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Thermidor et ils oublient Fouché.

Publié le 30/10/2013

Extrait du document

Thermidor et ils oublient Fouché. En fait, pendant ces jours-là, on ne l'a pas vu sur la scène de la Convention. on travail se faisait dans la coulisse ; c'était la besogne plus difficile du régisseur, du directeur de ce jeu d'une angereuse témérité. Il a tracé les scènes et marqué le rôle des acteurs ; invisible dans l'ombre, il a fait procéder la répétition et il a donné les répliques, - dans l'ombre, qui forme toujours sa véritable sphère. Mais, si les istoriens ultérieurs ont oublié son rôle, quelqu'un a, dès cette époque, senti clairement son active présence ; 'est Robespierre qui, en plein jour, a sciemment donné à Fouché le nom de « chef de la conspiration «. n effet, cet esprit méfiant et ombrageux sent qu'en secret quelque chose se prépare contre lui. Il le sent à la ésistance qui se produit soudain dans les comités et peut-être encore plus nettement à la politesse et à la ervilité exagérées de plus d'un député qu'il sait être de ses ennemis. Robespierre saisit que dans l'ombre on rojette quelque coup ; il connaît aussi la main qui guidera ce coup ; il connaît le « chef de la conspiration « et il est sur ses gardes. Ses antennes tâtent prudemment le terrain : une police spéciale, des espions particuliers rapportent à Robespierre, à tout instant, chaque mouvement, chaque rencontre, chaque conversation de Tallien, de Fouché et des autres conjurés ; des lettres anonymes l'avertissent ou l'engagent à se saisir immédiatement de la dictature et à abattre ses ennemis avant qu'ils ne soient rassemblés. Et voici que, pour embrouiller leurs fils et pour leur donner le change, Robespierre revêt soudain le masque de l'indifférence à l'égard de la puissance politique. Il ne vient plus à la Convention ni au Comité de Salut public. Accompagné de son grand terre-neuve, on le voit seul, un livre à la main, se promener les lèvres closes dans les rues ou dans les bois voisins, en apparence simplement occupé de ses chers philosophes et indifférent au pouvoir. Mais le soir, lorsqu'il revient dans sa chambre, il travaille pendant des heures à son grand discours. Il y travaille sans fin et le manuscrit présente d'innombrables modifications et additions, car cet important et décisif discours, par lequel il veut écraser tous ses ennemis à la fois, doit être prononcé à l'improviste et être aussi tranchant qu'une hache, plein d'élans de rhétorique, étincelant d'esprit et aiguisé par la haine. Avec cette arme il veut s'élancer soudain sur ses ennemis surpris, avant qu'ils ne puissent se grouper et s'entendre. Il emploie toutes ses forces pour en affiler le tranchant et pour l'enduire d'un poison mortel : il consacre des jours longs et précieux à ce redoutable travail. ais il n'y a plus de temps à perdre, car les rapports des espions annoncent, d'une manière toujours plus pressante, des conciliabules secrets. Le 5 Thermidor une lettre de Fouché tombe entre les mains de Robespierre, lettre adressée à sa soeur et où il est dit mystérieusement : « Je n'ai rien à redouter des calomnies de Maximilien Robespierre... Dans peu, vous apprendrez l'issue de cet événement qui, j'espère, tournera au profit de la République. « Donc la chose va éclater « dans peu « : Robespierre est averti. Il fait venir son ami Saint-Just et s'enferme avec lui dans son étroite mansarde de la rue Saint-Honoré. C'est là que sont fixés le jour et la méthode de l'attaque. Le 8 Thermidor, il surprendra et paralysera la Convention par son discours. Et, ensuite, le 9, Saint-Just emandera au Comité de Salut public les têtes de ses ennemis, les têtes des factieux et surtout celle de Joseph ouché. a tension n'est plus supportable ; les conjurés sentent aussi qu'il y a des éclairs dans les nues. Mais ils hésitent ncore à attaquer l'homme le plus puissant de France, et qui a dans ses mains tous les pouvoirs, la municipalité arisienne et l'armée, les Jacobins et le peuple, ainsi que la gloire et la force d'un nom sans tache. Ils ne se jugent as encore assez sûrs d'eux-mêmes, assez nombreux, assez résolus, assez hardis, pour affronter à découvert ce éant de la Révolution, et déjà plus d'un esquisse un prudent mouvement de recul, parle de retraite et de éconciliation. La conjuration péniblement échafaudée menace de s'écrouler. ce moment, le destin, plus génial que tous les poètes, lance un poids décisif dans l'oscillante balance. C'est ustement Fouché qui est choisi pour mettre le feu aux poudres. En ces jours où le traque la meute du désespoir, ù le menace à chaque instant le tranchant fulgurant de la hache, il éprouve, en effet, à côté de ses malheurs olitiques, une dernière infortune, une infortune suprême dans sa vie privée. Cet homme étrange, qui en public t dans la politique est dur, froid, intrigant et renfermé, est, chez lui, le plus touchant des époux, le plus tendre es pères de famille. Il aime passionnément sa femme, qui est d'une laideur épouvantable, et surtout cette petite ille qu'elle lui a donnée aux jours de son proconsulat et que, de sa propre main, sur la place du marché de evers, il a baptisée du nom de « Nièvre «. Ce petit enfant délicat et pâle, qu'il chérit tendrement, tombe oudain gravement malade pendant ces journées de Thermidor ; aux soucis qu'il a pour sa propre vie s'ajoute aintenant l'atroce tourment que lui cause la santé de sa fille. Épreuve cruelle entre toutes : il sait que cet être aible, atteint de la poitrine et qu'il aime tant, se meurt auprès de sa femme, et lui, chassé par Robespierre, il ne eut le veiller puisqu'il est obligé, la nuit, de se cacher chez des étrangers jusque sous les combles. Au lieu de 'occuper de sa fille et de surveiller son souffle déclinant, il faut qu'il coure d'un député à l'autre, les semelles rûlantes ; il est obligé de mentir, de mendier, de conspirer, de défendre sa propre vie. L'esprit troublé, le coeur échiré, l'infortuné erre ainsi par ces jours torrides de juillet (les plus chauds qu'il y ait eu depuis des années), nlassablement, de gauche à droite, dans les coulisses politiques, et il ne peut assister aux derniers moments de on enfant chérie. es 5 et 6 Thermidor, cette épreuve est terminée. Fouché accompagne un petit cercueil au cimetière : l'enfant est morte. De tels malheurs endurcissent. Ayant devant les yeux la mort de son enfant, Fouché ne craint plus la sienne. Une intrépidité nouvelle, celle du désespoir, trempe sa volonté. Et comme maintenant les conjurés hésitent et veulent encore ajourner la lutte, Fouché, qui n'a plus rien à perdre sur terre que sa vie, prononce enfin le mot décisif : « C'est demain qu'il faut frapper. « Et ce mot est dit le 7 Thermidor. Le matin du 8 Thermidor se lève, journée historique. Dès la première heure, une chaleur de juillet, sans aucun nuage, pèse sur la ville qui ne se doute de rien. Et c'est seulement à la Convention que règne, de bonne heure, une singulière excitation : dans les coins, des députés se groupent et murmurent entre eux ; jamais on n'a vu autant d'étrangers et de curieux dans les couloirs et les tribunes. Il semble qu'un esprit mystérieux anime ces lieux, car le bruit s'est répandu, d'une manière inexplicable, qu'aujourd'hui Robespierre va régler leur compte à ses ennemis. Peut-être quelqu'un a-t-il épié et surpris Saint-Just au moment où il sortait, le soir, de la fameuse chambre close, et l'on connaît trop bien, à la Convention, l'effet de ces consultations secrètes. Ou bien Robespierre de son côté a-t-il été informé des plans belliqueux de ses adversaires ? Tous les conjurés, tous ceux qui se savent menacés, examinent anxieusement les visages de leurs collègues : l'un d'eux, et lequel, a laissé échapper le dangereux secret. Robespierre va-t-il les devancer, ou bien pourront-ils l'étouffer avant qu'il ne prenne la parole ? Et la masse lâche et incertaine de la majorité, le « Marais «, va-t-il les sacrifier ou les protéger ? Chacun est en proie au frisson de l'incertitude. Semblable à la lourdeur du ciel d'un gris de plomb, une inquiétude morale pèse menaçante sur l'assemblée. Effectivement, la séance à peine ouverte, Robespierre demande la parole. Il est vêtu solennellement, comme pour la fête de l'Être Suprême ; il porte l'habit bleu ciel déjà historique, avec les bas de soie blancs, et lentement, avec une gravité voulue, il monte à la tribune. Mais, cette fois-ci, il n'a plus, comme alors, un flambeau dans les mains ; il a seulement quelque chose de rond, qui ressemble au manche de la hache des licteurs, un gros rouleau de papier : son discours. Savoir que son nom est dans ces feuillets roulés équivaut à la mort ; c'est pourquoi soudain, comme tranchés, les propos et les chuchotements s'arrêtent sur les bancs. Du jardin et des tribunes les députés accourent occuper leurs sièges. Chacun étudie avec angoisse l'expression de cette étroite figure, trop connue. Mais, glacial, renfermé en lui-même, impénétrable à toute curiosité, Robespierre déroule maintenant, avec lenteur, son discours. Avant de commencer sa lecture, de ses yeux de myope, il regarde la salle, afin d'accroître la tension, et son regard, allant de droite à gauche et de gauche à droite, de bas en haut et de haut en bas, enveloppe lentement, froidement, comme une menace, l'assemblée qui a l'air hypnotisée. Ils sont là tous assis : ses quelques amis, le grand nombre des incertains et ces lâches conjurés qui guettent sa perte. Il les regarde les yeux dans les yeux. Il n'y en a qu'un qui échappe à son examen. Un seul de ses ennemis manque en cette heure décisive : Joseph Fouché. Mais, chose étrange, le nom de cet absent, le nom de Joseph Fouché est le seul qui soit cité dans le débat. C'est précisément à propos de ce nom que s'allume la lutte dernière et suprême. Robespierre parle longuement avec emphase et d'une manière fatigante ; selon sa vieille habitude, il fait, à plusieurs reprises, tournoyer la hache sur des gens qu'il ne nomme pas ; il parle de conjurations et de conspirations, d'infâmes et de criminels, de traîtres et de machinations, mais il ne cite personne. Il lui suffit de magnétiser l'assemblée : demain Saint-Just portera le coup mortel aux victimes paralysées. Pendant trois heures d'horloge il laisse son discours, vague et souvent creux, se prolonger dans le vide et, lorsqu'il termine enfin, l'assemblée est plus énervée qu'effrayée. D'abord pas une main ne bouge. Tout le monde est en proie à l'incertitude. Personne ne peut dire si ce silence est une défaite ou une victoire : ce n'est que le débat qui l'indiquera. Enfin un des satellites de Robespierre demande à la Convention de voter l'impression du discours et, par conséquent, de l'approuver. Personne ne s'y oppose. Lâchement, servilement, et en quelque sorte soulagée en voyant qu'aujourd'hui on ne lui réclame plus de nouvelles têtes, de nouvelles arrestations, la majorité donne son acquiescement. Voici qu'à la dernière minute un des conjurés (son nom appartient à l'histoire), Bourdon (de l'Oise), se dresse et parle contre l'impression du discours. Et cette seule voix délivre toutes les autres. La lâcheté se concentre peu à peu et se solidifie en un courage désespéré ; l'un après l'autre, ils accusent Robespierre de formuler trop peu nettement ses déclarations et ses menaces ; qu'il indique enfin avec précision qui il accuse. Au bout d'un quart d'heure la scène a changé de face ; Robespierre, l'assaillant, en est réduit à se défendre ; il atténue son discours, au lieu de le renforcer, et il déclare qu'il n'a accusé ni visé personne. À ce moment-là s'élève soudain une voix, celle d'un petit député sans importance, qui lui crie : « Et Fouché ? « Le nom est enfin prononcé, le nom de celui qu'il a déjà flétri une fois comme chef de la conspiration, comme traître à la Révolution. C'est maintenant que Robespierre pourrait et devrait frapper. Mais, chose singulière, tout à fait incompréhensible, il recule : « Je ne veux pas m'en occuper actuellement : je n'écoute que mon devoir... « Cette réponse évasive fait partie des secrets que Robespierre a emportés avec lui dans la tombe. Pourquoi ménage-t-il son ennemi le plus acharné, alors qu'il sent déjà que c'est là une question de vie ou de mort ? Pourquoi ne l'écrase-t-il pas, pourquoi n'attaque-t-il pas l'absent, le seul absent ? Pourquoi ne libère-t-il pas ainsi tous les autres, qui se sentent inquiets et qui incontestablement sacrifieraient Fouché pour se sauver euxmêmes ? Ce soir-là, à ce que prétend Saint-Just, Fouché aurait encore une fois essayé de se rapprocher de Robespierre. Était-ce feint ou sincère ? Différents témoins déclarent l'avoir vu, alors, assis sur un banc avec Charlotte Robespierre, son ancienne fiancée : a-t-il réellement cherché à persuader encore une fois cette vieille fille d'intercéder pour lui auprès de son frère ? Avait-il vraiment l'intention, dans son désespoir, pour sauver sa propre tête, de trahir les conjurés ? Ou bien voulait-il, pour donner le change à Robespierre et masquer la conjuration, feindre, auprès de lui, le repentir et le dévouement ? Cet homme à deux faces a-t-il joué, en cet

« enfin lemot décisif : « C’estdemain qu’ilfautfrapper. » Etcemot estditle7Thermidor. Le matin du8Thermidor selève, journée historique.

Dèslapremière heure,unechaleur dejuillet, sansaucun nuage, pèsesurlaville quinesedoute derien.

Etc’est seulement àla Convention querègne, debonne heure, une singulière excitation : danslescoins, desdéputés segroupent etmurmurent entreeux ;jamais onn’a vu autant d’étrangers etde curieux danslescouloirs etles tribunes.

Ilsemble qu’unesprit mystérieux animeces lieux, carlebruit s’estrépandu, d’unemanière inexplicable, qu’aujourd’hui Robespierrevarégler leurcompte à ses ennemis.

Peut-être quelqu’un a-t-ilépiéetsurpris Saint-Just aumoment oùilsortait, lesoir, delafameuse chambre close,etl’on connaît tropbien, àla Convention, l’effetdeces consultations secrètes.Oubien Robespierre deson côté a-t-il étéinformé desplans belliqueux deses adversaires ? Tous lesconjurés, tousceux quisesavent menacés, examinent anxieusement lesvisages deleurs collègues : l’un d’eux, etlequel, alaissé échapper ledangereux secret.Robespierre va-t-illesdevancer, oubien pourront-ils l’étouffer avantqu’ilneprenne laparole ? Etlamasse lâcheetincertaine delamajorité, le« Marais », va-t-illes sacrifier oules protéger ? Chacunestenproie aufrisson del’incertitude.

Semblableàla lourdeur duciel d’un gris deplomb, uneinquiétude moralepèsemenaçante surl’assemblée. Effectivement, laséance àpeine ouverte, Robespierre demandelaparole.

Ilest vêtu solennellement, comme pour lafête del’Être Suprême ; ilporte l’habit bleucieldéjà historique, aveclesbas desoie blancs, etlentement, avec unegravité voulue, ilmonte àla tribune.

Mais,cettefois-ci, iln’a plus, comme alors,unflambeau dansles mains ; ilaseulement quelquechosederond, quiressemble aumanche delahache deslicteurs, ungros rouleau de papier : sondiscours.

Savoirquesonnom estdans cesfeuillets rouléséquivaut àla mort ; c’estpourquoi soudain, commetranchés, lespropos etles chuchotements s’arrêtentsurlesbancs.

Dujardin etdes tribunes les députés accourent occuperleurssièges.

Chacun étudieavecangoisse l’expression decette étroite figure,trop connue.

Mais,glacial, renfermé enlui-même, impénétrable àtoute curiosité, Robespierre déroulemaintenant, avec lenteur, sondiscours.

Avantdecommencer salecture, deses yeux demyope, ilregarde lasalle, afin d’accroître latension, etson regard, allantdedroite àgauche etde gauche àdroite, debas enhaut etde haut en bas, enveloppe lentement, froidement, commeunemenace, l’assemblée quial’air hypnotisée.

Ilssont làtous assis : sesquelques amis,legrand nombre desincertains etces lâches conjurés quiguettent saperte.

Illes regarde lesyeux dans lesyeux.

Iln’y enaqu’un quiéchappe àson examen.

Unseul deses ennemis manqueen cette heure décisive : JosephFouché. Mais, chose étrange, lenom decet absent, lenom deJoseph Fouché estleseul quisoit citédans ledébat.

C’est précisément àpropos decenom ques’allume lalutte dernière etsuprême. Robespierre parlelonguement avecemphase etd’une manière fatigante ; selonsavieille habitude, ilfait, à plusieurs reprises,tournoyer lahache surdes gens qu’ilnenomme pas ;ilparle deconjurations etde conspirations, d’infâmesetde criminels, detraîtres etde machinations, maisilne cite personne.

Illui suffit de magnétiser l’assemblée : demainSaint-Just porteralecoup mortel auxvictimes paralysées.

Pendanttroisheures d’horloge illaisse sondiscours, vagueetsouvent creux,seprolonger danslevide et,lorsqu’il termineenfin, l’assemblée estplus énervée qu’effrayée. D’abord pasune main nebouge.

Toutlemonde estenproie àl’incertitude.

Personnenepeut diresice silence est une défaite ouune victoire : cen’est queledébat quil’indiquera. Enfin undes satellites deRobespierre demandeàla Convention devoter l’impression dudiscours et,par conséquent, del’approuver.

Personnenes’y oppose.

Lâchement, servilement, eten quelque sortesoulagée en voyant qu’aujourd’hui onnelui réclame plusdenouvelles têtes,denouvelles arrestations, lamajorité donneson acquiescement.

Voiciqu’àladernière minuteundes conjurés (sonnom appartient àl’histoire), Bourdon(de l’Oise), sedresse etparle contre l’impression dudiscours.

Etcette seule voixdélivre touteslesautres.

Lalâcheté se concentre peuàpeu etse solidifie enun courage désespéré ; l’unaprès l’autre, ilsaccusent Robespierre de formuler troppeunettement sesdéclarations etses menaces ; qu’ilindique enfinavecprécision quiilaccuse.

Au bout d’unquart d’heure lascène achangé deface ; Robespierre, l’assaillant,enest réduit àse défendre ; il atténue sondiscours, aulieu delerenforcer, etildéclare qu’iln’aaccusé nivisé personne. À ce moment-là s’élèvesoudain unevoix, celled’unpetit député sansimportance, quiluicrie : « EtFouché ? » Le nom estenfin prononcé, lenom decelui qu’iladéjà flétri unefoiscomme chefdelaconspiration, comme traître àla Révolution.

C’estmaintenant queRobespierre pourraitetdevrait frapper.

Mais,chose singulière, tout à fait incompréhensible, ilrecule : « Jeneveux pasm’en occuper actuellement : jen’écoute quemon devoir… » Cette réponse évasivefaitpartie dessecrets queRobespierre aemportés avecluidans latombe.

Pourquoi ménage-t-il sonennemi leplus acharné, alorsqu’ilsentdéjà quec’est làune question devie oudemort ? Pourquoi nel’écrase-t-il pas,pourquoi n’attaque-t-il pasl’absent, leseul absent ? Pourquoi nelibère-t-il pas ainsi touslesautres, quisesentent inquiets etqui incontestablement sacrifieraientFouchépoursesauver eux- mêmes ? Cesoir-là, àce que prétend Saint-Just, Fouchéauraitencore unefoisessayé deserapprocher de Robespierre.

Était-cefeintousincère ? Différents témoinsdéclarent l’avoirvu,alors, assissurunbanc avec Charlotte Robespierre, sonancienne fiancée :a-t-ilréellement cherchéàpersuader encoreunefoiscette vieille fille d’intercéder pourluiauprès deson frère ? Avait-il vraiment l’intention, danssondésespoir, poursauver sa propre tête,detrahir lesconjurés ? Oubien voulait-il, pourdonner lechange àRobespierre etmasquer la conjuration, feindre,auprèsdelui, lerepentir etledévouement ? Cethomme àdeux faces a-t-iljoué,encet. »

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