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République centrafricaine

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

République centrafricaine, pays d’Afrique centrale. Sa capitale est Bangui.

La République centrafricaine est limitée au nord par le Tchad, à l’est par le Soudan, au sud par la République démocratique du Congo et la république du Congo, et à l’ouest par le Cameroun. Elle est distante de 1 815 km de l’océan Atlantique, que l’on atteint par voie fluviale depuis Bangui, jusqu’à Brazzaville (Congo) puis Pointe-Noire, par le chemin de fer Congo-Océan. Bien que constituant un handicap du point de vue économique, sa position centrale sur le continent africain confère au pays un intérêt stratégique. C’est la raison de la longue présence militaire de la France dans cette ancienne colonie de l’Oubangui-Chari, devenue indépendante en 1960.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

La République centrafricaine couvre une superficie de 622 436 km². Le pays est formé d’un vaste plateau d’altitude moyenne (600 à 900 m), recouvert au nord d’une savane herbeuse, au centre d’une savane arbustive et, au sud-ouest, d’une forêt tropicale dense. Le plateau se relève au nord-ouest sur les contreforts de l’Adamaoua (massif du Yadé culminant au mont Ngoui à 1 410 m) ainsi qu’au nord-ouest par le massif des Bongo, qui culmine au mont Toussoro à 1 330 m. La pénéplaine centrafricaine est irriguée par de nombreuses rivières. Elle est située sur la ligne de séparation des eaux du fleuve Chari et du Logone, et des rivières alimentant l’Oubangui, affluent du Congo, qui forme la frontière avec la République démocratique du Congo.

2.2 Climat

Le climat du pays est tropical et équatorial dans le sud. Les températures moyennes à Bangui varient entre juillet (21-29 °C) et février (21-34 °C). Les tornades et les inondations sont courantes au début de la saison des pluies, qui dure de juin à novembre. Les précipitations annuelles sont plus importantes dans la vallée de l’Oubangui (1 780 mm) que dans la partie centrale (1 300 m) et dans les zones semi-arides du nord-est et de l’est (760 mm).

2.3 Ressources naturelles

La forêt tropicale est l’une des richesses du pays. Le bois d’acajou constitue l’une des principales exportations. Les premières ressources minières sont le diamant et l’or. La République centrafricaine possède également des gisements d’uranium et de pétrole, encore inexploités. Presque toutes les espèces animales de l’Afrique tropicale sont présentes dans ce pays, notamment à l’est, dans les réserves nationales.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

La République centrafricaine est passée de 2 millions d’habitants en 1975 à 4,4 millions d'habitants en 2008. Malgré un taux d’accroissement annuel de la population s’élevant à 2,6 p. 100 sur la période 1990-1995, le pays est sous-peuplé (7,1 habitants au km²). La population est concentrée dans la partie occidentale ; les deux tiers des Centrafricains vivent dans de petits villages. Bangui, la capitale et ville principale, comptait environ 622 771 habitants en 2004.

Les Babingas, des Pygmées peuplant toujours la forêt centrafricaine dans la région de la Lobaye, furent les premiers habitants du pays. Les groupes Gbayas-Mandjas et Bandas représentent plus de la moitié de la population centrafricaine. Cependant, le clivage est très marqué entre ces populations de la savane et les « gens du fleuve « (Oubanguiens) de langue sangho, commerçants établis sur les rives de l’Oubangui et qui dominent la vie économique et politique du pays. Les Zande, agriculteurs semi-itinérants, vivent entre le nord-est de la République centrafricaine, le sud du Soudan et la République démocratique du Congo.

3.2 Langue et religion

Les animistes représentent environ 60 p. 100 de la population, les chrétiens 35 p. 100 et les musulmans 5 p. 100. Les langues officielles sont le français et le sangho, langue véhiculaire des Oubanguiens, parlée par la plupart des Centrafricains (voir langues d’Afrique).

3.3 Éducation

La scolarisation est faible. Si 66 p. 100 des enfants vont à l’école, seuls 9,8 p. 100 fréquentent des établissements du secondaire. En 2005, le taux d’alphabétisation était de 54 p. 100. L’unique université du pays, fondée à Bangui en 1969, regroupe les quelque 2 p. 100 d’étudiants du pays.

3.4 Institutions et vie politique
3.4.1 Historique

Ancienne colonie française devenue indépendante en 1960, la République centrafricaine (RCA) tombe dès 1966 sous le joug du colonel Jean-Bedel Bokassa, lequel proclame l’Empire centrafricain en 1976 et se fait sacrer empereur l’année suivante. Son règne, marqué par la corruption et de graves violations des droits de l’homme, s’achève sur une intervention militaire de la France en 1979. Son successeur, David Dacko, rétablit la république et promulgue une Constitution pluraliste en février 1981. Celle-ci est suspendue après le coup d’État du général André Kolingba en septembre de la même année. Le Comité militaire de redressement national (CMRN), constitué sous sa direction, institue un régime de parti unique — le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) du général Kolingba —, consacré par une nouvelle Constitution approuvée en 1986.

Le multipartisme est rétabli en 1992, sous la pression de la France notamment. Ange-Félix Patassé, ancien Premier ministre de Bokassa passé dans l’opposition et leader du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MPLC), est élu président de la République en 1993, à l’issue d’un scrutin démocratique. Une nouvelle Constitution est approuvée par référendum en décembre 1994 et promulguée en janvier 1995 ; elle accroît les pouvoirs du président au détriment de ceux du Premier ministre et du Parlement.

Réélu en 1999, le président Patassé voit son autorité s’affaiblir progressivement face à une grave crise économique et sociale. Accusé d’affairisme, de corruption et de mauvaise gestion, son régime a fait l’objet de nombreuses mutineries et tentatives de coups d’État. Après sept ans de troubles politico-militaires, Ange-Félix Patassé est renversé le 15 mars 2003 par son ancien chef d’état-major, le général François Bozizé, qui s’autoproclame président de la République. La Constitution de 1995 est suspendue, l’Assemblée nationale dissoute et le gouvernement limogé. Une « transition consensuelle « est annoncée, qui associe « toutes les forces vives de la nation «. Soutenu par les forces d’opposition, rassemblées au sein de la Concertation des partis politiques de l’opposition (CPPO), le général Bozizé met en place des structures de transition : un Conseil national de transition (CNT) est créé pour assurer le pouvoir législatif — le nouveau président peut cependant légiférer par ordonnance. Un gouvernement national de transition est formé, qui rassemble l’ensemble de la classe politique.

Cette transition consensuelle donne lieu en décembre 2004 à l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution, qui renforce les pouvoirs du Premier ministre. Elle prend fin en 2005 avec la tenue de l’élection présidentielle et d’élections législatives. Au terme d’un scrutin sans incident majeur, François Bozizé est élu à la présidence de la République avec 64,6 p. 100 des suffrages.

3.4.2 Organisation des pouvoirs

La Constitution de 2004 instaure un régime de type semi-présidentiel. Le président de la République est le chef de l’État ; élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans (renouvelable une fois), il fixe les grandes orientations de la nation. Le Premier ministre est le chef du gouvernement ; issu de la majorité parlementaire, il conduit la politique de la nation et est soumis au contrôle du Parlement. Le Parlement est constitué d’une chambre unique, l’Assemblée nationale, composée de 105 députés élus au suffrage universel pour cinq ans.

3.4.3 Partis politiques

Au lendemain des élections législatives de mai 2005, le paysage politique centrafricain est dominé par une coalition regroupant les partisans du président François Bozizé, la Convergence nationale Kwa na kwa (« le travail rien que le travail «), qui détient 42 sièges à l’Assemblée nationale. Les autres principaux partis sont le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MPLC) d’Ange-Félix Patassé (11 sièges), le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de l’ancien président André Kolingba (8 sièges) et le Front patriotique pour le progrès (FPP) d’Abel Goumba (2 sièges).

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

L’économie centrafricaine repose sur l’agriculture. Le pays pâtit de son enclavement et connaît un développement très faible. Le taux annuel de croissance du produit intérieur brut (PIB) s’établit à 4,1 p. 100 pour la période 2006. En 2006, le PIB par habitant s’élevait à 350,20 dollars. L’État centrafricain est dépendant de l’aide internationale, mais les programmes mis en place par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont échoué. Régulièrement, l’État n’est plus en mesure d’assurer le paiement des salaires de la fonction publique (agents civils et militaires).

4.2 Agriculture

Les deux tiers de la population active vivent de l’agriculture, sur de petites parcelles occupant seulement 3 p. 100 du territoire. Dans le domaine vivrier, le manioc (565 000 tonnes en 2006) est la culture la plus importante, couvrant 10 p. 100 des terres cultivables. Viennent ensuite le maïs (90 000 tonnes), le mil (11 000 tonnes), le sorgho (43 000 tonnes), l’igname et la patate douce. Le gouvernement encourage la culture du tabac, du sésame et du riz. Concernant les deux principales cultures de rapport, la production du coton est passée de 26 500 t en 1989 à 400 t en 2006, tandis que le café a vu son volume diminuer de 19 800 t à 2 580 t. L’élevage de bovins s’est développé dans le Nord-Ouest (3,4 millions de têtes en 2006). La filière bois vient en tête du secteur primaire (2,83 millions de m3 en 2006). La pêche en eau douce a fourni 15 000 t de poissons en 2005.

4.3 Mines et industries

Le diamant est la principale richesse du pays. Sa production officielle était de 250 000 carats en 2004. La contrebande détourne de très importantes quantités de pierres précieuses : la production centrafricaine totale de diamants se serait en fait élevée à 1 500 000 carats, soit 15 p. 100 du PNB. L’extraction de l’or ne fournit que 2 kg par an. L’exploitation de l’uranium et celle du pétrole demeurent en projet. La production annuelle d’hydroélectricité couvre 80,2 p. 100 des besoins du pays (85 millions de kWh en 2003). L’activité industrielle, très limitée, concerne l’agroalimentaire, le textile et la savonnerie.

4.4 Échanges

L’unité monétaire est le franc CFA, divisible en 100 centimes. Les principales recettes d’exportation du pays proviennent du diamant, du bois, du coton et du café. Leur montant a augmenté, s’élevant à 65,7 millions de dollars en 2003 (127,1 millions en 1989). La valeur des importations s’élève à 99,6 millions de dollars pour l’année 2003. Le pays appartient à l’Union douanière des États d’Afrique centrale (UDEAC). La France est de loin le premier partenaire commercial.

Le pays ne possède pas de voies ferrées. Les réseaux fluviaux de l’Oubangui, d’une part, du Chari et du Logone, d’autre part, offrent d’importantes voies de communications. Les exportations sont acheminées par les fleuves Oubangui et Congo vers Brazzaville (Congo), puis par voie ferrée vers le port maritime de Pointe-Noire, sur la côte atlantique. Le pays possède 23 810 km de routes, dont 2,7 p. 100 sont bitumées. Un aéroport international dessert Bangui.

5 HISTOIRE

La plupart des communautés vivant aujourd’hui sur le territoire centrafricain s’y sont établies à partir de la seconde moitié du xviiie siècle. À cette époque, les populations de langue soudanaise ont quitté la savane pour se réfugier dans la forêt, fuyant les guerriers peul et les marchands d’esclaves. La traite des Noirs, cependant, a ravagé les plateaux de Centrafrique au xixe siècle (voir esclavage). Le pays banda a été soumis aux expéditions des Arabes du Bahr el Ghazal.

5.1 Une colonisation brutale

Vers 1885, des explorateurs belges découvrent le cours inférieur de l’Oubangui. Les territoires situés de part et d’autre du fleuve sont partagés ensuite entre la Belgique et la France. En 1889 est fondé, sur la rive droite de l’Oubangui, le premier poste français, appelé Bangui.

Le pays est livré à l’exploitation des sociétés concessionnaires, qui soumettent les populations au travail forcé. En 1905, l’Oubangui-Chari devient colonie française. Elle est intégrée en 1910 à l’Afrique-Équatoriale française (AÉF). De tous les territoires de l’Empire colonial français, l’Oubangui-Chari connaît la colonisation la plus brutale. L’écrivain André Gide dénonce, dans Voyage au Congo, les conditions de vie imposées aux populations. De 1928 à 1931, les Gbayas se révoltent contre le recrutement forcé pour la construction du chemin de fer Congo-Océan et refusent l’impôt. La guerre dite du Kongo-Wara se poursuit jusqu’en 1931.

5.2 L’indépendance

Barthélemy Boganda, ordonné prêtre en 1938, est la figure emblématique de l’indépendance centrafricaine. Élu député à l’Assemblée nationale française en 1946, année où l’Oubangui-Chari devient territoire d’outre-mer, il fonde en 1949 le Mouvement pour l’évolution sociale de l’Afrique noire (MESAN). En 1956, il accueille favorablement la loi-cadre Defferre, mais redoute un éclatement de l’Afrique-Équatoriale française. Lorsque, en 1958, le pays devient République centrafricaine au sein de la Communauté française, Boganda, devenu Premier ministre, tente de constituer avec le Congo et le Tchad une union des États de l’Afrique latine, ouverte à l’adhésion aux territoires portugais.

Boganda meurt dans un accident d’avion, dont les origines demeurent obscures, le 29 mars 1959. David Dacko lui succède et devient le premier président du pays, lorsque celui-ci accède à l’indépendance le 13 août 1960. En décembre, le principal parti d’opposition, le Mouvement d’évolution démocratique de l’Afrique centrale (MEDAC), fondé par Abel Goumba, ancien bras droit de Boganda, est interdit. Le MESAN devient de facto le parti unique, avant même les réformes constitutionnelles de 1962 et 1964 qui consacrent la suppression du multipartisme.

5.3 L’Empire centrafricain de Jean-Bedel Bokassa (1966-1979)

En 1965, lors du « coup d’État de la Saint-Sylvestre «, un cousin de Dacko, le colonel Jean-Bedel Bokassa, s’empare du pouvoir. Il abroge la Constitution et se déclare président-maréchal à vie. Le 4 décembre 1976, le congrès extraordinaire du « MESAN rénové « proclame l’Empire centrafricain. Le maréchal Bokassa devient l’empereur Bokassa Ier. Il est couronné le 4 décembre 1977. La liberté d’expression est supprimée et les opposants sont jugés par des tribunaux militaires et, pour la plupart, condamnés à mort.

En 1979, l’armée intervient contre des manifestations de lycéens. De nombreux écoliers sont emprisonnés ou massacrés par la garde impériale. Une commission d’enquête, composée de juristes africains, est désignée par la conférence franco-africaine. Ses membres concluent à la responsabilité directe de Bokassa dans le massacre. À l’étranger, l’opposition s’organise en différents partis, dont le Front patriotique oubanguien (FPO) d’Abel Goumba, et le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC) fondé par l’ancien Premier ministre de Bokassa, Ange-Félix Patassé. Bokassa, qui a perdu le soutien de la France, tente de nouer une alliance avec la Libye. En septembre 1979, la France organise une opération, dénommée « Barracuda «, à l’issue de laquelle Bokassa est renversé. L’ancien président Dacko le remplace, rétablit les libertés démocratiques et le multipartisme en février 1981. En mars, il emporte l’élection présidentielle, devançant Ange-Félix Patassé, mais l’honnêteté du scrutin est mise en doute et attise les tensions.

5.4 Le coup d’État du général Kolingba (1981)

En septembre 1981, un coup d’État dirigé par le général André Kolingba chasse David Dacko du pouvoir, sous prétexte de troubles politiques imminents. À nouveau, les partis sont interdits en mars 1982, à l’exception du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC, nouveau nom du MESAN). En octobre 1986, Bokassa est jugé et reconnu coupable d’avoir ordonné le meurtre de ses adversaires politiques. Sa condamnation à mort est commuée en réclusion perpétuelle.

En novembre, un référendum confirme Kolingba à la tête du pays pour six ans. Sous la pression de la France et des organisations financières internationales, Kolingba accepte la tenue d’élections pluralistes en 1992, dont il annule les résultats, invoquant des irrégularités. L’un des derniers actes du général Kolingba est d’amnistier et de libérer Bokassa, qui est mis en résidence surveillée. Exilé en France et en Côte d’Ivoire, ce dernier revient ensuite à Bangui, où il meurt en 1996.

5.5 Le retour difficile de la démocratie
5.5.1 Le premier mandat présidentiel d’Ange-Félix Patassé (1993-1999)

En 1993, Ange-Félix Patassé, ancien Premier ministre de Bokassa passé dans l’opposition, est élu à la présidence de la République centrafricaine à l’issue d’un scrutin démocratique — avec 53,48 p. 100 des suffrages, il bat Abel Goumba, leader du Front patriotique pour le progrès (FPP) et candidat d’une coalition de l’opposition, la Concertation des forces démocratiques (CFD).

Alors que la crise économique et sociale s’accentue et que les salaires de la fonction publique ne sont pas payés, des mutineries éclatent en avril et mai 1996 au sein de l’armée. Au-delà du seul paiement des soldes, les revendications des rebelles touchent directement les assises traditionnelles du pouvoir, notamment la garde spéciale affectée à la sécurité du président — les mutins exigent aussi le limogeage du colonel François Ndjeder, commandant de la garde présidentielle — que chacun des chefs de l’État s’emploie, dès son accession au pouvoir, à changer au profit de son seul groupe ethnique (Mbanda pour Bokassa, Yakoma pour Kolingba, Sara pour Patassé). Craignant un coup d’État, la France, dont une des principales bases en Afrique est située sur le territoire centrafricain, intervient militairement pour soutenir le président Patassé.

En janvier 1997, les accords de Bangui aboutissent à la formation d’un nouveau gouvernement et à la mise en place d’une force africaine de surveillance des accords de Bangui (MISAB) ; celle-ci est remplacée par une mission des Nations unies en République centrafricaine (Minurca) en avril 1998, destinée, notamment, à sécuriser Bangui alors que la situation est loin d’être pacifiée.

Organisé sous la surveillance de l’ONU, le scrutin législatif de décembre 1998, remporté sur le fil par le MLPC et ses alliés, donne lieu à de vives protestations au sein de l’opposition. Nommé Premier ministre par le président Patassé, Anicet-Georges Dologuélé compose un Gouvernement d’action pour la promotion de la démocratie (GAPD) ; dans un contexte marqué par l’ethnicisation de l’armée et de la vie politique, l’origine ethnique de chacun des membres du GAPD est rendue publique afin de montrer que celui-ci représente un large éventail du pays.

Lors de l’élection présidentielle du 19 septembre 1999, Ange-Félix Patassé est réélu dès le premier tour avec 52,63 p. 100 des voix, contre 19 p. 100 pour son principal opposant, le général André Kolingba. L’ensemble des forces d’opposition conteste la réélection d’Ange-Félix Patassé et critique le régime.

5.5.2 Un régime de plus en plus contesté

Le départ de la Minurca, en février 2000, est suivie d’une courte période de calme relatif, rapidement interrompue au moins de novembre par une grève de la fonction publique visant à obtenir le paiement des arriérés de salaires. Le mouvement dégénère en émeutes dans un climat de tension sociale extrême, et provoque une crise au sein du parti au pouvoir. En avril 2001, le président Patassé limoge son Premier ministre, qu’il remplace par Martin Zéguélé.

Dès le mois de mai suivant, le régime du président Patassé doit faire face à une tentative de coup d’État orchestrée par le général Kolingba. L’envoi d’un corps expéditionnaire libyen à Bangui, auprès des troupes loyalistes centrafricaines, permet au président Patassé de repousser les soldats putschistes, qui font l’objet de représailles sanglantes. Le général Kolingba se replie en Ouganda, tandis que le chef d’état-major de l’armée, le général François Bozizé, impliqué dans le putsch manqué, s’enfuit au Tchad.

Les partisans du général Bozizé lancent de nouveau l’assaut au mois d’octobre 2002. Tandis que les relations se détériorent entre la République centrafricaine et le Tchad voisin, accusé de soutenir l’ancien chef d’état-major entré en rébellion, le président Patassé reçoit l’aide des miliciens du Mouvement de libération du Congo (MLC) du Congolais Jean-Pierre Bemba. Au prix d’un bilan humain très lourd, il parvient à faire échec à la tentative de coup d’État.

5.5.3 Le coup d’État du général Bozizé

Le 15 mars 2003, alors que le président centrafricain est en visite au Niger, le général Bozizé prend le pouvoir à Bangui, sans combat. Après s’être autoproclamé président de la République, il annonce la suspension de la Constitution, la dissolution de l’Assemblée nationale et le limogeage du gouvernement, ainsi qu’une transition consensuelle associant « toutes les forces vives de la nation «. Si elle est condamnée par la communauté internationale, en particulier par la France, qui réprouve « toute tentative armée de renverser un chef d’État légitimement élu «, elle est saluée par les forces d’opposition, rassemblées au sein de la Concertation des partis politiques de l’opposition (CPPO). Pour son président Abel Goumba, doyen des opposants centrafricains, les « patriotes en armes « du général François Bozizé ont « débarrassé le pays d’un dictateur « qui a « amené la misère et laissé le pays dans un gouffre «.

Le président déchu trouve refuge au Togo. Quelques mois après son renversement, un mandat d’arrêt international est émis contre lui par les autorités judiciaires centrafricaines, qui l’accusent de détournement de fonds, d’assassinats, de viols et d’atteinte à la sûreté de l’État. Les exactions commises par les troupes du président Patassé et de ses alliés font par ailleurs l’objet d’une plainte pour crimes de guerre déposée contre Ange-Félix Patassé au mois de février 2003 par la Fédération internationale des droits de l’homme auprès de la Cour pénale internationale (CPI).

Un dialogue national de réconciliation est ouvert afin de mettre un terme aux crises politico-militaires qui ont dévasté le pays, tandis qu’un gouvernement de transition est rapidement formé, qui rassemble l’ensemble de la classe politique. François Bozizé nomme Abel Goumba au poste de Premier ministre. Le choix de cet homme politique réputé intègre, compagnon de route du père de l’indépendance Barthélémy Boganda, constitue un gage de sérieux vis-à-vis de la communauté internationale. Toutefois, au mois de décembre 2003, huit mois seulement après sa nomination, Abel Goumba est démis de ses fonctions. Il est remplacé par Célestin Gaombalet, ancien directeur général de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC). Ce limogeage laisse apparaître la fragilité de l’équilibre politique instauré au lendemain du coup d’État. Le général Bozizé conserve le poste de ministre de la Défense au sein du nouveau gouvernement d’union nationale.

Au terme d’une longue crise institutionnelle, une nouvelle Constitution est approuvée par référendum en décembre 2004. La transition s’achève par la tenue d’élections générales au printemps 2005. François Bozizé est élu à la présidence de la République avec 64,6 p. 100 des suffrages au deuxième tour, face à Martin Ziguélé, candidat du Mouvement de libération du peuple centrafricain (PLPC) d’Ange-Félix Patassé. Son pouvoir est renforcé par la victoire aux élections législatives de la coalition regroupant ses partisans, la Convergence nationale Kwa na kwa (« le travail rien que le travail «), qui remporte 42 des 105 sièges de l’Assemblée nationale.

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« « Oh ! quels tombeaux creusent les livresEt que de fronts armés y descendent vaincus ! » Le mouvement descendant s'oppose au reste du poème.

Le poètes'ouvre à une nouvelle vie :« Il me semble jusqu'à ce jour n'avoir vécuQue pour mourir et non pour vivre.A remarquer le parallélisme de ce dernier vers.

Opposition marquée.

Toutefois, le verbe « vivre », à la rime, est plusaccentué que «mourir» à la césure.

Le voyageur rejette «droits et doctrines » comme trop rigides.

Un monde neuf.Cette idée est exprimée dans le vers au rythme ternaire :« Tout est jeune, / tout est nouveau / sous le soleil ».Le moment choisi, le matin, souligne aussi la nouveauté dujour ; c'est le temps des promesses.

Un regard neuf.Le poète a l'impression d'être le premier homme sur terre.

Il se trouve bien devant une nature originelle et vierge.

Delà l'expression de «vie élémentaire».

Par ce contact, il échappe au temps («Mon âme humaine n'a point d'âge»).

Ence sens il s'oppose aux autres hommes qui s'inscrivent dans l'habitude, la monotonie, la répétition.Troisième partie : la fusion des «forces tumultueuses».

L'exaltation des sensations.Les forces du poète semblent en effet décuplées : il voit «les vents vermeils».

L'adjectif colore l'impalpable.

Laperception est affinée (« le caillou sonne et luit »).

La fusion est totale.« Le corps enveloppé de vent et de lumière »distingue encore les deux forces, homme et nature.

Mais lafusion se développe :« Et de mêler le monde et toutA cet enivrement de vie élémentaire ».A la fin du texte la symbiose est complète.

Le corps absorbe lanature qui s'empare intérieurement de l'homme :« Et je voudrais, par mes poumons,Boire l'espace entier pour en gonfler ma force...

»Le rejet du verbe «boire» accentue la matérialité des forcesnaturelles. De cette fusion naît une force nouvelle.

L'amour qui en résulte est aussi à souligner : amour pour la nature, poursoi également.

Le poète, en effet, ne se perd pas dans la nature, la fusion ne lui apporte pas l'oubli de soi.

Aucontraire, elle permet l'éveil.

Les deux premiers vers du dernier quatrain énumèrent les parties du corps que le poètedécouvre ainsi.

Les possessifs témoignent bien du maintien de l'identité.

Mais celle-ci ne s'oppose pas à la nature etau monde, au contraire elle y est étroitement mêlée. Conclusion Il faudrait insister sur l'impression de joie, d'enivrement et d'enthousiasme qui anime le poème. CITATION « La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.

Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'êtreparmi l'écume inconnue et les cieux...Je partirai ! Steamer balançant ta mâture ! Lève l'ancre pour une exotique nature ! » Mallarmé, Brise Marine,Gallimard.. »

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