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- Ne te mêle pas de ça.

Publié le 30/10/2013

Extrait du document

- Ne te mêle pas de ça. - Je suis ici chez moi. Autant que toi. - Veux-tu que je m'en aille ? - Je ne voulais pas dire ça. - -Si elle part, je pars avec elle. - Calmez-vous, dit le médecin. Inutile de vous mettre dans cet état. Même un chien blessé, je ne le jetterais pas à la rue. - Mais vous n'en feriez pas une affaire d'Etat. Essayez-vous de cacher quelque chose ? Êtes-vous sorti hier soir ? - Il a passé la nuit ici, dit Charles. Il ronfle comme une locomotive. Pourquoi ne pas la laisser en paix ? dit Adam. Laisse-la se rétablir. « Le médecin se leva, se frotta les mains' « Adam, dit-il, votre père était un de mes plus vieux amis. Je vous connais et je connais votre famille. Vous n'êtes pas bête. Mais vous semblez ne pas comprendre certaines choses. Il faut vous parler comme à un bébé. Cette jeune femme a été violentée. Et le coupable a essayé de la tuer. Si je n'en parle pas au shérif, j'enfreins la loi. J'admets qu'il m'est arrivé de la tourner, mais cette fois je tiens à m'y conformer. - Alors, avertissez-le. Mais qu'il ne vienne pas l'ennuyer avant qu'elle soit rétablie. - Je n'ai pas l'habitude de laisser maltraiter mes clients, répondit le médecin. Vous êtes décidé à la garder ici ? - Oui. - À votre guise. Je reviendrai demain. Elle va dormir. Donnez-lui de l'eau et du potage chaud par le tube, si elle en demande. « Il sortit. Charles se tourna vers son frère. « Pour l'amour du Ciel, Adam, qu'est-ce qu'il te prend ? - Laisse-moi tranquille. - Qu'est-ce que tu as ? - Laisse-moi tranquille. Tu entends ? Je te demande de me laisser tranquille. - Seigneur ! « Dit Charles. Et il cracha sur le sol. Puis il alla au travail, en proie à un étrange malaise. Adam était content qu'il s'en allât. Il s'affaira dans la cuisine, fit la vaisselle, et nettoya le plancher. Quand tout fut en ordre, il alla dans la chambre et tira une chaise près du lit. La jeune femme, sous l'influence de la morphine, ronflait bruyamment. L'enflure de son visage avait diminué, mais le tour des yeux était toujours noir. Adam s'assit auprès d'elle, immobile, et la regarda. Son bras cassé était replié sur son estomac, mais son bras droit reposait sur la couverture, les doigts légèrement repliés. C'était une main d'enfant, presque de bébé. Adam toucha le poignet fiévreux et les doigts tressaillirent. Alors, avec mille précautions, comme s'il avait peur d'être surpris, il toucha le bout des doigts. Ils étaient roses et doux, mais le dos de la main avait des transparences de nacre. Adam eut un petit rire affectueux. Elle s'arrêta de respirer et il se tint sur ses gardes. Puis elle avala sa salive et le ronflement rythmé reprit. Adam souleva doucement la main et la couvrit. Puis il sortit de la pièce sur la pointe des pieds. Pendant de nombreux jours, Cathy reposa dans un souterrain d'opium. Une carapace de plomb l'enveloppait et elle bougeait très peu à cause de la douleur. Mais elle percevait le mouvement autour d'elle. Graduellement, sa tête et son regard s'éclaircirent. Il y avait deux jeunes hommes dans la maison : l'un entrait rarement dans sa chambre ; l'autre très souvent. Un autre homme venait aussi ; c'était le médecin. Quant au quatrième, grand et maigre, il l'intéressait plus que tous les autres, car il lui faisait peur. Une peur née pendant son long sommeil artificiel. Très lentement, elle se rappela les jours précédents et replaça les événements dans leur ordre. Elle revit Mr. Edwards. Elle revit la folie meurtrière déformer son visage placide. Elle n'avait jamais eu aussi peur de sa vie, mais désormais elle connaissait la peur. Et son esprit tournait en rond comme un rat qui cherche un trou pour fuir. Mr. Edwards savait tout sur l'incendie. Quelqu'un d'autre savait-il ? Comment l'avait-il appris ? Lorsqu'elle se posait ces questions, une terreur à en vomir l'emplissait. D'après ce qu'elle entendait, elle apprit que le grand maigre était le shérif, qu'il voulait l'interroger et que le jeune homme qui s'appelait Adam s'y opposait. Peut-être le shérif était-il au courant de l'incendie ? C'est en entendant une conversation à haute voix qu'elle définit sa ligne de conduite. Le shérif disait : « Elle a bien un nom. Quelqu'un doit la connaître ? - Comment pourrait-elle répondre ? Elle a la mâchoire cassée. « C'était la voix d'Adam. « Si elle est droitière, elle pourrait écrire. Vous comprenez, Adam, si quelqu'un a essayé de la tuer, il vaut mieux que je l'arrête pendant qu'il est encore temps. Donnez-moi un crayon. Je vais lui parler. - Vous avez entendu le médecin ? Elle a une fracture du crâne, dit Adam. Peut-être ne se rappellera-t-elle plus. - Donnez-moi du papier et un crayon, et nous verrons. - Je ne veux pas que vous l'ennuyiez. - Ce que vous voulez ne m'intéresse pas. Donnez-moi du papier et un crayon. « Puis la voix de l'autre homme dit : « Qu'est-ce qu'il te prend ? À t'entendre, on dirait que c'est toi le coupable. Donne-lui un crayon. « Lorsque les trois hommes entrèrent dans la pièce sans faire de bruit, Cathy avait les yeux fermés. « Elle dort «, murmura Adam. Elle ouvrit les yeux et les regarda. Le grand maigre s'approcha du lit. « Je ne veux pas vous déranger, mademoiselle. Je suis le shérif. Je sais que vous ne pouvez pas parler, mais pouvez-vous écrire ? « Elle essaya d'acquiescer et grimaça de douleur. Elle ferma rapidement les paupières en signe d'assentiment. « Bonne petite, dit le shérif. Vous voyez, elle accepte. « Il posa le bloc de papier sur le lit et plaça les doigts de la malade autour du crayon. « Nous y voilà. Bon. Quel est votre nom ? « Les trois hommes observaient son visage. Sa bouche se pinça et ses paupières se plissèrent. Elle ferma les yeux et le crayon se mit en marche. « Je ne sais pas «, s'inscrivit en grosses lettres malhabiles sur le papier. « Voici une nouvelle feuille. Que vous rappelez-vous ? « « Tout noir. Peux pas penser «, écrivit le crayon en couvrant toute la feuille. « Ne vous rappelez-vous pas qui vous êtes ? D'où vous venez ? Réfléchissez. « Elle sembla être en proie à un violent conflit intérieur, puis son visage exprima un renoncement tragique. « Non. Tout mélangé. Aidez-moi. « « Pauvre gosse, dit le shérif. Merci d'avoir essayé. Quand vous irez mieux, nous essaierons à nouveau. Non. Inutile d'en écrire davantage. « Le crayon écrivit : « Merci «, et tomba de ses doigts. Elle avait conquis le shérif. Il se rangeait aux côtés d'Adam. Seul Charles demeurait contre elle. Lorsque les deux frères étaient dans sa chambre et qu'ensemble, ils la soulevaient pour l'asseoir sur le bassin, elle observait le visage morose de Charles. Il y avait en lui quelque chose qu'elle reconnaissait, qui la mettait mal à l'aise. Très souvent, Charles touchait sa cicatrice, la frottait en suivant le bourrelet du bout des doigts. Une fois, il surprit Cathy qui l'observait. Il eut un regard coupable vers ses doigts. Puis, il dit brutalement : « Ne vous en faites pas. Vous en aurez une aussi. Et peut-être plus jolie encore. « Elle lui sourit. Il détourna les yeux. Lorsqu'Adam entra avec le potage, Charles dit : « Je vais en ville. Je vais boire. « Adam ne se rappelait pas avoir jamais été aussi heureux. Cela ne le gênait pas d'ignorer le nom de la jeune blessée. Elle disait s'appeler Cathy et cela lui suffisait. Il faisait la cuisine pour Cathy, employant des recettes de sa mère ou de sa belle-mère. Cathy avait une grande vitalité. Elle recouvra ses forces rapidement. L'enflure de ses joues disparut et le charme de la convalescence embellit son visage. Bientôt, elle put

« son esprit tournait enrond comme unrat qui cherche untrou pour fuir.Mr.Edwards savait toutsurl’incendie.

Quelqu’un d’autresavait-il ? Comment l’avait-ilappris ? Lorsqu’elle seposait cesquestions, uneterreur àen vomir l’emplissait. D’après cequ’elle entendait, elleapprit quelegrand maigre étaitleshérif, qu’ilvoulait l’interroger etque lejeune homme quis’appelait Adams’yopposait.

Peut-être leshérif était-il aucourant del’incendie ? C’est enentendant uneconversation àhaute voixqu’elle définit saligne deconduite.

Le shérif disait : « Elle abien unnom.

Quelqu’un doitlaconnaître ? – Comment pourrait-elle répondre ?Elleala mâchoire cassée. » C’était lavoix d’Adam. « Si elleestdroitière, ellepourrait écrire.Vouscomprenez, Adam,siquelqu’un aessayé de latuer, ilvaut mieux quejel’arrête pendant qu’ilestencore temps.

Donnez-moi un crayon.

Jevais luiparler. – Vous avezentendu lemédecin ? Elleaune fracture ducrâne, ditAdam.

Peut-être nese rappellera-t-elle plus. – Donnez-moi dupapier etun crayon, etnous verrons. – Je neveux pasque vous l’ennuyiez. – Ce quevous voulez nem’intéresse pas.Donnez-moi dupapier etun crayon. » Puis lavoix del’autre homme dit :« Qu’est-ce qu’ilteprend ? Àt’entendre, ondirait que c’est toilecoupable.

Donne-lui uncrayon. » Lorsque lestrois hommes entrèrent danslapièce sansfaire debruit, Cathy avaitles yeux fermés.

« Elledort », murmura Adam.Elleouvrit lesyeux etles regarda.

Legrand maigre s’approcha dulit.

« Je neveux pasvous déranger, mademoiselle.

Jesuis le shérif.

Jesais quevous nepouvez pasparler, maispouvez-vous écrire ? » Elle essaya d’acquiescer etgrimaça dedouleur.

Elleferma rapidement lespaupières en signe d’assentiment.

« Bonnepetite,ditleshérif.

Vousvoyez, elleaccepte. » Ilposa le bloc depapier surlelit etplaça lesdoigts delamalade autourducrayon. « Nous yvoilà.

Bon.Quel estvotre nom ? » Lestrois hommes observaient sonvisage.

Sa bouche sepinça etses paupières seplissèrent.

Elleferma lesyeux etlecrayon semit en marche.

« Jenesais pas », s’inscrivit engrosses lettresmalhabiles surlepapier. « Voici unenouvelle feuille.Quevous rappelez-vous ? » « Toutnoir.Peux paspenser », écrivit lecrayon encouvrant toutelafeuille. « Ne vousrappelez-vous pasquivous êtes ? D’oùvousvenez ? Réfléchissez. » Elle sembla êtreenproie àun violent conflitintérieur, puissonvisage exprima un renoncement tragique.« Non.Toutmélangé.

Aidez-moi. » « Pauvre gosse,ditleshérif.

Mercid’avoir essayé.

Quandvousirezmieux, nous essaierons ànouveau.

Non.Inutile d’enécrire davantage. » Le crayon écrivit : « Merci », ettomba deses doigts.

Elleavait conquis leshérif.

Ilse rangeait auxcôtés d’Adam.

SeulCharles demeurait contreelle.Lorsque lesdeux frères étaient danssachambre etqu’ensemble, ilslasoulevaient pourl’asseoir surlebassin, elle observait levisage morose deCharles.

Ilyavait enlui quelque chosequ’elle reconnaissait, quilamettait malàl’aise.

Trèssouvent, Charlestouchait sacicatrice, la frottait ensuivant lebourrelet dubout desdoigts.

Unefois, ilsurprit Cathyqui l’observait.

Ileut unregard coupable verssesdoigts.

Puis,ildit brutalement : « Ne vousenfaites pas.Vous enaurez uneaussi.

Etpeut-être plusjolie encore. » Elle luisourit.

Ildétourna lesyeux.

Lorsqu’Adam entraaveclepotage, Charles dit :« Je vais enville.

Jevais boire. » Adam neserappelait pasavoir jamais étéaussi heureux.

Celanelegênait pasd’ignorer le nom delajeune blessée.

Elledisait s’appeler Cathyetcela luisuffisait.

Ilfaisait la cuisine pourCathy, employant desrecettes desamère oudesabelle-mère. Cathy avaitunegrande vitalité.

Ellerecouvra sesforces rapidement.

L’enfluredeses joues disparut etlecharme delaconvalescence embellitsonvisage.

Bientôt, elleput. »

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