Devoir de Philosophie

Auguste RENOIR: PORTRAIT DE MADAME SUZANNE VALTAT

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

 • Portrait de Madame Suzanne Valtat  • Huile sur toile 54 cm x 54 cm  • Signé et dédicacé en bas, à droite, «Madame Valtat, Renoir «  • Peint en 1903  • Localisation : collection particulière

auguste

« harmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'ÉPOQUERenoir avait choisi de se retirer de la vie parisienne, mais ne s'était pas pour autant coupé du monde.

Ne pouvantsupporter longtemps la solitude, il avait loué un appartement à Nice.

De sa fenêtre, il observait avec délectation lespectacle de ses contemporains.

A Cagnes, puis aux Collettes, il tenait table ouverte.

Ses disciples venaient lerejoindre, de même que tous ses amis critiques, galeristes et artistes de renom.

On pouvait ainsi voir chez luiAmbroise Vollard, Paul Durand-Ruel, Gaston Bernheim-Jeune et les Valtat, fidèles entre les fidèles.Du fait de cette atmosphère chaleureuse, le peintre passa à Cagnes les plus belles heures de sa vie : « Cagnes,raconte son fils Jean, semblait attendre Renoir, et lui-même l'adopta comme on se donne à une fille dont on a rêvétoute sa vie.

» LE TABLEAURenoir peignait pour le plaisir...

et pour faire plaisir.

C'est dans cette intention qu'il réalise ce portrait de SuzanneValtat, peint un peu comme un médaillon.

L'artiste s'intéresse en effet exclusivement à son visage, négligeantl'environnement et même les vêtements du modèle, qui sont traités de manière sourde, voire indistincte.

Nousignorons vers cui elle tourne son regard.

Suzanne a visib ement tenu la pose pour permettre à Renoir de souligner lagrâce de son modèle.

Les teintes sont chatoyantes, les chairs, légèrement rosées, rehaussées par le rouge appuyédes lèvres. LA COTERenoir fut extrêmement productif, et, de ce fait, ses toiles sont encore très nombreuses sur le marché.

Un Portraitde femme a été vendu 1,6 million de francs français (290 000 dollars ) en 1992.Mais on peut encore s'offrir un Renoir pour 300 000 FF (55 000 dollars).

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Portrait de Madame Suzanne Valtat• Huile sur toile 54 cm x 54 cm• Signé et dédicacé en bas, à droite, «Madame Valtat, Renoir »• Peint en 1903• Localisation : collection particulière L'oeuvre de Renoir. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles