Devoir de Philosophie

ANIMAL (symbole)

ANIMAL
les instincts, conscients et inconscients souvent primitifs et dangereux Les Anciens pensaient que tous les hommes, tous les animaux et tous les végétaux étaient imprégnés d’une partie de l’essence divine qui se répand à travers l’univers. Les caractéristiques des animaux et des plantes étaient regardées non seulement comme une représentation du pouvoir divin, mais aussi comme une émanation continuelle et véritable de sa propre essence. Aussi les animaux sacrés, bouc, serpent, taureau, vache, etc. étaient-ils entretenus comme images d’un pouvoir divin.

• Les anciens cultes des peuples chasseurs, pêcheurs ou pasteurs qui précédèrent les religions agraires, astrales ou astronomiques, se caractérisaient par des représentations animales dont les survivances se rencontrent dans les zodiaques chaldéen, chinois, mexicain et dans la religion égyptienne.
Plus tard, le christianisme fit un usage extensif de symboles animaux : représentation des Evangélistes par le bœuf (saint Luc), le lion (saint Marc), l’aigle (saint Jean), pour figurer l’aspect physique ou animal associé à leur nature spirituelle; du Christ par l’agneau (symbole du sacrifice sur la croix) ou le poisson (symbole de la clandestinité des premiers chrétiens) ; de l’Esprit-Saint par une colombe.

• Sur les chapiteaux des églises, on voit souvent des animaux-lianes symbolisant les entrelacements de la nature végétative et humaine où l’on se perd facilement et la nécessité de se connaître afin de s’y retrouver.

• L’animal est le réceptacle d’une énergie cosmique et, au Moyen Age, au début de l’année, hommes et femmes revêtaient des peaux de cheval, de loup ou de bœuf pour se pénétrer de cette force vitale, selon l'ancienne théorie égyptienne des « transformations », par laquelle l'initié acquiert la vertu particulière de chaque être en lequel il se transforme (80).

• L’art chinois et médiéval nous offre un large éventail d’animaux fabuleux: dragons ou aigles bicéphales (la dualité de la nature humaine), renards à neuf queues (les 9 régions de l’Empire du Milieu), fauves à huit têtes humaines (nombre de l’équilibre cosmique), phénix, gargouilles, chimères, licornes. Dans les Bestiaires médiévaux, ces mêmes symboles des civilisations orientale, étrusque et tyrrhénienne, servent de supports symboliques à une doctrine éducative et à des préceptes moraux, illustrent les vertus chrétiennes fondamentales et expliquent les mystères de la religion. Témoignages de la survivance de l’inconscient universel, ces concepts archaïques ont si bien survécu à l’extinction de ces civilisations, qu’on les retrouve de nos jours dans les visions fantastiques et complexes offertes par l’art contemporain, surréaliste notamment.

• Les fabulistes (Esope, Hésiode, Florian, La Fontaine... ont également exploité le symbolisme animalier) et à travers les animaux ont exprimé une morale profitable à chacun de nous. Dans cette symbolique l’animal dépeint généralement les aspects négatifs de la nature humaine ou la sublimation des instincts (par l’adjonction d’ailes par exemple pour renverser le symbole : cheval, serpent ou dragon ailés ; le serpent tué représente l’instinct dompté, domestiqué).


♦ Archétypes figurant les caractéristiques humaines, dans les tests projectifs et dans les rêves, ces symboles mettent en lumière des aspects cachés ou ignorés de la personnalité: passions, instincts souvent refoulés dont l’influence insoupçonnée met en péril l’équilibre du rêveur; ou ils dévoilent la «bête» qui se terre au fond de chacun de nous. En effet, à travers l’attirance ou la répulsion que nous éprouvons envers les animaux et leur apparition sur l’écran de nos rêves, se révèlent des aspects inconscients du psychisme, des désirs refoulés, l’Ombre, l’Anima, l’Animus, la fonction inférieure dans sa forme archaïque. Compagnons de notre vie ou animaux sauvages, les animaux reflètent les instincts élémentaires qui servent de motivations au comportement humain : conservation, reproduction, l’instinct grégaire, l’agressivité... Ainsi peut-on voir dans le goût des vêtements de cuir ou de fourrure un besoin de jouissance ou de luxe insatisfait, dans le port de la barbe et des cheveux longs un besoin de simplicité ou de naturel refoulé par les exigences de la civilisation ou les circonstances de la vie quotidienne. Reconnaître et comprendre l’animal qui réside au fond de nous permet de le domestiquer, c’est-à-dire d’utiliser l’énergie qu’il représente et qui, refoulée dans l’inconscient, constitue une force négative capable de dominer notre existence consciente, d’empoisonner nos relations. Parce que nous projetons sur autrui ces éléments animaux et les images décevantes qu’ils nous suggèrent.

Liens utiles