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Vassilis Alexakis Les Mots étrangers - Sujet non corrigé

Publié le 21/01/2020

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Vassilis Alexakis

Les Mots étrangers

Folio Gallimard, 2003

Le narrateur, écrivain grec ayant appris le français et écrivant ses livres dans les deux langues, a récemment commencé à apprendre le sango, langue parlée en République centrafricaine. Lors d’un séjour en Centrafrique, le narrateur est invité à un débat qui réunit plusieurs personnages autour de Gilbert, l’animateur : l'ambassadeur de France, Sammy (un intellectuel centrafricain), un ministre et un étudiant centrafricains.

Gilbert a passé le micro à l’ambassadeur, et celui-ci s’est adressé à moi :

Pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le sango ?

Les mots étrangers connaissent des histoires surprenantes. C’est un agrément de les fréquenter. J’étais probablement un peu las1 de toujours interroger les mêmes mots grecs ou français. J’avais besoin d’entendre autre chose que ce que je savais déjà. Le dictionnaire de sango ne m’a pas moins fasciné que les aventures de Tarzan quand je les lisais adolescent.

Gilbert a donné le micro à Sammy.

Est-ce qu’il existe des langues inintéressantes ? Des langues qui n’ont rien à dire ? [...] Je ne nie pas les carences du sango. Il a du mal à s’adapter au monde moderne, comme le pays lui-même. Nous avons cependant des linguistes qui s’appliquent à pallier2 ces insuffisances. A mon sens, ils devraient s’inspirer davantage des langues régionales, du gbaya, du ngbaka, du banda, du zandé.

L’étudiant est intervenu sans attendre le micro :

Ce ne sont pas les linguistes qui font évoluer la langue, mais la rue. Les petits loubards ont davantage contribué à son enrichissement que les universitaires. Les mots qu’ils créent ont tant de succès auprès des couches populaires et des étudiants qu’ils sont sans cesse obligés de mettre au point de nouveaux langages secrets. Ils sont passés du « double sango » au « triple sango », puis au « double triple sango ».

-Je ne crois pas que les enfants des rues soient en mesure d’apporter à la langue les mots scientifiques et techniques qui lui manquent, a observé le ministre.

« AUTOBIOGRAPHIE • SUJET 25 A-t-il pressenti que la question de l'enseignement du sango ne tarde- rait pas à se poser? Le fait est qu'il a pris les devants : Dans l'état actuel de l'évolution de notre langue, il serait difficile de l'utiliser pour l'enseignement de certaines matières.

J'ai songé aux débats houleux qui avaient lieu en Grèce au temps où 30 la catharévoussa3 'était encore en vigueur, entre ses partisans et ceux du démotique4.

!.

Las : fatigué.

2.

Pallier : résoudre de manière provisoire.

3.

Catharévoussa: langue officielle de la Grèce jusqu'en 1976 .

.

4.

Démotique: (.2.

a) Comment les propos des.intervenants sont-ils rapportés ? b) Pour quelle raison selon vous ? (J point} .,_ 3.

a) Par•quel type de phrase s' adresse-t-on au narrateur ? b) Qu'est-ce que cela nous apprend sur sa place dans le débat? (1 point) ..,..

4.

a)· Comment s'organise-la prise de parole lors de ce débat ? 'b) Qui.trouble.cette organisation et de quelle manière? {1,5 point) H.

tes· ·MOTS ÉTRANGER s 5,5 POINTS -...5.

«.C'est un agrément de les fréquenter» (lignes 3-4).

a) Remplacez -le mot « agrément » par un synonyme.

b) Donnez un mot de la famille d' « agrément » et employez-le dans une phrase.

(1,5 point) tii> 6.

a) Quelles langues le narrateur pratique+il couramment ? Quelle langue a-t-il décidé d'apprendre? .b) Dans ses propos, citez deux expressions (lignes 3 à 7) qui expliquent ses motivations.

c) Quel parallèle le narrateur fait-il entre le sango et sa langue maternelle (lignes 29 à 31) ? (2 points). »

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