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Les hymnes de Qumran par le cardinal Danielou

Publié le 30/11/2011

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Dernier ouvrage écrit par le cardinal DANIÉLOU avant de mourir, Les manuscrits de la Mer morte et les origines du christianisme, aux éditions du Seuil, constituent, sous leur forme finale, revue et largement augmentée, une véritable somme, sous peu d'épaisseur, de ce qu'on sait actuellement de la secte des Esséniens et de son intérêt par rapport au judaïsme et au grand ébranlement religieux du christianisme. Tout ce qu'on sait sur la secte provient, à part quelques citations éparpillées dans différents auteurs anciens et quelques textes insuffisants, de la découverte faite par hasard, voilà vingthuit ans, par un jeune Bédouin à la recherche de ses chèvres, de rouleaux cachés dans des grottes surplombant la Mer Morte et oubliés depuis deux millénaires.

« et qu'on n'arrive pas à être dupe, et aussi parce qu'on a affaire, dirait-on, à deux com­ pères qui se donnent aisément la réplique, com­ me deux joueurs de tennis échangent des balles, pour Je plaisir de J'emporter sur l'autre, mais encore dans Je cas présent, pour le bonheur de poser devant la postérité .

C'est D'Annunzio qui pose Je plus.

A la lecture des lettres qu'il envoie au Duce, on se demande s'il était qua­ lifié pour jouer son personnage.

Ainsi, D'Annun­ zio, ce n'était que cet écrivain prétentieux, ce condottiere vaniteux qui agit avant d'avoir réfléchi, ce héros pour dames seules qui se donne de grands airs ! A quoi a bien pu tenir sa réputation ? A son rôle durant la guerre de 1914 probablement, qui lui valut quelque panache; à son action insensée à Fiume, plus tard, qui le fit prendre pour un des grands conquérants de J'histoire ...

Mais où est l'écrivain dans tout cela ? L'homme a fait illusion.

Et c'est justement l'illusionniste qu'on découvre dans cet échange de lettres avec Mussolini, autre illusionniste de talent.

D'Annunzio écrit moins bien qu'on ne le dit; il a un style ampoulé, compliqué, qui a l'éclat du faux luxe.

C'est peut-être ce qui plaisait; C'est ce qui a plu aussi dans les discours du Duce.

On Je voit dans leur échange de lettres, les deux hommes se ressemblaient, même ·si Mussolini avait une forte propension à tenir son correspondant pour un héros de pacotille dont il avait besoin pour son pres­ tige.

Ce qui est assez remarquable dans la cen­ taine de lettres qu'on propose ici, c'est, à tra­ vers la vie quotidienne de deux hommes, vie qui st: confond avec l'histoire de l'Italie, à ce moment-là comme avec celle de J'Europe ce qui a fait Je succès de l'écrivain.

LITTERATURE SUEDOISE Le prix Nobel est attribué à deux écrivains suédois L'Académie suédoise a décerné le 3 octobre 1974, le prix Nobel de littérature à deux de ses membres, Eyvind JoHNSON et Harry MARTISON.

Aucun écrivain suédois n'avait reçu le prix Nobel depuis Pii.r Lagerkvist en 1951.

- Eyvind Johnson, né en 1901, ·se fit d'a­ bord remarquer par la publication de nouvelles qui furent initialement éditées en français avant de paraître dans leur langue originale.

C'est avec la Lettre recommandée, qui lui vaut son premier succès, que Johnson découvre sa manière; il s'agit d'un roman social où Je conflit de classe se double d'un conflit de géné­ ration en quoi, comme Je remarqua la critique de l'époque, il se rattache au courant national.

marqué par J'écrivain Hamsun, et au courant français de l'entre-deux-guerres, dominé par Gide.

Les événements influent sur son œuvre et J'écrivain qu'on appelle « prolétarien :.

s'engage politiquement, sous Je couvert d'une allégorie, dans la lutte contre le nazisme et Je communisme, dans différents ouvrages.

Ainsi Krilon (1943) où l'on voit, sous des noms co­ dés mais faciles à déchiffrer (Staph pour Ges­ tapo et Jekau pour Tcheka) s'opposer un grou­ pe de démocrates à une force totalitaire.

L'O­ dyssée lui inspire aussi, à la paix, un livre amusant et dur, d'ailleurs mal accueilli par le public, où l'on voit Je vainqueur de Troie, trans­ formé en brute, se lancer dans l'arène politique dont les chefs de parti sont les prétendants de Pénélope .

Ecrivain engagé, Johnson , trouve sa matière aussi bien dans l'histoire (De roses et de feu, 1949) , que dans sa propre vie (Au temps de Sa Grâce, 1960) .

Proust l'a in­ fluencé, comme le fit Gide, et on peut dire que Je « nouveau roman », depuis quelques années , lui a été un moyen de se renouveler, sinon par la forme, du moins par le fond .

On le voit avec un livre comme Quelques pas vers le silence (1973) où l'ironie du conteur, mal disposé à J ' égard de la vérité, finit par diluer la réalité dans des approches qui n'en finissent pas et dans des commentaires qui noient le récit.

- Harry Martinson, né en 1905, appartient aussi à la littérature « prolétarienne ».

L'ex­ périence de sa vie l'y poussait : une enfance malheureuse, des navigations difficiles sur des bateaux marchands, une tuberculose, et la pauvreté par-dessus le marché lui ont permis de parler de ce qu'il connaissait.

Une grande partie de son œuvre est autobiographique, com­ me Navires fantômes (1929) Voyages sans but (1932), Cap Adieu (1933), romans de sel et d'embruns qui se rappellent Kipling et Conrad .

Il écrit aussi des poèmes, comme le recueil intitulé Nomade, où l'influence de Walt Whit­ man et de Maïakovski est évidente, mais où la personnalité de l'auteur est assez forte, comme son expérience personnelle, pour donner aux vers un ton qui n'appartient qu'à J'auteur.

On est au milieu de la pai:t, vers les années 30, quand Je monde bouge, que les trains courent d'un bout à l'autre de l'espace, que les ba­ teaux lancent leur épaisse fumée sur les océans et que Je travail des hommes apporte sa gran­ deur à la beauté de l'univers .

Poète, Martinson l'est par tempérament; mais il est le poète du monde moderne, de la machine, de la con­ quête de l'espace, de l'avenir.

II est le poète de la vie dans ce qu'elle a d'incessant, de fulgurant , de perpétuellement recommencé.

II a trouvé aussi les mots, et surtout de merveil­ leuses images, pour le dire.

De grands poèmes comme Vents alizés (1945), Cigales (1953), Cha­ riot (1960) et Aniara (1956) appartiennent à notre temps.

Plusieurs œuvres des deux prix Nobel ont été traduites en français, mais sont parfois diffi­ ciles à se procurer, car elles n'ont pas été réé­ ditées, comme, par exemple la Lettre recom­ mandée de Johnson qui date de 1927, ou Je Voyage sans but de Martinson qui remonte à 1938 .

Parus plus récemment , on peut lire, de Johnson : Heureux Ulysse (Galimard, 1950) et De roses et de feu (Stock , 1956).

Des poèmes de Martinson ont été publiés par J.

Cl.

Lambert dans son Anthologie de la poésie suédoise (éditions du Seuil 1971).

Le poème cosmique Aniara a paru aux éditions J.-P.

Oswald.. »

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