Mille et un jours en prison a Berlin --Je vous demande si, cette fois, ma libération est bien certaine?
Publié le 11/04/2014
Extrait du document


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J'attendis pendant une longue semaine, suivie d'une autre longue semaine, lorsque le même officier se présenta
de nouveau, mais avec une figure sombre me laissant assez prévoir qu'une nouvelle tuile allait m'être lancée
sur la tête...
Une mauvaise nouvelle, lui dis-je?...
Oui, une mauvaise nouvelle, vraiment.
Je sais ce dont il s'agit: on refuse maintenant de me laisser passer par la Belgique...
Vous l'avez dit.
Alors, je ne pus réprimer un léger mouvement d'impatience et de contrariété:
Comment pareille chose peut-elle arriver?...
Ne m'avez-vous pas dit que le gouvernement allemand avait
décidé de me laisser passer en territoire occupé pour voir mes enfants?...
Oui, répondit-il.
Alors, quel est donc ce pouvoir supérieur qui est en position de désavouer une décision prise par le
gouvernement?
C'est l'autorité militaire!!!...
Eh! bien, lui dis-je, et un peu sèchement, quand partirons-nous pour la Hollande?...
Aussitôt que vous voudrez.
Alors, nous partirons ce soir, ou nous partirons demain; enfin, le plus tôt possible.
Le départ fut enfin définitivement fixé au vendredi soir, le 9 mai.
Chapitre XXVII.
VERS LA LIBERTÉ
On ne voit pas arriver sans une profonde émotion le moment de quitter une prison où l'on a été reclus pendant
trois années, on l'on s'est fait, et où l'on possède encore des amis sincères et dévoués.
Un grand nombre de
ceux qui avaient été mes compagnons de captivité, pendant ces trois années, avaient déjà quitté la prison, mais
il restait encore une dizaine de prisonniers de nationalité anglaise parmi lesquels je comptais, en particulier,
trois ou quatre amis qui m'étaient bien chers.
Le jour du départ, vendredi, j'avais obtenu du sergent-major la permission de recevoir dans ma cellule, de 7
heures à 8 heures du soir, tous les prisonniers anglaison se rappelle que les portes de toutes les cellules
étaient fermées dès 7 heures.
Mes amis se réunirent donc à ma cellule et nous causâmes, pendant cette
dernière heure, des événements de la guerre et de la longueur probable de la détention de chacun.
Malgré toute
la joie que j'éprouvais à sortir de cet enfer, j'avais le regret d'y laisser plusieurs de ceux avec qui j'avais
partagé les ennuis et les privations de la captivité, aux mains de leurs geôliers, privés de liberté, privés de
l'atmosphère bienfaisante de la patrie absente.
Le train devait partir à 9 heures, et le départ de la prison même était fixé à 8 heures.
A ce moment donc, je me
séparai de ces braves garçons, à la porte même de la prison.
Nous étions tous sous le coup d'une profonde Mille et un jours en prison a Berlin
Chapitre XXVII.
VERS LA LIBERTÉ 58.
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