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L'enfant (1830). HUGO

Publié le 14/06/2011

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hugo

Victor Hugo est un des poètes qui ont le mieux chanté l'enfance; on a pu former un volume en groupant ses vers sur les enfants. Ce sont d'abord ses propres enfants qu'il a décrits et célébrés : Charles, François-Victor et Léopoldine et Adèle : la mort de sa fille Léopoldine lui inspira, dans les Contemplations, quelques-unes de ses plus belles pièces. Plus tard, il a chanté ses petits-entants, Georges et Jeanne, dans l'Art d'être grand-père. — Le morceau que nous citons est consacré à l'impression douce, réconfortante, Mystérieuse, que la venue d'un petit enfant jette au coeur des parents et des amis.— Victor Hugo constate d'abord le fait, puis il explique, enfin il formule un souhait. (Le toit s'égaie et rit. ANDRÉ CHÉNIER.)

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux. Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire, On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher. Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme Qui s'élève en priant; 15 L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints! la grave causerie S'arrête en souriant. La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure, L'onde entre les roseaux, Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare, Sa clarté dans les champs éveille une fanfare De cloches et d'oiseaux! Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S'emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés. Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N'ont point mal fait encor; Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange. Tête sacrée! enfant aux cheveux blonds, bel ange A l'auréole d'or! ... Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers! Seigneur, préservez-moi, préservez ceux que j'aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur, l'été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants!

(Feuilles d'automne. — Hetzel, éditeur.)

QUESTIONS D'EXAMEN

I. — L'ensemble. — Pièce lyrique d'un charme délicat. N'y a-t-il pas un contraste frappant entre cette poésie, si calme et si douce, et certaines autres pièces de V. Hugo aux accents d'indignation et de colère? (V. les Châtiments); Montrez que V. Hugo est ici le chantre inspiré de l'enfance; Le poète n'était-il pas aussi père et grand-père? N'y a-t-il pas, dans la pièce étudiée, d'admirables expressions que, seul, un père pouvait trouver? (lesquelles?) V. Hugo, dans son ravissement, ne songe-t-il pas à ceux à qui pourraient être refusées les joies paternelles? (la prière finale); Quelle impression vous laisse la lecture de ce morceau? Citez quelques autres poèmes dans lesquels le poète s'est particulièrement attaché à peindre les grâces enfantines.

II. — L'analyse du morceau. — Distinguez les différentes parties du morceau : a) La douce impression produite sur tous par l'arrivée d'un enfant; b) Les causes; c) La prière; Que remarque-t-on lorsque l'enfant paraît? (1°, 2°, 3° strophes); Quelle comparaison le poète fait-il, dans les 4° et 5° strophes? — Est-ce que l'esprit la saisit aisément? Pourquoi l'enfant réjouit-il tous les coeurs? Montrez que le portrait de l'enfant (Il est si beau, l'enfant...) est aussi exact que poétique; 60 Analysez la prière finale (à qui est-elle adressée? dans quel but? en faveur de qui?)

III. — Le style; — les expressions. — Attachez-vous à montrer l'harmonie des vers, dans cette pièce; Que marquent les exclamations lyriques de la 6° strophe? Indiquez les images employées par le poète dans la dernière strophe; montrez-en la justesse et la beauté; — Quel est le sens des expressions suivantes : les fronts les plus souillés, — un grand feu vacillant, — les sombres ramures, - l'auréole d'or? IV. — La grammaire. — Trouvez un synonyme de causerie, —de fange; Indiquez deux homonymes de. voix; Relevez, dans les deux premières strophes, cinq verbes du 1e groupe, deux du 2e groupe et cinq du 3e groupe; Conjuguez le verbe applaudir au futur simple et au présent du subjonctif ; Nature et fonction de chacun des mots suivants : préservez ceux que j'aime.

Rédaction. — Faites le portrait d'un tout jeune enfant.   

hugo

« I.

— L'ensemble.

— Pièce lyrique d'un charme délicat.

N'y a-t-il pas un contraste frappant entre cette poésie, sicalme et si douce, et certaines autres pièces de V.

Hugo aux accents d'indignation et de colère? (V.

lesChâtiments); Montrez que V.

Hugo est ici le chantre inspiré de l'enfance; Le poète n'était-il pas aussi père et grand-père? N'y a-t-il pas, dans la pièce étudiée, d'admirables expressions que, seul, un père pouvait trouver? (lesquelles?)V.

Hugo, dans son ravissement, ne songe-t-il pas à ceux à qui pourraient être refusées les joies paternelles? (laprière finale); Quelle impression vous laisse la lecture de ce morceau? Citez quelques autres poèmes dans lesquels lepoète s'est particulièrement attaché à peindre les grâces enfantines. II.

— L'analyse du morceau.

— Distinguez les différentes parties du morceau : a) La douce impression produite surtous par l'arrivée d'un enfant; b) Les causes; c) La prière; Que remarque-t-on lorsque l'enfant paraît? (1°, 2°, 3°strophes); Quelle comparaison le poète fait-il, dans les 4° et 5° strophes? — Est-ce que l'esprit la saisit aisément?Pourquoi l'enfant réjouit-il tous les coeurs? Montrez que le portrait de l'enfant (Il est si beau, l'enfant...) est aussiexact que poétique; 60 Analysez la prière finale (à qui est-elle adressée? dans quel but? en faveur de qui?) III.

— Le style; — les expressions.

— Attachez-vous à montrer l'harmonie des vers, dans cette pièce; Que marquentles exclamations lyriques de la 6° strophe? Indiquez les images employées par le poète dans la dernière strophe;montrez-en la justesse et la beauté; — Quel est le sens des expressions suivantes : les fronts les plus souillés, —un grand feu vacillant, — les sombres ramures, - l'auréole d'or?IV.

— La grammaire.

— Trouvez un synonyme de causerie, —de fange; Indiquez deux homonymes de.

voix; Relevez,dans les deux premières strophes, cinq verbes du 1e groupe, deux du 2e groupe et cinq du 3e groupe; Conjuguez leverbe applaudir au futur simple et au présent du subjonctif ; Nature et fonction de chacun des mots suivants :préservez ceux que j'aime. Rédaction.

— Faites le portrait d'un tout jeune enfant.. »

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