Arcangelo Corelli

Parmi les musiciens célèbres, Corelli tient une place très particulière. Il composa peu, ne se laissant inspirer que par l'amour exclusif qu'il portait au violon ; et pourtant l'influence exercée par ses Oeuvres fut aussi profonde que durable. Jusqu'à lui l'admirable instrument créé par le génie des luthiers crémonais était resté méconnu ; nul n'avait découvert ses possibilités expressives. Corelli vint ; la pureté de son jeu, la noblesse de son chant révélèrent que le violon, seul, pouvait égaler la voix humaine. C'est dans l'antique petite cité de Fusignano, proche de Bologne, que naquit le 17 février 1653, Arcangelo Corelli. Aucune précision ne nous est parvenue sur la jeunesse de celui qui devait être un jour appelé "L'Homère du violon". On sait seulement qu'à treize ans il se rendit à Bologne pour y étudier la musique, et qu'à peine âgé de dix-sept ans il mérita le privilège d'être accueilli au sein de l'austère Académia Filarmonica. Mais aussitôt, et pour une période de cinq années, sa trace se perd. En 1691, on le trouve à Rome qu'il ne quittera plus. C'est alors que paraît son premier ouvrage : douze sonates pour deux violons et orgue, dédiées à Christine de Suède, princesse fastueuse, protectrice des arts et des lettres.