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« Pas comme un mendiant, dit Aragorn

Publié le 29/03/2014

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« Pas comme un mendiant, dit Aragorn. Dites plutôt un capitaine des Rôdeurs, qui sont peu accoutumés aux

villes et aux maisons de pierre. « Et il ordonna de replier sa bannière, et il ôta l’Étoile du Royaume du Nord, qu’il

remit à la garde des fils d’Elrond.

Le Prince Imrahil et Eomer de Rohan le quittèrent alors, ils traversèrent la Cité et son tumulte de gens et

montèrent à la Citadelle, et ils arrivèrent à la Salle de la Tour, cherchant l’Intendant. Mais ils trouvèrent son

siège vide, et devant l’estrade était étendu Théoden Roi de la Marche sur un lit de parade, et il était entouré de

douze torches et de douze gardes, chevaliers de Rohan et de Gondor. Et les rideaux du lit étaient vert et blanc,

mais sur le roi était tiré jusqu’à la poitrine le grand drap d’or et dessus était posée son épée nue et à ses pieds son

bouclier. La lumière des torches chatoyait dans ses cheveux blancs comme le soleil dans la poussière d’eau d’une

fontaine, mais son visage était beau et jeune, sauf qu’il s’y voyait une paix hors de portée de la jeunesse, et il

paraissait dormir.

Quand ils furent restés un moment silencieux auprès du roi, Imrahil dit : « Où est l’Intendant ? Et où aussi

est Mithrandir ? «

Et l’un des gardes répondit : « L’Intendant de Gondor est dans les Maisons de Guérison. «

Mais Eomer dit : « Où est la Dame Eowyn, ma soeur, car elle devrait assurément être couchée à côté du roi,

avec un honneur non moindre ? Où l’a-t-on déposée ? «

Et Imrahil dit : « Mais la Dame Eowyn vivait encore quand on l’a apportée ici. Ne le saviez-vous pas ? «

Alors, un espoir imprévu envahit si soudain le coeur d’Eomer, et en même temps la morsure d’un souci et

d’une crainte renouvelés, qu’il ne dit plus rien, mais se retourna et sortit vivement de la salle, et le Prince le

suivit. À leur sortie, le soir était tombé et il y avait de nombreuses étoiles dans le ciel. Et là s’avançait Gandalf à

pied, accompagné d’un homme enveloppé d’un manteau gris, ils se rencontrèrent devant les portes des Maisons

de Guérison. Ils saluèrent Gandalf et dirent : « Nous cherchons l’Intendant, et des hommes disent qu’il est dans

cette Maison. A-t-il reçu une blessure ? Et la Dame Eowyn, où est-elle ? «

Gandalf répondit : « Elle est couchée à l’intérieur, elle n’est pas morte, mais près de la mort. Mais le

seigneur Faramir a été blessé par un mauvais trait, comme vous le savez, et il est maintenant l’Intendant, car

Denethor est mort, et sa maison est en cendres. « Et ils furent emplis de chagrin et d’étonnement du récit qu’il

leur fit.

Mais Imrahil dit : « Ainsi la victoire est dépouillée de la joie et l’acquisition en est amère, si en un jour le

Gondor et le Rohan sont tous deux privés de leurs seigneurs. Eomer gouverne les Rohirrim. Qui va gouverner la

Cité pendant ce temps ? Ne faut-il pas maintenant envoyer quérir le seigneur Aragorn ? «

Et l’homme au manteau parla, disant : « Il est venu. « Et, comme il s’avançait dans la lumière de la lanterne

suspendue près de la porte, ils virent que c’était Aragorn, enveloppé dans le manteau gris de la Lorien

par-dessus sa cotte de mailles, et ne portant d’autre signe que la pierre verte de Galadriel. « Je suis venu parce

que Gandalf m’en prie, dit-il. Mais, pour le moment, je ne suis que le capitaine des Dunedain d’Arnor, et le

Seigneur de Dol Amroth gouvernera la Cité jusqu’à ce que Faramir se réveille. Mais mon avis est que Gandalf

devrait nous diriger tous dans les jours à venir et dans nos rapports avec l’Ennemi. « Et ils s’accordèrent

là-dessus.

Gandalf dit alors : « Ne demeurons pas à la porte, car le temps presse. Entrons ! Le seul espoir restant pour

les malades qui sont dans la Maison réside dans la venue d’Aragorn. Ainsi a parlé Ioreth, devineresse de

Gondor : Les mains du roi sont celles d’un guérisseur, et c’est ainsi que sera connu le roi légitime. «

Aragorn entra alors le premier, et les autres suivirent. Et là, à la porte, se tenaient deux gardes en livrée de la

Citadelle : l’un grand, mais l’autre à peine de la taille d’un garçon, et, à leur vue, de surprise et de joie, il s’écria à

voix haute :

« Grands-Pas ! Que c’est merveilleux ! J’avais deviné que c’était vous dans les navires noirs, vous savez !

Mais ils criaient tous « les pirates «, et ils refusaient de m’écouter. Comment avez-vous fait ? «

Aragorn rit et serra la main du hobbit. « Heureuse rencontre, assurément ! dit-il. Mais il n’y a pas encore le

temps pour les récits de voyageurs. «

Cependant Imrahil dit à Eomer : « Est-ce ainsi que nous parlons à nos rois ? Mais peut-être portera-t-il sa

couronne sous quelque autre nom ! «

Et Aragorn, l’entendant, se retourna et lui dit : « En vérité, car en haute langue de jadis, je suis Elessar, la

Pierre elfique, et Envinyatar, le Régénérateur. « Et il éleva la pierre verte qu’il avait sur la poitrine. « Mais

Grands-Pas sera le nom de ma maison, si jamais elle est établie. En haute langue, cela ne sonnera pas si mal, et

je serai Telcontar, ainsi que tous les héritiers de mon corps. «

Sur quoi, ils passèrent dans la Maison, et, comme ils se dirigeaient vers les chambres où étaient soignés les

malades, Gandalf parla des exploits d’Eowyn et de Meriadoc : « Car, dit-il, je suis resté longtemps près d’eux et,

au début, ils parlaient beaucoup dans leur délire, avant de tomber dans les ténèbres mortelles. Il m’est aussi

donné de voir maintes choses au loin. «

Aragorn alla d’abord auprès de Faramir, puis d’Eowyn et enfin de Merry. Quand il eut regardé les visages

des malades et vu leurs blessures, il soupira. « Il me faut déployer ici tout le pouvoir et toute l’habileté qui m’ont été donnés, dit-il. Plût au ciel qu’Elrond fût ici, car il est l’aîné de toute notre race, et il a le plus grand pouvoir. «

Et Eomer, le voyant triste et las, dit : « Il faut d’abord vous reposer, sûrement, et au moins manger un peu ? «

Mais Aragorn répondit : « Non, pour ces trois-là, et d’abord pour Faramir, le temps tire à sa fin. Il faut agir de toute urgence. «

Il appela alors Ioreth et lui demanda : « Vous avez dans cette Maison une réserve des herbes de guérison ? «

« Oui, Seigneur, répondit-elle, pas suffisante toutefois, je présume, pour tous ceux qui en auraient besoin. Mais je ne saurais assurément où en trouver d’autres, car tout va de travers assurément en ces jours terribles, avec les feux, les incendies, si peu de garçons pour faire les commissions et toutes les routes bloquées. Il y a des éternités qu’aucun roulier n’est venu de Lossarnach au marché ! Mais on fera de son mieux dans cette Maison avec ce qu’on a, comme votre seigneurie le sait bien, pour sûr ! «

« J’en jugerai quand je le verrai, dit Aragorn. Il y a une autre chose qui manque, c’est le temps de bavarder. Avez-vous de l’athelas? «

« Je n’en sais rien, ma foi, répondit-elle, en tout cas sous ce nom là. Je vais demander au maître des herbes, il connaît tous les vieux noms. «

« Cela s’appelle feuille de roi, dit Aragorn, peut-être le connaissez-vous sous ce nom, car c’est ainsi que les gens de la campagne l’appellent de nos jours. «

« Ah, c’est ça ! dit Ioreth. Eh bien, si votre seigneurie avait commencé par-là, j’aurais pu vous répondre. Non, nous n’en avons pas, bien sûr. Mais je n’ai jamais entendu dire que cela ait une bien grande vertu, et, en fait, j’ai souvent dit à mes soeurs quand on en rencontrait dans les bois : Feuille de roi, que je disais quel drôle de nom, et je me demande pourquoi ça s’appelle comme ça : si j’étais roi, j’aurais des plantes plus éclatantes dans mon jardin. Mais cela sent bon quand on l’écrase, n’est-ce pas ? Bon n’est peut-être pas le mot : sain, ce serait plutôt ça. «

« Sain, en vérité, dit Aragorn. Et maintenant, femme, si vous aimez le seigneur Faramir, courez aussi vite que votre langue et trouvez-moi de la feuille de roi, s’il y en a une seule dans la Cité. «

« Et s’il n’y en a pas, dit Gandalf, j’irai à cheval à Lossarnach avec Ioreth en croupe, et elle m’amènera dans les bois, mais pas auprès de ses soeurs. Et Gripoil lui montrera ce que signifie la rapidité. «

Ioreth partie, Aragorn pria les autres femmes de faire chauffer de l’eau. Puis il prit la main de Faramir dans l’une des siennes, et il posa l’autre sur le front du malade. Il était trempé de sueur, mais Faramir ne fit aucun mouvement, ni aucun signe, et il semblait à peine respirer.

« Il est presque fini, dit Aragorn, se tournant vers Gandalf. Mais cela ne vient pas de la blessure. Voyez ! elle se cicatrise. S’il avait été atteint de quelque trait des Nazgûl, comme vous le pensiez, il serait mort la nuit même. Cette blessure a été infligée par une flèche suderonne, penserais-je. Qui l’a retirée ? L’a-t-on gardée ? «

« C’est moi qui l’ai retirée, dit Imrahil, et j’ai étanché le sang. Mais je n’ai pas conservé la flèche, car nous avions trop à faire. C’était, je me le rappelle, une flèche telle qu’en emploient les Suderons. Mais je croyais qu’elle venait des Ombres d’en dessus, sans quoi sa fièvre et sa maladie étaient inexplicables, la blessure n’étant ni profonde ni vitale. Comment expliquez-vous la chose ? «

« La lassitude, le chagrin causé par l’humeur de son père, une blessure et, pour couronner le tout, le Souffle Noir, dit Aragorn. C’est un homme d’une ferme volonté, car il était déjà venu juste sous l’Ombre avant même de partir à la bataille sur les murs extérieurs. L’obscurité a dû l’envahir lentement, tandis même qu’il combattait et s’efforçait de conserver son poste avancé. Ah, si j’avais pu être ici plus tôt ! «

Là-dessus entra le maître des herbes. « Votre Seigneurie a demandé de la feuille de roi, comme l’appellent les campagnards, dit-il, ou de l’athelas en langage noble, ou pour ceux qui connaissent un peu le valinorien. «

« C’est mon cas, dit Aragorn, et peu m’importe que vous me disiez maintenant asëa aramon ou feuille de roi, pourvu que vous en ayez. «

« Faites excuse, Seigneur ! dit l’homme. Je vois que vous êtes un maître du savoir et pas simplement un capitaine de guerre. Mais, hélas ! Monsieur, nous ne conservons pas de cet article dans les Maisons de Guérison, où l’on ne soigne que les grands blessés ou les grands malades. Car il n’a aucune vertu que nous connaissions, sauf peut-être d’adoucir un air vicié ou de chasser quelque lourdeur passagère. À moins, évidemment, que l’on ne tienne compte des chansons de l’ancien temps que les bonnes femmes telles que notre brave Ioreth répètent encore sans comprendre.

Lorsque arrive le souffle noir

que croît l’ombre de la mor

et que toute la lumière passe,

viens athelas ! viens athelas !

Vie pour le mourant

dans la main du roi contenue.

« « Pas comme un mendiant, dit Aragorn.

Dites plutôt un capitaine des Rôdeurs, qui sont peu accoutumés aux villes et aux maisons de pierre. » Et il ordonna de replier sa bannière, et il ôta l’Étoile du Royaume du Nord, qu’il remit à la garde des fils d’Elrond. Le Prince Imrahil et Eomer de Rohan le quittèrent alors, ils traversèrent la Cité et son tumulte de gens et montèrent à la Citadelle, et ils arrivèrent à la Salle de la Tour, cherch ant l’Intendant.

Mais ils trouvèrent son siège vide, et devant l’estrade était étendu Théoden Roi de la Marche sur un lit de parade, et il était entouré de douze torches et de douze gardes, chevaliers de Rohan et de Gondor.

Et les rideaux du lit étaient ve rt et blanc, mais sur le roi était tiré jusqu’à la poitrine le grand drap d’or et dessus était posée son épée nue et à ses pieds son bouclier.

La lumière des torches chatoyait dans ses cheveux blancs comme le soleil dans la poussière d’eau d’une fontaine, mais son visage était beau et jeune, sauf qu’il s’y voyait une paix hors de portée de la jeunesse, et il paraissait dormir. Quand ils furent restés un moment silencieux auprès du roi, Imrahil dit : « Où est l’Intendant ? Et où aussi est Mithrandir ? » Et l ’un des gardes répondit : « L’Intendant de Gondor est dans les Maisons de Guérison.

» Mais Eomer dit : « Où est la Dame Eowyn, ma sœur, car elle devrait assurément être couchée à côté du roi, avec un honneur non moindre ? Où l’a- t- on déposée ? » Et Imrahil dit : « Mais la Dame Eowyn vivait encore quand on l’a apportée ici.

Ne le saviez -vous pas ? » Alors, un espoir imprévu envahit si soudain le cœur d’Eomer, et en même temps la morsure d’un souci et d’une crainte renouvelés, qu’il ne dit plus rien, mais se retourna et sortit vivement de la salle, et le Prince le suivit.

À leur sortie, le soir était tombé et il y avait de nombreuses étoiles dans le ciel.

Et là s’avançait Gandalf à pied, accompagné d’un homme enveloppé d’un manteau gris, ils se rencontrèrent d evant les portes des Maisons de Guérison.

Ils saluèrent Gandalf et dirent : « Nous cherchons l’Intendant, et des hommes disent qu’il est dans cette Maison.

A -t- il reçu une blessure ? Et la Dame Eowyn, où est -elle ? » Gandalf répondit : « Elle est couchée à l’intérieur, elle n’est pas morte, mais près de la mort.

Mais le seigneur Faramir a été blessé par un mauvais trait, comme vous le savez, et il est maintenant l’Intendant, car Denethor est mort, et sa maison est en cendres. » Et ils furent emplis de chagr in et d’étonnement du récit qu’il leur fit. Mais Imrahil dit : « Ainsi la victoire est dépouillée de la joie et l’acquisition en est amère, si en un jour le Gondor et le Rohan sont tous deux privés de leurs seigneurs.

Eomer gouverne les Rohirrim.

Qui va go uverner la Cité pendant ce temps ? Ne faut- il pas maintenant envoyer quérir le seigneur Aragorn ? » Et l’homme au manteau parla, disant : « Il est venu.

» Et, comme il s’avançait dans la lumière de la lanterne suspendue près de la porte, ils virent que c’é tait Aragorn, enveloppé dans le manteau gris de la Lorien par -dessus sa cotte de mailles, et ne portant d’autre signe que la pierre verte de Galadriel.

« Je suis venu parce que Gandalf m’en prie, dit -il.

Mais, pour le moment, je ne suis que le capitaine de s Dunedain d’Arnor, et le Seigneur de Dol Amroth gouvernera la Cité jusqu’à ce que Faramir se réveille.

Mais mon avis est que Gandalf devrait nous diriger tous dans les jours à venir et dans nos rapports avec l’Ennemi. » Et ils s’accordèrent là-dessus.

Gandalf dit alors : « Ne demeurons pas à la porte, car le temps presse.

Entrons ! Le seul espoir restant pour les malades qui sont dans la Maison réside dans la venue d’Aragorn.

Ainsi a parlé Ioreth, devineresse de Gondor : Les mains du roi sont celles d’un g uérisseur, et c’est ainsi que sera connu le roi légitime.

» Aragorn entra alors le premier, et les autres suivirent.

Et là, à la porte, se tenaient deux gardes en livrée de la Citadelle : l’un grand, mais l’autre à peine de la taille d’un garçon, et, à leu r vue, de surprise et de joie, il s’écria à voix haute : « Grands -Pas ! Que c’est merveilleux ! J’avais deviné que c’était vous dans les navires noirs, vous savez ! Mais ils criaient tous « les pirates », et ils refusaient de m’écouter.

Comment avez -vous f ait ? » Aragorn rit et serra la main du hobbit.

« Heureuse rencontre, assurément ! dit - il.

Mais il n’y a pas encore le temps pour les récits de voyageurs. » Cependant Imrahil dit à Eomer : « Est -ce ainsi que nous parlons à nos rois ? Mais peut -être portera -t- il sa couronne sous quelque autre nom ! » Et Aragorn, l’entendant, se retourna et lui dit : « En vérité, car en haute langue de jadis, je suis Elessar, la Pierre elfique, et Envinyatar , le Régénérateur.

» Et il éleva la pierre verte qu’il avait sur la p oitrine.

« Mais Grands -Pas sera le nom de ma maison, si jamais elle est établie.

En haute langue, cela ne sonnera pas si mal, et je serai Telcontar , ainsi que tous les héritiers de mon corps.

» Sur quoi, ils passèrent dans la Maison, et, comme ils se dirig eaient vers les chambres où étaient soignés les malades, Gandalf parla des exploits d’Eowyn et de Meriadoc : « Car, dit - il, je suis resté longtemps près d’eux et, au début, ils parlaient beaucoup dans leur délire, avant de tomber dans les ténèbres mortelle s.

Il m’est aussi donné de voir maintes choses au loin. » Aragorn alla d’abord auprès de Faramir, puis d’Eowyn et enfin de Merry.

Quand il eut regardé les visages. »

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