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Auguste RENOIR: LE JARDIN DE LA RUE CORTOT À MONTMARTRE

Publié le 21/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

•Le Jardin de la rue Cortot à Montmartre • Huile sur toile 151 cm x 97 cm • Signé en bas, à droite, « Renoir « • Peint en 1876 • Localisation : Pittsburg, Carnegie Institute, Museum of Art • Expositions : Munich, 1912; Berlin, 1912; New York, 1918; Paris 1985

auguste

« vivants qui vont bien plus loin que des échos de tonalité, cela dépasse même ces "métamorphoses" qu'a définies unepage célèbre de Proust.

Il ne s'agit point d'un changement de sub-stance, ou même de l'insistance d'un détailparticulier, mais d'accords qui vibrent quand leur voix a cessé de retentir.

Ainsi, dans une suite de Bach, a dit AldousHuxley, chaque instrument chante un bonheur particulier ignorant l'harmonie plus vaste à laquelle sa voix prête unattrait vif, instinctif et prolongé, de même, dans "un Renoir", une chevelure, du feuillage, des reflets dans l'eau, lacourbe d'un corps, la splendeur du jour. Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE LIEURenoir était d'autant plus ravi de sa trouvaille qu'il cherchait absolument un endroit près du moulin de la Galette, caril voulait en faire une grande toile, qu'il réalisera la même année.

Une autre toile célèbre, La Balançoire, fut peintedans ce jardin.

Après Renoir, l'atelier du 12, rue Cortot vit passer des artistes tels que Othon Friesz, Utter, Dufy,Suzanne Valadon et son fils, Maurice Utrillo.

La maisonnette était une ancienne «folie» ayant appartenu aucomédien Rosimond, de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne. LA COTEBeaucoup d'oeuvres de Renoir circulent dans les ventes publiques, aquarelles, encres, bronzes.

Les prix sont trèsvariables et dépendent de la qualité de l'oeuvre.

Les huiles sur toile de cette époque se négocient aux alentours de3,5 à 4 millions de francs français (636000 à 727000 dollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919•Le Jardin de la rue Cortot à Montmartre• Huile sur toile 151 cm x 97 cm• Signé en bas, à droite, « Renoir »• Peint en 1876• Localisation : Pittsburg, Carnegie Institute, Museum of Art• Expositions : Munich, 1912; Berlin, 1912; New York, 1918; Paris 1985 L'OEUVREAu premier plan, une masse colorée de fleurs, où dominent les jaunes, les orangés et les roses.

Au second plan, desplantes et des arbustes.

En haut, à droite, les silhouettes de deux hommes qui semblent se fondre dans la nature.L'opposition est flagrante entre la place occupée par les fleurs, où l'emporte la vivacité des couleurs, et l'arrière-pan, où dominent les couleurs sombres.

Le format en hauteur accentue cette impression, comme si le peintre. »

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