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Une vie bien programmée

Publié le 16/12/2011

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L'ordinateur est entré dans la maison. Sa première apparition, un peu timide, eut lieu sous la forme d'une calculette. Quatre opérations, le pourcentage, la racine carrée étaient a sa portée, et cela rendait assez de services pour qu'on s'y habitue au point de ne plus s'en passer. Il n'y a que les enfants honnêtes pour ne pas en faire l'instrument quotidien de leurs devoirs de mathématiques ; les parents trouvent que c'est bien commode, même si ça ne sert à rien de bien précis.

« l'inconscient de l'enfant, sa propre image comme celle de son entourage.

Il en était de même chez nos grands-mères quand elles étaient petites, mais la psychanalyse n'était pas encore passée par là.

La poupée était un jouet.

Mais quel jouet merveilleux ! On le trouve aujourd'hui dans les salles de ventes et dans les collections.

Les enchères atteignent parfois des prix incroyables : plusieurs milliers de francs, selon le style, l'époque ou la qualité.

Les vieilles poupées sont à la mode.

Ces petites filles modèles n'intéressent plus que les grandes personnes.

Les enfants leur préfèrent les émancipées en chiffon ou en laine qui leur ressemblent.

Quant aux jeux mécaniques qui passionnaient les amateurs d'ani­ mation avant l'invention du cinéma, comme le pra­ xinoscope, ils sont entrés dans le domaine du musée.

Il n'en sera sans doute pas de même des nouveaux jeux qui sont des jeux de plein air, du toboggan à la planche à roulettes.

Aux poupées contestataires correspondent des jeux qu'on pour­ rait qualifier de la même façon.

Au Centre Beaubourg, à Paris, pendant cet automne, les enfants ont essayé des manèges qui étaient en même temps des balançoires, des tobog­ gans qui se donnaient des airs de manèges, comme dans les tableaux de Bosch où les objets changent de nature.

Comme chez le peintre surréaliste de la Renaissance, ces convulsions des formes sont volontaires.

C'est à l'imagination qu'on s'adresse.

Le temps des cours de H.L.M avec leurs tas de sable et leurs drôles de montagnes est achevé.

Il faut donner aux enfants d'autres domaines pour s'expri­ mer et se libérer.

De là ces étonnantes machines inventées par quelques chercheurs qui ont gardé de leurs premiers ans le besoin d'inventer des jeux et qui le font avec une minutie appliquée.

Le succès de ces mécaniques singulières, sur l'esplanade de Beaubourg, prouve au moins qu'ils ne manquent pas d'idées.

Antoine Zuber et Jean-François Boissei ont mis au point, pour une école de Melun-Sénart, des mécaniques qui se jouent de l'équilibre tandis que Martine Lonjoy-Durel et Raymond Guidot s'amu­ sent à compliquer les jeux classiques avec une sorte d'exaltation dans l'absolu ou l'absurde qui plaît tout à fait aux enfants.

Tout cela ne coûte pas des fortunes et peut être acquis par des groupes immo­ biliers qui paient et font payer beaucoup plus cher des installations ludiques moins sophistiquées sans doute mais certainement moins excitantes.

Au temps du skateboard, il est bon de disposer d'ins­ truments dignes de son temps.

Tout cela est jaune, vert, rouge.

Les couleurs comptent autant que le mouvement et le mouvement autant que la liberté des gestes qu'il permet.

La piste est à suivre.

Les catalogues L'automne est la saison des catalogues ; ils s'empilent chez les libraires en faisant une concurrence déloyale aux livres de classe et aux prix littéraires.

Les catalogues de vente par corres­ pondance font partie du rythme des saisons comme ils font de plus en plus partie de la vie quotidienne.

L'invention en remonte à Anatole Boucicot, en 1867.

Grâce à ce système, le Bon Marché put atteindre une vaste clientèle qui n'avait pas la pos­ sibilité de se déplacer ou qui habitait loin de Paris.

Le succès fut immédiat, et si spectaculaire que les Américains s'en emparèrent aussitôt.

Ainsi naquit Sears Roebuck qui est actuellement la plus impor­ tante firme mondiale de vente par correspondance du monde avec un chiffre d'affaires de plus de dix­ sept milliards de dollars.

Manufrance se lance sur le marché français en 1883, suivie de la Redoute, puis de la Blanche Porte et enfin des Trois Suisses, au lendemain de la Première Guerre mondiale.

La vente par correspondance a pris en Angleterre et surtout en Allemagne un essor considérable puis­ qu'une société comme Quelle a même réussi à ven- dre ses produits en France.

· Il semble que les Français, malgré une tradition plus que centenaire, hésitent encore à acheter en se fiant à un catalogue, non pas que celui-ci cherche à les abuser, mais par crainte justement d'être victi~ me d'une illusion.

Il arrive en effet que le meuble ou le vêtement, achetés sur la foi d'une photo, ne correspondent pas exactement à ce qu'on souhaite.

L'achat des Français reste assez traditionnellement attaché au magasin qu'on visite et où l'on peut voir, toucher, essayer.

Les délais de livraison constituent aussi une gêne.

Le principal attrait de ce système de vente est dans les tarifs assez bas qui y sont pratiqués.

Les différences sur certains arti­ cles purement utilitaires, comme les blouses de tra­ vail, les vêtements d'enfants, etc., sont sensibles.

Alors que les trois-quarts des foyers allemands se fournissent en vêtements et meubles par l'intermé­ diaire des sociétés de vente par correspondance, les achats par catalogue atteignent à peine quinze pour cent du chiffre d'affaires du commerce français.

Plusieurs firmes pratiquant la vente par correspon­ dance se sont résolues à ouvrir des boutiques où leurs produits peuvent être vus et essayés.

Ces mêmes firmes ont élargi l'éventail de leurs produc­ tions et proposent une gamme de produits qui répondent à peu près à toutes les demandes, du vélomoteur au matériel de jardinage en passant par l'habillement et les produits d'entretien.

Cette diversité accroît la facilité de ce moyen d'achat.

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Les Anglais y ont ajouté des possibilités de crédit qui n'existent pas encore en France.. »

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