va risquer un de ces coups hardis et périlleux auxquels on ne se résout qu'après une lutte violente.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
– Et
ilme faut aumoins uneheure pouryarriver », murmura Nancyendisparaissant aveclarapidité del’éclair.
On fermait déjàlesboutiques danslespetites ruesqu’elle suivaitpourserendre deSpitalfields dansleWest-End.
L’horloge, ensonnant dixheures, accrutsonimpatience.
Elleglissait surletrottoir, coudoyant lespassants dedroite etde
gauche, seheurtant contrelatête deschevaux, ettraversait, sanss’inquiéter, desrues encombrées oùune foule degens
attendaient avecimpatience lemoment detraverser commeelle.
« C’est unefolle ! » disait-on enseretournant pourlaregarder courirsurlachaussée.
Quand ellefutarrivée danslebeau quartier delaville, lesrues étaient encomparaison plusdésertes, etsa course rapide
sembla exciterplusdecuriosité parmilesflâneurs aumilieu desquels ellepassait.
Quelques-uns hâtaientlepas pour voir
où elle serendait sivite ; d’autres, quiavaient prisl’avance surelle, seretournaient pourlaregarder, étonnésdelavoir
marcher toujoursaussivite ;maisilss’éloignaient l’unaprès l’autre.
Quandelleeutatteint lelieu desadestination, ellese
trouvait toutàfait seule.
Elle s’arrêta devantunhôtel situédansunedeces rues paisibles etbien habitées quiavoisinent Hyde-Park.
Aumoment
où labrillante clartédugaz quiéclairait laporte luifitreconnaître lamaison, onzeheures sonnaient.
Elleavait ralenti son
pas unpeu auparavant, d’unairirrésolu etne sachant tropsielle devait avancer ; maisl’heure ladécida etelle s’arrêta
dans levestibule.
Laloge duconcierge étaitvide ; elleregarda autourd’elleavecincertitude etse dirigea ducôté de
l’escalier.
« Eh bien ! jeunefille,ditune femme dechambre àla mise coquette, ouvrantuneporte derrière elleetlaregardant, qui
demandez-vous ?
– Une damequireste danslamaison.
– Une dame ! répliqua l’autred’unairdédaigneux.
Quelledame,s’ilvous plaît ?
– M lle
Maylie », ditNancy.
La domestique qui,pendant cetemps, l’avaittoisée despieds àla tête, nerépondit queparunregard devertueux
dédain ; elleappela unlaquais pourluirépondre.
Nancyfitàcelui-ci lamême question.
« Qui dois-je annoncer ? demandalelaquais.
– Mon nomestinutile.
– Ni lemotif quivous amène ?
– Non plus.Ilfaut quejevoie cette dame.
– Allons, ditledomestique enlapoussant verslaporte, finissons-en ; décampez,s’ilvous plaît.
– En cecas, ilfaudra quevous meportiez dehors, ditlajeune filleavec colère, etce sera unebesogne dontdeux d’entre
vous neviendraient pasàbout, jevous enréponds.
N’ya-t-il personne ici,dit-elle enregardant autourd’elle,quiveuille
consentir àfaire cette commission pourunepauvre malheureuse commemoi ? »
Cet appel produisit del’effet surunbon gros cuisinier qui,aumilieu dequelques autresdomestiques, regardaitcequi se
passait ; ils’avança pours’interposer.
« Faites sacommission, Joseph,voyons, dit-il.
– À quoi bon ? répliqua l’autre.Necroyez-vous pasque mademoiselle varecevoir unecréature commeça,hein ? »
Cette allusion àla moralité douteuse deNancy fitpousser àquatre servantes, témoinsdelascène, desexclamations de
pudeur révoltée.
« Une créature commeça,disaient-elles, maisc’estlahonte denotre sexe ; çan’est bonqu’à êtrejetésans pitié au
chenil.
– Faites demoi ceque vous voudrez, ditlajeune filleenseretournant verslesdomestiques, maisrendez-moi d’abordle
service quejevous demande.
Pourl’amour deDieu, faites-le ! »
Le sensible cuisinier joignitsesinstances àcelles deNancy, etlelaquais quiavait parulepremier consentit àfaire la.
»
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