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Pour Jeanne seule

Publié le 26/04/2011

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   Je ne me mets pas en peine Du clocher ni du beffroi ; Je ne sais rien de la reine, Et je ne sais rien du roi ;    J'ignore, je le confesse, Si le seigneur est hautain, Si le curé dit la messe En grec ou bien en latin,    S'il faut qu'on pleure ou qu'on danse, Si les nids jasent entre eux ; Mais sais-tu ce que je pense ? C'est que je suis amoureux.    Sais-tu, Jeanne, à quoi je rêve ? C'est au mouvement d'oiseau De ton pied blanc qui se lève Quand tu passes le ruisseau.    Et sais-tu ce qui me gêne ? C'est qu'à travers l'horizon, Jeanne, une invisible chaîne Me tire vers ta maison.    Et sais-tu ce qui m'ennuie ? C'est l'air charmant et vainqueur, Jeanne, dont tu fais la pluie Et le beau temps dans mon cœur.    Et sais-tu ce qui m'occupe, Jeanne ? C'est que j'aime mieux La moindre fleur de ta jupe Que tous les astres des deux.    19 janvier 1859.    Victor Hugo, Les Chansons des rues et des bois.    Vous ferez de ce texte un commentaire composé que vous organiserez à votre gré.

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