Devoir de Philosophie

  Lisa à la Préfecture de police.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

  Lisa à la Préfecture de police.   Il revint lentement, la tête basse. Un roucoulement la lui fit relever. Il s'aperçut qu'il traversait le jardin des Tuileries. ur une pelouse, une bande de ramiers marchait, avec des dandinements de gorge. Il s'adossa un instant à la caisse d'un ranger, regardant l'herbe et les ramiers baignés de soleil. En face, l'ombre des marronniers était toute noire. Un silence haud tombait, coupé par des roulements continus, au loin, derrière la grille de la rue de Rivoli. L'odeur des verdures 'attendrit beaucoup, en le faisant songer à madame François. Une petite fille qui passa, courant derrière un cerceau, effraya les ramiers. Ils s'envolèrent, allèrent se poser à la file sur le bras de marbre d'un lutteur antique, au milieu de la elouse, roucoulant et se rengorgeant d'une façon plus douce. Comme Florent rentrait aux Halles par la rue Vauvilliers, il entendit la voix de Claude Lantier qui l'appelait. Le peintre escendait dans le sous-sol du pavillon de la Vallée. -- Eh ! venez-vous avec moi ? cria-t-il. Je cherche cette brute de Marjolin. Florent le suivit, pour s'oublier un instant encore, pour retarder de quelques minutes son retour à la poissonnerie. laude disait que, maintenant, son ami Marjolin n'avait plus rien à désirer ; il était une bête. Il nourrissait le projet de le aire poser à quatre pattes, avec son rire d'innocent. Quand il avait crevé de rage une ébauche, il passait des heures en ompagnie de l'idiot, sans parler, tâchant d'avoir son rire. -- Il doit gaver ses pigeons, murmura-t-il. Seulement, je ne sais pas où est la resserre de monsieur Gavard. Ils fouillèrent toute la cave. Au centre, dans l'ombre pâle, deux fontaines coulent. Les resserres sont exclusivement éservées aux pigeons. Le long des treillages, c'est un éternel gazouillement plaintif, un chant discret d'oiseaux sous les euilles, quand tombe le jour. Claude se mit à rire, en entendant cette musique. Il dit à son compagnon : -- Si l'on ne jurerait pas que tous les amoureux de Paris s'embrassent là-dedans ! Cependant, pas une resserre n'était ouverte, il commençait à croire que Marjolin ne se trouvait pas dans la cave, orsqu'un bruit de baisers, mais de baisers sonores, l'arrêta net devant une porte entrebâillée. Il l'ouvrit, il aperçut cet nimal de Marjolin que Cadine avait fait agenouiller par terre, sur la paille, de façon à ce que le visage du garçon arrivât uste à la hauteur de ses lèvres. Elle l'embrassait doucement, partout. Elle écartait ses longs cheveux blonds, allait errière les oreilles, sous le menton, le long de la nuque, revenait sur les yeux et sur la bouche, sans se presser, mangeant e visage à petites caresses, ainsi qu'une bonne chose à elle, dont elle disposait à son gré. Lui, complaisamment, restait omme elle le posait. Il ne savait plus. Il tendait la chair, sans même craindre les chatouilles. -- Eh bien ! c'est ça, dit Claude, ne vous gênez pas !... Tu n'as pas honte, grande vaurienne, de le tourmenter dans ette saleté. Il a des ordures plein les genoux. -- Tiens ! dit Cadine effrontément, ça ne le tourmente pas. Il aime bien qu'on l'embrasse, parce qu'il a peur, aintenant, dans les endroits où il ne fait pas clair... N'est-ce pas, que tu as peur ? Elle l'avait relevé ; il passait les mains sur son visage, ayant l'air de chercher les baisers que la petite venait d'y ettre. Il balbutia qu'il avait peur, tandis qu'elle reprenait : -- D'ailleurs, j'étais venue l'aider ; je gavais ses pigeons. Florent regardait les pauvres bêtes. Sur des planches, autour de la resserre, étaient rangés des coffres sans ouvercle, dans lesquels les pigeons, serrés les uns contre les autres, les pattes roidies, mettaient la bigarrure blanche et oire de leur plumage. Par moments, un frisson courait sur cette nappe mouvante ; puis, les corps se tassaient, on 'entendait plus qu'un caquetage confus. Cadine avait près d'elle une casserole, pleine d'eau et de grains ; elle 'emplissait la bouche, prenait les pigeons un à un, leur soufflait une gorgée dans le bec. Et eux, se débattaient, étouffant, etombant au fond des coffres, l'oeil blanc, ivres de cette nourriture avalée de force. -- Ces innocents ! murmura Claude. -- Tant pis pour eux ! dit Cadine, qui avait fini. Ils sont meilleurs, quand on les a bien gavés... Voyez-vous, dans deux eures, on leur fera avaler de l'eau salée, à ceux-là. Ça leur donne la chair blanche et délicate. Deux heures après, on les aigne... Mais, si vous voulez voir saigner, il y en a là de tout prêts, auxquels Marjolin va faire leur affaire. Marjolin emportait un demi-cent de pigeons dans un des coffres. Claude et Florent le suivirent. Il s'établit près d'une fontaine, par terre, posant le coffre à côté de lui, plaçant sur une sorte de caisse en zinc un cadre de bois grillé de traverses minces. Puis, il saigna. Rapidement, le couteau jouant entre les oigts, il saisissait les pigeons par les ailes, leur donnait sur la tête un coup de manche qui les étourdissait, leur entrait la pointe dans la gorge. Les pigeons avaient un court frisson, les plumes chiffonnées, tandis qu'il les rangeait à la file, la tête entre les barreaux du cadre de bois, au-dessus de la caisse de zinc, où le sang tombait goutte à goutte. Et cela d'un mouvement régulier, avec le tic-tac du manche sur les crânes qui se brisaient, le geste balancé de la main prenant, d'un côté, les bêtes vivantes et les couchant mortes, de l'autre côté. Peu à peu, cependant, Marjolin allait plus vite, s'égayait à ce massacre, les yeux luisants, accroupi comme un énorme dogue mis en joie. Il finit par éclater de rire, par chanter : « Tic-tac, tic-tac, tic-tac », accompagnant la cadence du couteau d'un claquement de langue, faisant un bruit de moulin écrasant des têtes. Les pigeons pendaient comme des linges de soie. -- Hein ! ça t'amuse, grande bête, dit Cadine qui riait aussi. Ils sont drôles, les pigeons, quand ils rentrent la tête, omme ça, entre les épaules, pour qu'on ne leur trouve pas le cou... Allez, ce n'est pas bon, ces animaux-là ; ça vous incerait, si ça pouvait. Et, riant plus haut de la hâte de plus en plus fiévreuse de Marjolin, elle ajouta : -- J'ai essayé, mais je ne vais pas si vite que lui... Un jour, il en a saigné cent en dix minutes. Le cadre de bois s'emplissait ; on entendait les gouttes de sang tomber dans la caisse. Alors Claude, en se tournant, vit Florent tellement pâle qu'il se hâta de l'emmener. En haut, il le fit asseoir sur une marche de l'escalier. -- Eh bien, quoi donc ! dit-il en lui tapant dans les mains. Voilà que vous vous évanouissez comme une femme. -- C'est l'odeur de la cave, murmura Florent un peu honteux. Ces pigeons, auxquels on fait avaler du grain et de l'eau salée, qu'on assomme et qu'on égorge, lui avaient rappelé es ramiers des Tuileries, marchant avec leurs robes de satin changeant dans l'herbe jaune de soleil. Il les voyait roucoulant sur le bras de marbre du lutteur antique, au milieu du grand silence du jardin, tandis que, sous l'ombre noire es marronniers, des petites filles jouent au cerceau. Et c'était alors que cette grosse brute blonde faisant son massacre, apant du manche et trouant de la pointe, au fond de cette cave nauséabonde, lui avait donné froid dans les os ; il s'était senti tomber, les jambes molles, les paupières battantes. -- Diable ! reprit Claude quand il fut remis, vous ne feriez pas un bon soldat... Ah bien ! ceux qui vous ont envoyé à Cayenne sont encore de jolis messieurs, d'avoir eu peur de vous. Mais, mon brave, si vous vous mettez jamais d'une meute, vous n'oserez pas tirer un coup de pistolet ; vous aurez trop peur de tuer quelqu'un. Florent se leva, sans répondre. Il était devenu très sombre, avec des rides désespérées qui lui coupaient la face. Il 'en alla, laissant Claude redescendre dans la cave ; et, en se rendant à la poissonnerie, il songeait de nouveau au plan 'attaque, aux bandes armées qui envahiraient le Palais-Bourbon. Dans les Champs-Élysées, le canon gronderait ; les rilles seraient brisées ; il y aurait du sang sur les marches, des éclaboussures de cervelle contre les colonnes. Ce fut une ision rapide de bataille. Lui, au milieu, très pâle, ne pouvait regarder, se cachait la figure entre les mains. Comme il traversait la rue du Pont-Neuf, il crut apercevoir, au coin du pavillon aux fruits, la face blême d'Auguste qui tendait le cou. Il devait guetter quelqu'un les yeux arrondis par une émotion extraordinaire d'imbécile. Il disparut brusquement, il rentra en courant à la charcuterie. -- Qu'a-t-il donc ? pensa Florent. Est-ce que je lui fais peur ? Dans cette matinée, il s'était passé de très graves événements chez les Quenu-Gradelle. Au point du jour, Auguste accourut tout effaré réveiller la patronne, en lui disant que la police venait prendre monsieur Florent. Puis, balbutiant davantage, il lui conta confusément que celui-ci était sorti, qu'il avait dû se sauver. La belle Lisa, en camisole, sans corset, se moquant du monde, monta vivement à la chambre de son beau-frère, où elle prit la photographie de la Normande, après avoir regardé si rien ne les compromettait. Elle redescendait, lorsqu'elle rencontra les agents de police au second étage. Le commissaire la pria de les accompagner. Il l'entretint un instant à voix basse, s'installant avec ses hommes dans la chambre, lui recommandant d'ouvrir la boutique comme d'habitude, de façon à ne donner l'éveil à personne. Une souricière était tendue. Le seul souci de la belle Lisa, en cette aventure, était le coup que le pauvre Quenu allait recevoir. Elle craignait, en outre, qu'il fît tout manquer par ses larmes, s'il apprenait que la police se trouvait là. Aussi exigea-t-elle d'Auguste le serment le plus absolu de silence. Elle revint mettre son corset, conta à Quenu endormi une histoire. Une demi-heure plus tard, elle était sur le seuil de la charcuterie, peignée, sanglée, vernie, la face rose. Auguste faisait tranquillement l'étalage. Quenu parut un instant sur le trottoir, bâillant légèrement, achevant de s'éveiller dans l'air frais du matin. Rien n'indiquait le drame qui se nouait en haut. Mais le commissaire donna lui-même l'éveil au quartier, en allant faire une visite domiciliaire chez les Méhudin, rue Pirouette. Il avait les notes les plus précises. Dans les lettres anonymes reçues à la préfecture, on affirmait que Florent ouchait le plus souvent avec la belle Normande. Peut-être s'était-il réfugié là. Le commissaire, accompagné de deux hommes, vint secouer la porte, au nom de la loi. Les Méhudin se levaient à peine. La vieille ouvrit, furieuse, puis subitement calmée et ricanant, lorsqu'elle sut de quoi il s'agissait. Elle s'était assise, rattachant ses vêtements, disant à ces messieurs : -- Nous sommes d'honnêtes gens, nous n'avons rien à craindre, vous pouvez chercher. Comme la Normande n'ouvrait pas assez vite la porte de sa chambre, le commissaire la fit enfoncer. Elle s'habillait, la gorge libre, montrant ses épaules superbes, un jupon entre les dents. Cette entrée brutale, qu'elle ne s'expliquait pas, l'exaspéra ; elle lâcha le jupon, voulut se jeter sur les hommes, en chemise, plus rouge de colère que de honte. Le ommissaire, en face de cette grande femme nue, s'avançait, protégeant ses hommes, répétant de sa voix froide : -- Au nom de la loi ! au nom de la loi !     « Elle lâcha le jupon, voulut se jeter sur les hommes, en chemise, plus rouge de colère que de honte. »   Alors, elle tomba dans un fauteuil, sanglotante, secouée par une crise, à se sentir trop faible, à ne pas comprendre ce qu'on voulait d'elle. Ses cheveux s'étaient dénoués, sa chemise ne lui venait pas aux genoux, les agents avaient des regards de côté pour la voir. Le commissaire de police lui jeta un châle qu'il trouva pendu au mur. Elle ne s'en enveloppa même pas ; elle pleurait plus fort, en regardant les hommes fouiller brutalement dans son lit, tâter de la main les oreillers, visiter les draps. -- Mais qu'est-ce que j'ai fait ? finit-elle par bégayer. Qu'est-ce que vous cherchez donc dans mon lit ? Le commissaire prononça le nom de Florent, et comme la vieille Méhudin était restée sur le seuil de la chambre : -- Ah ! la coquine, c'est elle ! s'écria la jeune femme, en voulant s'élancer sur sa mère. Elle l'aurait battue. On la retint, on l'enveloppa de force dans le châle. Elle se débattait, elle disait d'une voix suffoquée : -- Pour qui donc me prend-on !... Ce Florent n'est jamais entré ici, entendez-vous. Il n'y a rien eu entre nous. On cherche à me faire du tort dans le quartier, mais qu'on vienne me dire quelque chose en face, vous verrez. On me mettra en prison, après ; ça m'est égal... Ah bien ! Florent, j'ai mieux que lui ! Je peux épouser qui je veux, je les ferai crever de rage, celles qui vous envoient. Ce flot de paroles la calmait. Sa fureur se tournait contre Florent, qui était la cause de tout. Elle s'adressa au commissaire, se justifiant : -- Je ne savais pas, monsieur. Il avait l'air très doux, il nous a trompées. Je n'ai pas voulu écouter ce qu'on disait, parce qu'on est si méchant... Il venait donner des leçons au petit, puis il s'en allait. Je le nourrissais, je lui faisais souvent cadeau d'un beau poisson. C'est tout... Ah ! non, par exemple, on ne me reprendra plus à être bonne comme ça ! -- Mais, demanda le commissaire, il a dû vous donner des papiers à garder ?

« — Hein ! çat’amuse, grandebête,ditCadine quiriait aussi.

Ilssont drôles, lespigeons, quandilsrentrent latête, comme ça,entre lesépaules, pourqu’on neleur trouve paslecou… Allez, cen’est pasbon, cesanimaux-là ; çavous pincerait, siça pouvait. Et, riant plushaut delahâte deplus enplus fiévreuse deMarjolin, elleajouta : — J’ai essayé, maisjene vais passivite que lui… Unjour, ilen asaigné centendix minutes. Le cadre debois s’emplissait ; onentendait lesgouttes desang tomber danslacaisse.

AlorsClaude, ensetournant, vit Florent tellement pâlequ’il sehâta del’emmener.

Enhaut, ille fit asseoir surune marche del’escalier. — Eh bien,quoidonc ! dit-ilenluitapant danslesmains.

Voilàquevous vousévanouissez commeunefemme. — C’est l’odeurdelacave, murmura Florentunpeu honteux. Ces pigeons, auxquels onfait avaler dugrain etde l’eau salée, qu’on assomme etqu’on égorge, luiavaient rappelé les ramiers desTuileries, marchant avecleurs robes desatin changeant dansl’herbe jaunedesoleil.

Illes voyait roucoulant surlebras demarbre dulutteur antique, aumilieu dugrand silence dujardin, tandisque,sous l’ombre noire des marronniers, despetites fillesjouent aucerceau.

Etc’était alorsquecette grosse bruteblonde faisantsonmassacre, tapant dumanche ettrouant delapointe, aufond decette cavenauséabonde, luiavait donné froiddanslesos ; ils’était senti tomber, lesjambes molles,lespaupières battantes. — Diable ! repritClaude quandilfut remis, vousneferiez pasunbon soldat… Ahbien ! ceuxquivous ontenvoyé à Cayenne sontencore dejolis messieurs, d’avoireupeur devous.

Mais, monbrave, sivous vousmettez jamaisd’une émeute, vousn’oserez pastirer uncoup depistolet ; vousaurez troppeur detuer quelqu’un. Florent seleva, sansrépondre.

Ilétait devenu trèssombre, avecdesrides désespérées quiluicoupaient laface.

Il s’en alla, laissant Clauderedescendre danslacave ; et,enserendant àla poissonnerie, ilsongeait denouveau auplan d’attaque, auxbandes armées quienvahiraient lePalais-Bourbon.

DanslesChamps-Élysées, lecanon gronderait ; les grilles seraient brisées ; ilyaurait dusang surlesmarches, deséclaboussures decervelle contrelescolonnes.

Cefut une vision rapide debataille.

Lui,aumilieu, trèspâle, nepouvait regarder, secachait lafigure entrelesmains. Comme iltraversait larue duPont-Neuf, ilcrut apercevoir, aucoin dupavillon auxfruits, laface blême d’Auguste qui tendait lecou.

Ildevait guetter quelqu’un lesyeux arrondis parune émotion extraordinaire d’imbécile.Ildisparut brusquement, ilrentra encourant àla charcuterie. — Qu’a-t-il donc ?pensaFlorent.

Est-cequejelui fais peur ? Dans cette matinée, ils’était passédetrès graves événements chezlesQuenu-Gradelle.

Aupoint dujour, Auguste accourut touteffaré réveiller lapatronne, enluidisant quelapolice venait prendre monsieur Florent.Puis,balbutiant davantage, illui conta confusément quecelui-ci étaitsorti, qu’ilavait dûsesauver.

Labelle Lisa,encamisole, sanscorset, se moquant dumonde, montavivement àla chambre deson beau-frère, oùelle pritlaphotographie delaNormande, après avoirregardé sirien neles compromettait.

Elleredescendait, lorsqu’ellerencontralesagents depolice ausecond étage.

Lecommissaire lapria deles accompagner.

Ill’entretint uninstant àvoix basse, s’installant avecseshommes dans la chambre, luirecommandant d’ouvrirlaboutique commed’habitude, defaçon àne donner l’éveilàpersonne.

Une souricière étaittendue. Le seul souci delabelle Lisa,encette aventure, étaitlecoup quelepauvre Quenuallaitrecevoir.

Ellecraignait, en outre, qu’ilfîttout manquer parseslarmes, s’ilapprenait quelapolice setrouvait là.Aussi exigea-t-elle d’Augustele serment leplus absolu desilence.

Ellerevint mettre soncorset, contaàQuenu endormi unehistoire.

Unedemi-heure plus tard, elleétait surleseuil delacharcuterie, peignée,sanglée,vernie,laface rose.

Auguste faisaittranquillement l’étalage.

Quenuparutuninstant surletrottoir, bâillantlégèrement, achevantdes’éveiller dansl’airfrais dumatin.

Rien n’indiquait ledrame quisenouait enhaut. Mais lecommissaire donnalui-même l’éveilauquartier, enallant faireunevisite domiciliaire chezlesMéhudin, rue Pirouette.

Ilavait lesnotes lesplus précises.

Dansleslettres anonymes reçuesàla préfecture, onaffirmait queFlorent couchait leplus souvent aveclabelle Normande.

Peut-êtres’était-ilréfugiélà.Lecommissaire, accompagnédedeux hommes, vintsecouer laporte, aunom delaloi.

Les Méhudin selevaient àpeine.

Lavieille ouvrit, furieuse, puis subitement calméeetricanant, lorsqu’elle sutdequoi ils’agissait.

Elles’était assise, rattachant sesvêtements, disantà ces messieurs : — Nous sommes d’honnêtes gens,nousn’avons rienàcraindre, vouspouvez chercher. Comme laNormande n’ouvraitpasassez vitelaporte desachambre, lecommissaire lafit enfoncer.

Elles’habillait, la gorge libre,montrant sesépaules superbes, unjupon entrelesdents.

Cetteentrée brutale, qu’ellenes’expliquait pas, l’exaspéra ; ellelâcha lejupon, voulut sejeter surleshommes, enchemise, plusrouge decolère quedehonte.

Le commissaire, enface decette grande femme nue,s’avançait, protégeant seshommes, répétantdesavoix froide : — Au nomdelaloi ! aunom delaloi !  . »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles