble à présent vers l’Est à la rencontre de la guerre imminente et de l’assaut de l’Ombre. Et au moment où Pippin, debout à la Grande Porte de la cité, voyait entrer le prince de Dol Amroth avec ses étendards, le Roi de Rohan descendait des collines.

Le jour déclinait. Aux derniers rayons du soleil, les Cavaliers jetaient de longues ombres pointues qui allaient devant eux. L’obscurité s’était déjà glissée sous les murmurantes forêts de sapins qui tapissaient les flancs de la montagne. Le roi chevauchait maintenant avec lenteur en cette fin du jour. Le chemin contourna bientôt un énorme épaulement de rocher nu pour plonger dans l’assombrissement d’arbres qui soupiraient doucement. Les Cavaliers descendaient, descendaient en une longue file serpentine. Quand ils parvinrent enfin au fond de la gorge, ils virent que le soir était tombé dans les parties profondes. Le soleil avait disparu. Le crépuscule s’étendait sur les chutes d’eau.

Toute la journée, loin en dessous d’eux, un ruisseau bondissant avait descendu du haut col, se taillant un passage étroit entre des murs garnis de pins, et maintenant il s’écoulait par une porte rocailleuse et passait dans une vallée plus large. Les Cavaliers le suivirent, et soudain Harrowdale, s’étendit devant eux, tout retentissant du bruit des eaux dans le soir. Là, le blanc Snowbourn, rejoint par le ruisseau moins important, se précipitait, fumant, sur les pierres vers Edoras, les vertes collines et les plaines. Au loin sur la droite, à la tête de la grande vallée, le puissant Starkhorn se dressait au-dessus de ses vastes contreforts noyés dans les nuages, mais sa cime déchiquetée, couverte de neiges éternelles, rayonnait loin au-dessus du monde, ombrée de bleu à l’Est, rougie par le soleil couchant à l’Ouest.

Merry contempla avec étonnement ce pays étrange, sur lequel il avait entendu bien des contes au cours de leur longue route. C’était un monde sans ciel, dans lequel ses yeux ne voyaient au travers de ternes percées dans l’atmosphère obscure que des pentes toujours montantes, de grands murs de pierre derrière d’autres grands murs, et de menaçants précipices entourés de brume. Il resta un moment à écouter dans un demi-rêve le bruit de l’eau, le murmure des sombres arbres, le craquement de la pierre et le vaste silence d’attente qui planait derrière tout son. Il aimait les montagnes ou plutôt l’idée de leur présence à la lisière de toutes les histoires apportées des régions lointaines, mais à présent il était accablé de l’insupportable poids de la Terre du Milieu. Il soupirait après l’exclusion de l’immensité, lui-même étant au coin du feu dans une chambre tranquille.

Il était très fatigué, car, s’ils avaient chevauché lentement, ils n’avaient pris que très peu de repos. Heure après heure durant près de trois jours interminables, il avait trottiné, montant et descendant par des cols et de longues vallées et traversant maints ruisseaux : Parfois, quand le chemin était plus large, il avait chevauché au côté du roi, sans remarquer que bien des Cavaliers souriaient de les voir ensemble : le petit hobbit sur son grand poney à longs poils, et le Seigneur de Rohan sur son grand cheval blanc. Il s’était alors entretenu avec Théoden, lui parlant de chez lui et des faits et gestes des gens de la Comté, ou écoutant à son tour les histoires de la Marche et de ses puissants hommes de jadis. Mais la plupart du temps, surtout ce dernier jour, Merry avait chevauché seul juste derrière le roi, sans rien dire, essayant de comprendre le lent parler sonore du Rohan dont il entendait les hommes se servir derrière lui. Il lui semblait qu’il y avait dans cette langue beaucoup de mots qu’il connaissait, bien que la prononciation en fût plus riche et plus forte que dans la Comté, mais il ne pouvait les assembler. Par moments, quelque Cavalier élevait sa voix claire en un chant émouvant, et Merry sentait son coeur bondir, tout en ignorant de quoi il s’agissait.

Il avait été bien seul néanmoins, et jamais autant qu’en cette fin de journée. Il se demandait où en était Pippin dans tout ce monde étrange, et ce qu’il était advenu d’Aragorn et de Legolas et Gimli. Puis soudain, avec un froid au coeur, il pensa à Frodon et à Sam. « Je les oublie ! se dit-il avec reproche. Ils sont pourtant plus importants que tout le reste d’entre nous. Et j’étais venu pour les aider, mais ils doivent être à des centaines de milles à présent, pour autant qu’ils soient encore vivants. « Il frissonna.

« Harrowdale enfin ! dit Eomer. Notre voyage est presque terminé. « Ils firent halte. Les chemins, à la sortie de la gorge étroite, descendaient en pente raide. On n’avait qu’un aperçu de la grande vallée dans le crépuscule d’en bas. Une seule petite lumière scintillait près de la rivière. «

« La journée est peut-être finie, dit Théoden, mais j’ai encore une grande distance à parcourir. La nuit dernière, la lune était pleine, et au matin, j’irai à Edoras pour le rassemblement de la Marche. «

« Mais si vous voulez bien accepter mon avis, dit Eomer à mi-voix, vous reviendriez ici jusqu’à ce que la guerre soit terminée, gagnée ou perdue. «

Théoden sourit. « Non, mon fils, car c’est le nom que je veux te donner, ne prononce pas à mes vieilles

« de profondes cavernes au loin.

Ils n’ente ndaient aucun autre bruit et pourtant ils avaient conscience d’une grande armée rassemblée tout autour de la colline sur laquelle ils se trouvaient, et un vent froid comme une haleine de fantômes descendait des montagnes.

Mais Aragorn mit pied à terre et, debout près de la Pierre, il cria d’une voix forte : « Parjures, pourquoi êtes -vous venus ? » Et on entendit une voix qui répondait du sein de la nuit, comme venue de très loin « Pour accomplir notre serment et trouver la paix. » Aragorn dit alors : « L’he ure est enfin venue.

Je me rends maintenant à Pelargir sur l’Anduin, et vous allez me suivre.

Et quand tout ce pays sera débarrassé des serviteurs de Sauron, je considérerai le serment comme accompli, vous aurez la paix et partirez à jamais.

Car je suis El essar, héritier d’Isildur de Gondor.

» Sur quoi, il invita Halbarad à déployer le grand étendard qu’il avait apporté, et voilà qu’il était noir, et, s’il portait quelque devise, elle était cachée dans les ténèbres.

Il y eut alors un silence, pas un murmure ni un soupir ne se fit entendre de toute la longue nuit.

La compagnie campa près de la Pierre, mais les hommes ne dormirent guère, de par la crainte des Ombres qui les enserraient de toute part. Mais quand vint l’aube, froide et pâle, Aragorn se leva auss itôt, et il emmena la compagnie dans le voyage le plus précipité et le plus fatigant qu’aucun des hommes, hormis lui -même, eût jamais connu, seule sa volonté les tenait en état de poursuivre.

Nuls autres Mortels n’auraient pu l’endurer, nuls, sinon les Dun edain du Nord et avec eux Gimli le Nain et Legolas l’Elfe. Ils passèrent le col de Tarlang et débouchèrent dans le Lamedon, et l’Armée des Ombres se pressait derrière eux et la peur les précédait, jusqu’à leur arrivée à Calembel -sur -Ciril, et le soleil des cendit, sanglant, derrière le Pinnath Gelin loin derrière eux à l’Ouest.

Ils trouvèrent la commune et les gués de Ciril abandonnés, car de nombreux hommes étaient partis pour la guerre et tous les autres s’étaient enfuis dans les montagnes à la rumeur de l a venue du Roi des Morts.

Mais le lendemain ne vint aucune aube, la Compagnie Grise passa dans les ténèbres de la Tempête de Mordor et fut perdue à la vue de tout mortel, mais les Morts la suivirent.. »

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