1935: La représentation du mouvement caractérise la sculpture moderne

La représentation du mouvement caractérise la sculpture moderne

1935

Henry Moore, un des plus grands sculpteurs britanniques du xxe siècle, dans son atelier

Si, contrairement à leurs prédécesseurs, les sculp teurs et les peintres des années 30 s'éloignent de l'objectivité, ils intègrent dans leurs travaux des éléments complètement nouveaux tels que le mouvement et la lumière.

Les sculpteurs importants après 1935

En février 1932, la galerie Vignon inaugure à Paris une exposition extraordinaire. Parmi la trentaine d'objets exposés, environ la moitié se déplace à l'aide d'un moteur. Le reste comporte des parties mobiles qui se balancent lorsqu'on les touche ou qui sont mues par un souffle d'air. Sur proposition de Marcel Duchamp, ces objets, créés par l'Américain Alexander Calder, sont nommés « mobiles », par opposition aux << stabiles » qui jouent justement dansson œuvre un grand rôle.

Déjà les constructivistes, ainsi que Duchamp et Man Ray, ont expérimenté les sculptures qui bougent. Mais jusqu'à présent, aucun autre sculpteur que Calder n'a exploité ce domaine de façon aussi approfondie et ludique. La tournure que prend dès lors la sculpture conduit aux élégantes sculptures-machines monumentales de Jean Tinguely, qu'il présente pour la première fois dans les années 50. En 1955, une exposition de la galerie parisienne Denise René réunit sous le générique << Le mouvement » des artistes qui créent des objets cinétiques : Pol Bury, Calder, Duchamp, Tinguely et Victor Vasarely entre autres. Dans les années 60, la sculpture cinétique s'enrichit de la lumière.

Dans d'autres domaines que la sculpture, les années 30 apportent de nouvelles évolutions et de nouveaux événements. Le sculpteur suisse Alberto Giacometti qui, comme Calder, vit à Paris, se détache en 1935 du surréalisme et reprend la nature comme modèle. Au cours des dix années suivantes, qu'il caractérise lui-même de << détour >>, il conçoit une image dématérialisée de l'homme qui reflète la fugacité de l'existence.

En Grande-Bretagne, un jeune artiste réussit dans les années 30 à se faire connaître ; il devient l'un des

plus grands sculpteurs anglais et l'un des plus influents de ce siècle : Henry Moore. Ses sculptures s'attachent aux formes qu'il travaille jusqu'aux frontières de l'abstrait et du surréalisme. Elles sont exposées dans des lieux publics du monde entier. Par l'éclatement des formes et par l'aspect des contours, Moore réussit à réunir la lourdeur et la légèreté, la figuration et l'abstraction. L'influence de la nature sur son œuvre se fait presque toujours sentir.