Mille et un jours en prison a Berlin en pleine lumière.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document


«
protestait, disant que l'Allemagne n'avait ni voulu ni commencé la guerre.
Alors Dumont, anti-boche enragé,
et violent dans la manière de s'exprimer, se mit à crier:Vous avez raison, vous avez mille fois raison, ce
n'est pas l'Allemagne qui a commencé, c'est la Belgique!!! Éclat de rire général! Le sous-officier, confus et
confondu, tourne les talons et quitte la cellule.
Chapitre XXVI.
QUESTION D'ÉCHANGE
Le 19 avril 1918 restera pour moi une date mémorable.
Je venais d'être prié de me rendre à la Kommandantur:
un sous-officier, qui avait reçu l'ordre de m'y accompagner, m'attendait au rez-de-chaussée.
De quoi
pouvait-il s'agir?...
On avait eu maintes fois l'exemple de prisonniers appelés à la Kommandantur, qui
n'étaient jamais revenus chez nous mais avaient été transférés dans une autre prison.
Je pouvais être un peu
inquiet, mais il n'y avait pas à hésiter, surtout quand il s'agissait d'un ordre donné par l'autorité militaire.
En sortant de la prison, j'entamai avec le sous-officier une conversation un peu vague.
Mais, me dit-il, savez-vous pourquoi vous êtes appelé à la Kommandantur?...
Oui, lui répondis-je.
Qu'est-ce? dit-il.
Je vais être libéré!...
Eh! bien, c'est cela, mais je vous prie de n'en pas desserrer les dents, car je serais fortement réprimandé, et
même puni pour vous avoir communiqué cette nouvelle moi-même.
C'était la première fois que je me rendais à la Kommandantur.
Je fus introduit dans une certaine pièce, où je
me trouvai en présence d'un officier, le capitaine Wolff, le même qui venait à la prison, de temps à autre,
recevoir les dépositions des prisonniers.
En tout ce qui regardait l'administration de la prison, c'est-lui qui
semblait faire le chaud et le froid.
Cet homme a laissé un souvenir peu enviable chez tous les Anglais qui ont
été mes compagnons de captivité.
Quant à moi, je lui pardonnerai difficilement d'avoir ignoré et laissé sans
réponse des douzaines et des douzaines de suppliques que je lui ai adressées pendant trois années.
Il était là, me regardant et ne disant mot.
Bonjour, Monsieur, lui dis-je.
Bonjour!...
Je vous ai fait venir pour vous apprendre que vous serez bientôt libéré.
Quand?...
La semaine prochaine.
Quel jour?...
Jeudi.
Au moins, est-ce que c'est bien certain?...
Comment?...
Mille et un jours en prison a Berlin
Chapitre XXVI.
QUESTION D'ÉCHANGE 56.
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