Leconte de Lisle et le succès des «Premières Méditations».

   Matière. — Leconte de Lisle apprécie aussi les raisons du succès de Lamartine : « M. de Lamartine est arrivé à la gloire sans lutte, sans fatigue, par des voies largement ouvertes. Ses premières paroles ont ému les âmes attentives et bienveillantes au moment propice... à l'heure précise où il leur a plu de s'attendrir sur elles-mêmes, où la phtisie intellectuelle, les vagues langueurs et le goût dépravé d'une sorte de scepticisme mondain attendaient le poète... Je l'affirme résolument : la marque d'une infériorité intellectuelle caractérisée est d'exciter d'immédiates et unanimes sympathies. «    Pensez-vous, comme Leconte de Lisle, que les premiers ouvrages de Lamartine (Premières Méditations, 1820) ne sont ni d'un artiste, ni d'un vrai poète ? Ou, au contraire, qu'on y trouve des qualités poétiques profondes qui justifient le succès durable de son œuvre toute entière ?    Conseils. — Reportez-vous à l'article de Leconte de Lisle (les Poètes Contemporains), article qui figure à la suite des derniers poèmes. Il est évident, et on l'a souligné, que les Premières Méditations sont arrivées à un moment singulièrement favorable. Mais cela ne saurait expliquer entièrement leur succès.