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Loisir et liberté - Friedmann

Publié le 28/03/2011

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Parties du programme abordées: - Le XXe siècle. - Loisirs, éducation, culture. Conseils pratiques : Le texte, très classique, aborde le thème des loisirs et de la liberté. Le sujet de discussion met en valeur un paradoxe apparent : l'école comme moyen d'accès au loisir. On développera les différents aspects de la culture auxquels l'école peut donner justement cet accès (littérature, beaux-arts, etc.). Difficulté du sujet: ** Sujet Loisir et liberté Au terme de cette étude (1), quittons le plan de l'observation pour nous demander, au niveau de l'action, à quelles conditions, dans la civilisation technicienne, les magnifiques «possibles« du loisir auraient le plus de chances de se réaliser. Qui dit loisir dit essentiellement choix, liberté. Le loisir correspond à des dispositions, à des goûts individuels, à un complexe de tendances logées au cœur même de la personnalité. Respecter la personne humaine, c'est aussi respecter son loisir et même, selon le titre d'un pamphlet célèbre (2), son «droit à la paresse«. Dans cette perspective, la société industrialisée ne peut intervenir qu'en créant, d'une part du temps libéré, et de l'autre des institutions de loisir, urbaines, suburbaines ou rurales, qui soient nombreuses, accueillantes, bien équipées, et donnent accès à toutes les formes de culture, de divertissement, de développement de la personnalité : parmi ces institutions, au premier chef, celles d'éducation, qui devront être adaptées à toutes les catégories socio-économiques, à tous les âges, de sorte que leur réseau constitue une préparation et une incitation permanentes à la culture. Car la préparation à un loisir plus riche est déjà une affaire de pédagogie ou, plus généralement, de formation, et non la moindre. Alors que certaines formes désuètes d'enseignement professionnel se concentrent encore exclusivement sur la préparation au travail, la civilisation technicienne exige, au contraire, que l'école, à tous les degrés, assurant la noble ambition d'éduquer, dans la plénitude du terme, le citoyen, se préoccupe de le préparer non seulement au travail, mais aussi, et de plus en plus, au loisir. Le loisir, avons-nous dit, est essentiellement liberté. Mais l'homme de la civilisation technicienne, livré à lui-même, à toutes les influences qui l'assaillent, est-il capable, par ses seules forces, de découvrir et réaliser son loisir? Le tableau précédemment esquissé des résultats auxquels conduit l'anarchie commerciale des mass média condamne, en ce domaine, le laissez-faire. L'emprise abusive de l'État, conduisant au façonnement totalitaire des esprits et des sensibilités, présente des dangers non moins redoutables. Entre ces deux menaces, la solution pourrait être trouvée dans le développement intense, multiforme, de l'éducation, dotant chacun des moyens d'exercer, à chaque étape de son existence, les choix conformes à ses goûts, à sa personnalité, multipliant, par ailleurs, les institutions où ces choix peuvent se nourrir, s'exprimer à travers toute la gamme des attitudes qui vont du simple délassement à l'activité créatrice. Faut-il aller jusqu'à imaginer une société où les gouvernements, inspirés par un dirigisme éclairé, combattraient pour diffuser d'authentiques valeurs culturelles avec les armes dont usent les maîtres du secteur commercial, n'hésitant pas, par exemple, à lancer dans le plus large public une rétrospective Gauguin, comme M. X... lance sa nouvelle vedette de cinéma? Sans aller jusque-là, les sages administrateurs des sociétés industrielles, auxquelles on nous

pardonnera de rêver un instant ici, appuyés sur le progrès des sciences sociales, ayant pénétré grâce à elles les secrets du milieu technique et de ses effets, retourneraient ces connaissances au service de la découverte de l'homme par lui-même, à travers la transmutation du temps libéré en temps libre. G. Friedmann, Sept études sur l'homme et la technique, éd. Denoël/Gauthier, 1966. (1) G. Friedmann a, dans les chapitres précédents, étudié le loisir, et dressé un bilan défavorable des effets des mass média. (2) Paul Lafargue, Le droit à la paresse, Paris, 1883. Résumé (8 points) Vous résumerez ce texte en 130 mots, une marge de 10% en plus ou en moins étant admise. Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre de mots que vous aurez utilisés. Vocabulaire (2 points) Vous donnerez le sens, dans le texte, des expressions soulignées: - «un complexe de tendances logées au cœur même de la personnalité«, - «un dirigisme éclairé«. Discussion (10 points) G. Friedmann affirme que «l'école doit se préoccuper de préparer le citoyen non seulement au travail, mais aussi, et de plus en plus, au loisir. « Commentez ce point de vue dans un développement composé, illustré par des exemples.   

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