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Saint-Just, Fragments d'institutions républicaines (extrait)

Publié le 14/04/2013

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Idéologue dévoué, Saint-Just a servi un idéal d’intransigeance et de vertu, qu’il a exprimé lors d’interventions à la tribune de la Convention ou au Comité de salut public. Cet idéal se retrouve dans les Fragments d’institutions républicaines rassemblés et publiés après sa mort sur l’échafaud. Il y précise la place et l’importance des institutions dans la société car, comme il le dit : « S’il y avait des mœurs, tout irait bien ; il faut des institutions pour les épurer. « Considérant que la Terreur est le moyen de contraindre le peuple à la vertu, Saint-Just est l’incarnation de l’intransigeance de la Révolution française.

Préambule des Fragments d’institutions républicaines de Saint-Just

 

Les institutions sont la garantie du gouvernement d’un peuple libre contre la corruption des mœurs, et la garantie du peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement.

 

 

Les institutions ont pour objet de mettre l’union dans les familles l’amitié parmi les citoyens, de mettre l’interet public à la place de tous les autres interets, d’etouffer les passions criminelles et de rendre la nature et l’innocence la passion de tous les cœurs et de former une patrie, de mettre dans les citoyens et dans les enfans même une résistance légale et facile à l’injustice, de forcer les magistrats, et la jeunesse à la vertu, de donner le courage et la frugalité aux hommes, de les rendre justes et sensibles, de les lier par des rapports genereux, de mettre ces rapports en harmonie, en soumettant le moins possible aux lois de l’authorité les rapports domestiques et la vie privée du peuple.

 

 

La sagesse est dans les enfans, la pluspart des choses qui nous paraissent grandes sont seulement mesurées par notre petitesse et notre vanité. L’homme qui veut etre sage ne doit s’occuper que de sa propre nature abstraction faitte de toutte idée politique. Dans cet etat ou nous vivons la vie civile es la plus naturelle, c’est elle qu’il faut cultiver avec plus de soin, la liberté du peuple est dans sa vie privée, ne la troublez point ne troublez que les ingrats et que les mechans, que le gouvernement ne soit pas une puissance pour le citoyen, qu’il soit pour lui un ressort d’harmonie, qu’il ne soit une force que pour protéger cet etat de simplicité, contre la force même.

 

 

Savez vous bien que l’homme n’est point né méchant, c’est l’oppression qui est mechante c’est son exemple contagieux, qui, de degré en degré depuis le plus fort jusqu’au plus faible etablit la dependance. Cette hiérarchie ne devrait etre que dans le gouvernement afin que pesant sur lui même sa force expirat la ou commence la cité.

 

 

La garantie du citoyen contre le pouvoir devrait etre en lui même, comment est il possible qu’on soit libre et qu’on ait aliené l’initiative du maintien de sa liberté au magistrat.

 

 

C’est une terre de desolation que celle ou le peuple est exclusivement gouverné, et se trouve sans garantie contre un gouvernement negatif.

 

 

Nous vous proposons des institutions civiles par lesquelles un enfant peut resister à l’opression d’un HOMME puissant et inique. [...]

 

 

Source : Liénard (Alain), Saint-Just, théorie politique, Paris, Seuil, 1976.

 

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