L'heure la plus silencieuse Que m'est-il arrivé, mes amis ?
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Et
jerépondis : « ilme manque lavoix dulion pour commander. »
Alors l’ Autre me
ditencore comme enun murmure : « Cesont lesparoles lesplus silencieuses
qui apportent latempête.
Cesont lespensées quiviennent commeportées surdes pattes de
colombes quidirigent lemonde.
Ô Zarathoustra, tudois aller comme lefantôme decequi viendra unjour ; ainsitu
commanderas et,encommandant, tuiras del’avant. » –
Et jerépondis : « J’aihonte. »
Alors l’ Autre me
ditdenouveau sansvoix : « Iltefaut redevenir enfantetsans honte.
L’orgueil delajeunesse estencore surtoi, tues devenu jeunesurletard : maiscelui quiveut
devenir enfantdoitsurmonter aussisajeunesse. » –
Et jeréfléchis longtemps entremblant.
Enfinjerépétai mapremière réponse : « Jeneveux
pas ! » Alorsilse fitautour demoi comme unéclat derire.
Hélas ! quecerire medéchirait les
entrailles etme fendait lecœur !
Et une dernière foisl’ Autre me
dit : « ÔZarathoustra, tesfruits sontmûrs, maistoitun’es pas
mûr encore pourtesfruits !
Il te faut donc retourner àla solitude, afinque tadureté s’amollisse davantage. » –
Et de nouveau ilyeut comme unrire etune fuite : puistout autour demoi sefitsilencieux
comme undouble silence.
Maismoij’étais couché parterre, baigné desueur.
Maintenant vousaveztoutentendu.
C’estpourquoi ilfaut quejeretourne àma solitude.
Jene
vous airien caché, mesamis.
Cependant jevous aiaussi appris àsavoir quelesttoujours leplus discret parmileshommes –
et qui veut êtrediscret !
Hélas ! mesamis ! J’aurais encorequelque choseàvous dire,j’aurais encorequelque choseà
vous donner ! Pourquoi est-cequejene vous ledonne pas ?Suis-je doncavare ?
Mais lorsque Zarathoustra eutditces paroles, lapuissance desadouleur s’empara deluiàla
pensée debientôt quittersesamis, ensorte qu’ilsemit àsangloter ; etpersonne neparvenait à
le consoler.
Pourtantdenuit ils’en allatout seul, enlaissant làses amis..
»
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