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Athènes


Athènes
Après le déluge, qui avait fait du pays un véritable désert, l'Attique — alors nommée Acté — était gouvernée par le roi Actéos. Puis son gendre Cécrops, fils de la Terre, lui succéda, donna à cette contrée le nom de Cécropie et n'y fonda pas moins de douze villes. Sous son règne, deux divinités se disputèrent la prééminence dans ce lieu, Poséidon et Athéna. Le dieu de la mer crut s'attirer le suffrage de Cécrops en offrant aux habitants le cheval, qu'il fit naître d'un coup de trident sur le rocher de l'Acropole ; Athéna, pour sa part, fit jaillir un olivier sur cette pierre aride et c'est elle qui emporta les faveurs du roi. Les dieux consultés ratifièrent son choix.

• Les premiers rois Cécrops laissera le souvenir d'un roi sage et pacifique. C'est lui qui aurait enseigné à ses compatriotes l'art de l'écriture. Son fils étant mort jeune et sans descendance, Cécrops appela pour lui succéder un des citoyens les plus en vue, comme lui fils de Gaia, Cranaos. Celui-ci donna son propre nom à sa capitale, Cranaé, et celui d'une de ses filles, Attis, à l'ensemble de la région, qui dès lors fut nommée I'Attique. Une autre fille de Cranaos, Cranaé, avait épousé un fils de Deucalion, Amphictyon. Celui-ci renversa son beau-père et occupa le pouvoir, puis il fut expulsé à son tour par Érichthonios, né au temps de Cécrops du désir d'Héphaïstos pour Athéna.

• Érichthonios et ses descendants

Érichthonios introduisit en Attique l'usage de la monnaie et instaura sur l'Acropole des fêtes en l'honneur d'Athéna. Son fils Pandion lui succéda, et c'est pendant son règne que la tradition fait venir Déméter en Attique. Pandion avait deux fils: Érechthée, qui reçut la royauté en partage, et Boutès, qui recueillit le sacerdoce d'Athéna et de Poséidon. Érechthée, malgré sa piété et sa sagesse, devait connaître une fin tragique. Au cours d'une guerre opposant les habitants de sa capitale à ceux d'Éleusis, la ville voisine, Érechthée ne put obtenir la victoire qu'après avoir accepté de sacrifier une de ses filles. Les sœurs de la victime se suicidèrent. Enfin, un fils de Poséidon allié des Éleusiniens ayant été tué au combat, Zeus, à la prière de son frère, foudroya le malheureux Érechthée. Il fut remplacé sur le trône par son fils Cécrops Il, qui a son tour engendra Pandion Il. Celui-ci devenu roi fut déposé par ses cousins à la suite d'une révolution ; mais ses fils allaient rétablir leurs droits par les armes et l'aîné, Égée, fut investi du pouvoir. Égée ayant pris la responsabilité d'attenter à la vie d'Androgée, fils du roi de Crète Minos, celui-ci envahit l'Attique et lui imposa un terrible tribut : tous les neuf ans, cinquante garçons et cinquante filles devraient être livrés aux Crétois pour être donnés en pâture au Minotaure, fruit monstrueux de l'accouplement de la reine Pasiphaé avec un taureau. Thésée, fils d'Égée, décida de faire partie de l'un de ces contingents, pour venir à bout de la brute. Il réussit dans son entreprise, mais oublia la promesse faite à son père de hisser une voile blanche s'il revenait victorieux. Égée, apercevant le vaisseau de retour arborant la même voile funèbre qu'au départ, se précipita dans la mer qui depuis lors porte son nom.

• Thésée Thésée succédant à son père se fixa pour première tâche de réunir et d'organiser en une même cité plusieurs agglomérations voisines et donna à ce corps vivifié le nom d'Athènes, en hommage à la déesse Athéna, dont il développa le culte en créant, comme symbole d'unité à la fois religieuse et politique, la fête des Panathénées. En même temps, il jetait les bases d'une structure sociale de type démocratique. Il accueillit avec bienveillance Œdipe banni de Thèbes et lui permit de finir ses jours dans un bourg d'Athènes, Colone. L'oracle avait annoncé que la terre qui abriterait sa tombe serait éternellement bénie des dieux. C'est sous le règne de Thésée qu'eut lieu la guerre des Sept chefs contre Thèbes ; également l'expédition menée contre Athènes par les Amazones, dans le dessein de venger leur sœur Antiope, séduite par Thésée. À chacun des deux épisodes le roi d'Athènes devait donner une conclusion à son avantage. Mais Thésée, de concert avec son ami Pirithoos, ayant formé le présomptueux projet de se choisir une épouse de sang divin, partit à la conquête d'Hélène de Sparte et de la déesse Perséphone. Pendant son absence, les frères d'Hélène, Castor et Pollux, envahirent l'Attique et installèrent sur le trône d'Athènes un descendant d'Érechthée, Ménesthée, qui reçut l'appui de tous les adversaires des réformes de Thésée. • Les descendants de Thésée Cependant, ce dernier, après un temps de captivité dans les Enfers, allait trouver la mort ; ses deux fils, Acamas et Démophon, de leur côté, participaient à la guerre de Troie, pour laquelle Ménesthée avait armé cinquante vaisseaux. A la mort de Ménesthée, les deux frères retrouvèrent et partagèrent le trône d'Athènes. Le fils de Démophon, Oxyntès, leur succéda, puis ce fut le tour du fils aîné de celui-ci, Aphéidas ; mais ce dernier fut tué et remplacé par son frère Thymœtès. Or la guerre entre Athènes et Thèbes faisait rage et aucun des deux camps ne voyait luire l'espoir d'une issue victorieuse. Il fut décidé que les deux rois se mesureraient en combat singulier. Mais Thymœtès était lâche: il publia qu'il était prêt à laisser le trône au citoyen d'Athènes qui accepterait d'affronter le roi de Thèbes. Mélanthos se présenta. Bénéficiant de l'intervention de Dionysos, il triompha dans le duel et monta sur le trône. Un sanctuaire fut élevé au dieu qui avait facilité la victoire d'Athènes.
Le fils de Mélanthos, Codros, fut son successeur et l'héritier de son courage. Athènes ayant été attaquée par les peuples du Péloponnèse, l'oracle révéla que ceux-ci échoueraient s'ils tuaient le roi ennemi. Codros résolut alors de se sacrifier pour sa cité : déguisé en mendiant, il approcha des lignes adverses, défia un soldat et fut massacré sur place. Apprenant qui il était, les Péloponnésiens se retirèrent.

L'acte héroïque de Codros suscita une admiration telle que personne ne fut jugé digne de lui succéder sur le trône. Les Athéniens abolirent alors la royauté et décidèrent de placer à leur tête un chef élu. Le premier fut le fils aîné de Codros, Médon. L'« archontat » était créé : d'abord magistrature à vie, puis limitée plus tard à une période de dix ans, puis enfin répartie sur neuf têtes pour un exercice annuel. En même temps, à la légende se substituait l'histoire.