Devoir de Philosophie

Auguste RENOIR: AU THÉÂTRE, LA LOGE

Publié le 24/12/2010

Extrait du document

auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Au théâtre, la loge • Huile sur toile 46 cm x 55,5 cm • Signé en haut, à gauche, «Renoir « • Peint en 1894 • Localisation : collection particulière • Exposition : New York, 1939

auguste

« harmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'OEUVRERenoir n'est pas le seul peintre à avoir brossé des femmes au théâtre.

Degas et Mary Cassatt avaient admirablementsuggéré avant lui l'ambiance feutrée des soirées de spectacle.

Mais, contrairement à ses amis, Renoir cadre sesmodèles en gros plan, en éliminant presque entièrement le décor.

Ces jeunes filles si fraîches et leurs somptueuxchapeaux deviennent l'unique sujet du tableau.

Il les croque de profil, la mine attentive, pour mieux capter la lumièresur leur visage.

Malgré la facture impressionniste, il n'hésite pas à créer des oppositions de tons violentes: la blouseblanche de la figure de droite tranche nettement avec son chapeau noir et la robe sombre de sa soeur.

Le fondrouge et le rideau de scène jaune d'or mettent une note chaude qui accentue encore les contrastes.

Sur la droite,un personnage masculin au visage à moitié coupé suggère succinctement le public.En 1897, Renoir consacrera une autre toile, Yvonne et Christine Lerolle au piano, aux mêmes jeunes filles.

Laseconde posera aussi dans Jeune Fille au métier, oeuvre peinte la même année. LA COTEUn portrait de la même époque, Espagnole avec guitare, a été adjugé 851 000 FF(155 000 dollars) lors d'une vente aux enchères à Londres, en 1993.

Une huile de Renoir coûte en général de 400000 FF (73000 dollars) à 43 millions de francs français (7,8 millions de dollars).

On peut toutefois acheter un dessinde l'artiste à partir de 50 000 FF (9 000 dollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Au théâtre, la loge• Huile sur toile 46 cm x 55,5 cm• Signé en haut, à gauche, «Renoir »• Peint en 1894• Localisation : collection particulière• Exposition : New York, 1939 LA CRITIQUELes critiques reconnaissent très vite le talent de portraitiste de Renoir.

Il a « la faculté de peindre la femme danstoute sa grâce et sa délicatesse, ce qui l'a conduit tout particulièrement à exceller dans le portrait », écritThéodore Duret.

Pour Octave Mirbeau, il est le peintre de la femme, tout à tour gracieux et ému, savant et simple(...), avec des sensibilités d'oeil exquises, ides caresses de la main légères comme des baisers ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles