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Les trésors de la Chine ancienne au Petit Palais

Publié le 17/12/2011

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Quatre cents objets d'art chinois, datant du xxe siècle avant notre ère au xve après Jésus-Christ, sont exposés depuis le mois de mai à Paris, au Petit-Palais. L'ensemble est particulièrement intéressant puisqu'il provient des collections rassemblées au cours des fouilles entreprises à partir de la révolution culturelle et que nombre de ces objets ont parfois été découverts il y a seulement quelques mois. C'est le résultat d'une prospection intense, entreprise à grande échelle, et à laquelle toute la population a été conviée. Les grands travaux que constituent la création de routes, l'édification de barrages ou la construction de cités nouvelles sont évidemment favorables à l'exhumation de trésors ensevelis et une sorte d'émulation s'est emparée des Chinois qui, au lieu de détruire les témoins de leur histoire, comme on l'avait dit il y a quelques années, s'efforcent au contraire, à l'injonction du gouvernement, de les récupérer.

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« mer sur ce qu'étaient les habitants du Nil moyen juste avant la réunion autoritaire de la Basse et de la Haute-Egypte, sur ce qu'étaient leur vie, leurs mœurs, leurs croyances, leurs techniques, leurs vêtements mêmes.

Il ne man­ que pas de documents pour nous les montrer dans leurs occupations quotidiennes ou pour évoquer celles-ci : des vases, des bijoux, des armes, des peignes, des figurations d'animaux sur des céramiques, des ossements retrouvés dans de grands « pots-cercueils » des outils pour les champs, et c'est assez pour se représenter un monde à peine sorti de l'enfance, encore en proie aux fatalités du milieu, mais qui va trou­ ver dans ce milieu même les raisons et les moyens de se libérer et de devenir lui-même.

L'Egypte avant les pyramides a le mystère et la grandeur de la vie qui commence.

Effacée par la splendeur de l'Empire des pharaons et de la période des pyramides, ces longs siècles obscurs qui précèdent n'étaient connus que des initiés.

Il est vrai que, dans les tombes fouil­ lées, dans les quelques ruines de maisons re­ trouvées, on ne voit rien qui ait un rapport avec le trésor de Tout-Ankh-Amon; mais les quelques objets de matière non précieuse qu'on y a relevés, par la perfection de leur travail, de leur forme, de leur décor, ou par leur styli­ sation énergique, égalent souvent leurs succes­ seurs plus somptueux.

Leurs créateurs n'étaient certainement pas des hommes bien riches, mais ils avaient un sens du luxe, du superflu, ou, si l'on veut, de l'art, particulièrement déve­ loppé.

Le masque du Minotaure En trois campagnes de fouilles, de 1900 à 1902, l'éthnologue anglais Arthur Evans déga­ geait sur le site de Cnossos, en Crète, les res­ tes d'une immense construction de plus de vingt mille mètres carrés.

Les traditions légendaires et littéraires autant que les souvenirs histo­ riques conservés par les Grecs de l'époque clas­ sique, le style original de l'architecture, l'im­ mensité et la somptuosité des bâtiments, leur décor enfin, tout amena Evans à penser qu'il venait de découvrir le palais du roi Minos, la Maison de la double hache et le labyrinthe.

Considération hypothétique, d'autant plus que la fouille avait été menée à une allure inusitée, sans les précautions qui sont de mise aujour­ d'hui et avec un manque de soin et de con­ trôle qui surprennent.

Désireux de rendre un aspect présentable à sa découverte, Evans, qui voulait aussi protéger les vieux murs et les restes de peinture des attaques du climat, fit rebâtir en béton plusieurs étages de l'édifice exhumé et demanda à des peintres de refaire les fresques.

Il est inutile de l'accabler, mais on peut penser que son zèle et son enthousiame ont finalement été plus gênants pour l'avenir des recherches que réellement utiles.

Depuis lors, soixante années de travaux, des fouilles nouvelles, des connaissances nombreuses acqui­ ses sur d'autres sites, dans tout le Proche­ Orient et, au bout du compte, le déchiffrement des tablettes mycéniennes, ont permis de poser sur des bases entièrement nouvelles l'archéolo- gie minoenne.

Les résultats acquis aujourd'hui avec une forte proportion de certitude sont expo­ sés dans un très remarquable livre dont le titre ne révèle pas d'emblée la grande richesse.

Il s'agit de La vie quotidienne en Crète au temps de Minos (1500 av.

J.-C.), de Paul Faure (Editions Hachette), qui devra être pris comme référence désormais.

Archéologue, spéléologue, botaniste, géologue, folkloriste, historien des techniques, mythologue, l'auteur démontre la somme de connaissances que suppose aujour­ d'hui la recherche archéologique.

Le résultat est impressionnant : c'est la résurrection d'un pays perdu et défiguré.

On est loin des théories d'Evans et de ses immédiats successeurs.

Les grands bâtiments qu'on a jusqu'ici pris pour des palais, qu'il s'agisse des ensembles de Cnossos, de Mallia, de Phaïstos, de Zakro, etc., sont en fait des temples, d'immenses organis­ mes religieux qui n'avaient aucun rapport archi­ tectural avec les palais mésopotamiens ou égyp­ tiens, comme on l'a parfois supposé, mais qui, comme les grands temples orientaux, comme les monastères byzantins, constituaient des sortes de cités monastiques, à la fois lieux d'habita­ tion, sanctuaires, centres d'administration et de gestion de domaines, manufactures et entrepôts.

Tout, les archives, les pièces, les sanctuaires intérieurs, les trônes mêmes, qui restaient peut­ être vides, les statuettes, les peintures surtout, confirment le sens religieux de ces établisse­ ments habités, non par des « rois-prêtres », comme le voulait Evans, en accord ici avec les théories sociologiques de son temps, mais probablement par des prêtresses.

La fameuse « Parisienne » est une prêtresse, sinon une déesse.

Même les celliers ont un caractère sacré; la double hache est partout gravée sur leurs murs.

Les dieux ont toujours été mieux logés que les hommes.

Le souverain Minos et Pasiphaé, son épouse, ne possédaient pas, comme le racontent les guides aux visiteurs, une « résidence secondaire », à quelques cen­ taines de mètres de leur palais.

C'est cette rési­ dence qui était le vrai palais de Cnossos.

Ce n'est pas dans le palais aux multiples méan­ dres que Thésée vint tuer le Minotaure avec l'aide d'Ariane, mais dans des cavernes sa­ crées de la montagne, sacrifiant ainsi symbo­ liquement à un rite de purification.

Paul Faure, auteur d'un ouvrage important consacré aux Fonctions des cavernes crétoises (Paris, 1964), en a fouillé plusieurs centaines.

Ces cavernes représentent peut-être l'aspect le plus original de la religion crétoise, religion de la Terre et de la fécondité, religion du devenir aussi, sensi­ ble au changement des saisons.

N'est-ce pas au fond d'une grotte que Minos allait rencon­ trer son père Zeus pour en entendre les vo­ lontés et se régénérer ? Régénération qui attei­ gnait, par l'intermédiaire du monarque, l'île tout entière.

Les célébrations de mystères, en Grèce classique, dérivent directement de célé­ brations crétoises.

L'univers préhellénique qui commence à sortir de la nuit constitue actuelle­ ment un des thèmes les plus passionnants de la recherche.

Le Minotaure, qui n'était pas un monstre mais un homme au visage couvert d'un masque, commence à montrer sa vraie figure.

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