Seychelles

Seychelles, en seychellois Sesel, pays et archipel situé dans l’ouest de l’océan Indien, au nord-ouest de Madagascar. Sa capitale est Victoria, qui se trouve sur l’île de Mahé. Les Seychelles sont membres du Commonwealth.

Les Seychelles forment un archipel de 115 îles et îlots d’une superficie totale de 454 km². Elles sont composées de deux groupes distincts d’îles : le groupe de Mahé dans le nord, et les îles coralliennes à fleur d’eau qui s’étendent vers le sud. Les quarante îles du groupe de Mahé, composées de roches granitiques, sont assez vallonnées, avec des altitudes allant jusqu’à 900 m. Toutes les principales îles du pays appartiennent à ce groupe ; elles comprennent l’île de Mahé (la plus grande), Praslin, Silhouette et La Digue. Les autres îles coralliennes, pour la plupart inhabitées, sont dans une large mesure dépourvues de ressource en eau.

La population des Seychelles était estimée, en 2008, à 82 247 habitants, dont environ 90 p. 100 résident sur l’île de Mahé. La plupart des Seychellois sont d’origine métissée française et africaine, mais l’on trouve aussi des minorités indienne et chinoise.

L’anglais et le français étaient les langues officielles jusqu’en 1981, date à laquelle le seychellois, un patois créole fondé sur la langue française, les a remplacés. Environ 90 p. 100 de la population est catholique.

En vertu de la Constitution de 1979, promulguée à la suite du coup d’État de 1977, le pouvoir exécutif est exercé par le président, élu pour cinq ans au suffrage universel et assisté d’un Conseil de ministres. Le pouvoir législatif revient à l’Assemblée du peuple, composée de 34 membres élus au suffrage universel direct.

Le Front progressiste du peuple seychellois (Seychelles People’s Progressive Front, SPPF) a été la seule organisation politique dominante de 1977 à 1991, date à laquelle les partis d’opposition ont été légalisés. Le principal parti d’opposition est le Parti national des Seychelles (Seychelles National Party, SNP).

Le produit intérieur brut (PIB) des Seychelles était, en 2006, de 775 millions de dollars. Le tourisme, l’agriculture et la pêche sont les principales activités économiques. Le commerce est dominé par l’importation et la revente — principalement à des flottilles de pêche étrangères — de pétrole ; parmi les autres exportations figurent le poisson, le coprah et la cannelle. Divers fruits sont cultivés pour la consommation nationale, mais l’aliment de base, le riz, doit toutefois être importé. Depuis l’achèvement de l’aéroport international de Victoria en 1971, le tourisme s’est rapidement développé, pour représenter plus de 60 p. 100 des recettes en devises et la moitié du produit intérieur brut. L’économie du pays reste cependant fragile, en raison d’un important déficit commercial. L’unité monétaire est la roupie des Seychelles, divisible en 100 cents.

Probablement connues par les Arabes dès le ix^e siècle apr. J.-C., les Seychelles, alors inhabitées, sont visitées par les Portugais en 1505. Les Français annexent l’archipel en 1756 et le placent sous l’administration de l’île de France, l’actuelle île Maurice. La colonisation française se développe, accompagnée par l’introduction d’esclaves africains.

Les îles sont annexées par les Britanniques en 1804 et administrées par l’île Maurice jusqu’en 1903 où elles deviennent une colonie britannique séparée.

Les années 1960 voient la naissance de partis politiques locaux, dont les principaux sont le Parti démocrate des Seychelles, dirigé par James Mancham, et le Parti socialiste d’unité populaire des Seychelles, dirigé par France-Albert René qui prône une politique progressiste. Sous l’impulsion de cette nouvelle vie politique, une nouvelle Constitution est rédigée en 1967, et, trois ans plus tard, une forme de gouvernement ministérielle est instaurée. L’union des deux partis, par ailleurs antagonistes, en faveur de l’indépendance, permet aux Seychelles d’accéder à l’autonomie interne en 1975 puis à l’indépendance complète le 29 juin 1976, avec James Mancham pour président et France-Albert René comme Premier ministre.

Un an plus tard, le 5 juin 1977, profitant d’un déplacement de Mancham à l’étranger, les partisans de France-Albert René organisent un coup d’État et ce dernier est placé à la tête du pays. Favorable à une ouverture aux pays socialistes, il instaure, en 1978, un régime de parti unique et introduit l’année suivante une nouvelle Constitution. Une tentative de putsch visant à faire revenir James Mancham au pouvoir échoue en 1981, et une mutinerie militaire est étouffée en 1982. Plusieurs autres tentatives de coup d’État sont réprimées à la fin des années 1980, alors que l’île poursuit sa spectaculaire ouverture au tourisme.

L’année 1991 voit l’adoption du multipartisme et des élections sont organisées le 23 juillet 1993. France-Albert René est alors réélu à la tête de l’État et du gouvernement. En 1998, la population des Seychelles vote à nouveau en sa faveur (il recueille 66 p. 100 des suffrages exprimés), donnant une assise confortable à son parti, le Front progressiste du peuple des Seychelles (SPPF). France-Albert René se convertit à une politique libérale qui vise à accueillir les capitaux étrangers, en provenance notamment des pays limitrophes de l’océan Indien ainsi que de l’Afrique du Sud.

France-Albert René est réélu en septembre 2001 pour un nouveau mandat de cinq ans. Il obtient 54,19 p. 100 des voix, devant son principal rival, le prêtre anglican Wavel Ramkalawan — leader du Parti national des Seychelles (SNP, opposition) — qui recueille 44,95 p. 100 des voix. Aux élections législatives de décembre 2002, le SPPF remporte 23 sièges, contre 11 pour le SNP.

Après 27 années passées à la tête des Seychelles, le président France-Albert René annonce en février 2004 qu’il interrompt son mandat (qui court jusqu’en 2006) en raison de son âge (68 ans). Le 15 avril 2004, il cède ainsi sa place à son vice-président (et ministre des Finances) James Michel, l’un de ses plus fidèles collaborateurs — la Constitution autorise le vice-président à succéder au président sans élection si celui-ci est contraint à la démission par la maladie ou une incapacité à gouverner. Le nouveau président s’emploie à travailler dans « le dialogue et la consultation « afin de relancer l’économie du pays, affectée par la baisse de la fréquentation touristique (une première fois au début des années 1990, en raison de la guerre du Golfe, et depuis les attentats du 11 septembre 2001). Lors de l’élection présidentielle de 2006, il est élu avec 53,7 p. 100 des suffrages contre 45,7 p. 100 au leader de l’opposition, Wavel Ramkalawan.