Devoir de Philosophie

si la guerre se prolonge la victoire passera dans l'autre camp.

Publié le 01/10/2013

Extrait du document

si la guerre se prolonge la victoire passera dans l'autre camp. On dit, et c'est fort vraisemblable, que les Suisses connaissent leur faible et que pour provoquer plus promptement cette bataille ils se proposent d'aller affronter les Français sur les montagnes de la Savoie, pour les obliger à se battre s'ils veulent franchir les cols, ou à faire retraite s'ils refusent le combat, vu la difficulté du terrain et du ravitaillement. Il faudrait, pour juger s'ils peuvent réussir en ce dessein, être fort compétent et sur la nature du pays et sur les choses de la guerre. Je me bornerai à dire que l'on n'a jamais constaté dans l'Antiquité qu'on ait tenté avec succès de défendre les cols des montagnes, alors qu'on y trouve au contraire maints exemples de cols abandonnés en vue d'attendre l'assaillant dans des lieux découverts où la défense est plus aisée, le désordre moins à craindre, et la fortune des combats moins aléatoire. Peut-être devrais-je faire voir d'où cela provient, mais comme il n'est pas indispensable d'entrer ici en un pareil développement, je m'abstiendrai de l'aborder. Tout bien considéré, je vois que le seul espoir du côté des occupants de l'Italie est d'en venir promptement à une bataille, au risque toujours possible de la perdre ; du côté des Français, je vois qu'ils peuvent remporter également une victoire, mais qu'elle ne saurait leur échapper s'ils traînent la guerre en longueur. Dans une telle continuation des hostilités, je vois deux périls évidents pour leurs adversaires : le premier serait que la flotte française entre de gré ou de force du côté de Gênes ou de la Toscane ; à peine y serait-elle arrivée que toute la Lombardie se lèverait pour eux, et que les autres peuples de l'Italie, les uns par peur, les autres par mécontentement, courraient se mettre à leur service, de sorte que les Français, se trouvant favorablement accueillis, pourraient lanterner et harasser les Suisses à leur convenance. L'autre danger est que les cantons qui touchent à la Bourgogne, sur lesquels retomberait tout le poids de l'attaque dirigée par là, n'obligent les autres cantons à traiter avec la France, s'ils voient la guerre s'éterniser. Ce qui me le fait craindre, c'est l'exemple du duc Charles le Téméraire, qui, à force de les harce-

Liens utiles