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Mounier, Le personnalisme - Que sais-je ?

Publié le 18/03/2011

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   « On rapporte couramment à Descartes le rationalisme et l'idéalisme modernes, qui dissolvent dans l'idée l'existence concrète. C'est oublier le caractère décisoire et la richesse complexe du cogito. Acte d'un sujet autant qu'intuition d'intelligence, il est l'affirmation d'un être qui brise les cheminements interminables de l'idée et se pose avec autorité dans /'existence. Le volontarisme, d'Occam à Luther, préparait ces voies. La philosophie désormais n'est plus une leçon à apprendre, comme il était devenu d'usage dans la scholastique décadente, mais une méditation personnelle que l'on propose à chacun de faire pour son compte. Elle commence, comme la pensée socratique, par une conversion, une conversion à l'existence1. Au même moment, la jeune bourgeoisie secoue les formes accablantes de la structure féodale. Mais la bourgeoisie, en réaction contre une société trop lourde, exalte l'individu isolé et enracine cet individualisme économique et spirituel qui exerce encore parmi nous ses ravages. De même, Descartes laisse encore dans son cogito des germes de l'idéalisme et du solipsisme métaphysique qui mèneront le personnalisme classique de Leibniz aux kantiens malgré les abondantes richesses qu'il laisse sur son chemin. «    1. Maxime Chastaing : Descartes introducteur à la vie personnelle (Esprit, juillet 1937).    « Mounier disait, pp. 10-11 : « Le connais-toi toi-même est la première grande révolution personnaliste connue, mais elle ne pouvait avoir qu'un effet limité dans les résistances du milieu. «    Noter :    1° l'atténuation du jugement sur Descartes : au fond, pour l'essentiel, Descartes a vu juste. Ses erreurs ne sont que des germes;    2° pour lui comme pour Socrate, c'est le milieu qui est responsable du gauchissement de sa pensée.

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