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Auguste RENOIR: PORTRAIT DE MARTHE DENIS

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

• Portrait de Marthe Denis • Huile sur toile • Peint en 1904 • Localisation : collection particulière

auguste

« de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. LE THÈMEMaurice Denis fit très jeune la connaissance de Marthe.

Leurs fiançailles durèrent longtemps, et le peintre confia àson Journal ses pensées intimes concernant sa future épouse.

Ces Amours de Marthe (1891-1893), ainsi qu'il lesintitule, sont d'un romantisme religieux qui paraîtrait de nos jours bien désuet! Qu'on en juge: « L'effort inouï qu'Ellea fait pour se rapprocher de moi, l'abandon où s'est près d'Elle incliné mon orgueil: c'est trop peu pour que nos deuxâmes, nos deux volontés soient confondues en une seule âme, une seule volonté.

» Les deux jeunes gens finirentpar se marier et, dès lors, la beauté pulpeuse de Marthe se retrouva dans de nombreux tableaux du maître.

Oncomprend que Renoir, qui lui aussi aimait les rondeurs féminines, ait apprécié h jeune femme.

Hélas, h jeune Marthemourut jeune, en 1919.

Maurice Denis note dans son Journal : «Je suis seul avec elle à ce moment-là.

Tout notrepassé heureux me revient.

Je sens monter la mort froide dans ses pauvres bras blancs.

Elle m'a souri hier pour ladernière fois, m'embrassant avec force.» Le peintre se remaria un peu plus tard. LA COTEEn 1904 déjà, il existait de faux Renoir ! La cote des petits tableaux, faciles à imiter, s'en est trouvée un peuamoindrie.On peut toutefois trouver de petites oeuvres tardives et de peu d'intérêt pour une centaine de milliers de francs.Rien à voir avec les grandes toiles, qui dépassent plusieurs dizaines de millions de francs. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Portrait de Marthe Denis• Huile sur toile• Peint en 1904• Localisation : collection particulière L'ARTISTELorsque Renoir exécute ce portrait, des photographies montrent ses mains déjà crispées par 'arthrose.

Quelquesmois plus tard, il faudra lui attacher les pinceaux aux doigts pour qu'il continue à créer I Mais rien, dans sa peinture,n'exprime ses souffrances physiques.

Vieilli avant l'âge, Renoir exprime toujours la joie de vivre et la beautésensuelle du monde et des femmes...

Vers 1915, l'arthrose gagnera ses mains entières et son talent se diluera dansdes compositions hésitantes et empâtées.

Néanmoins, le grand maître de l'impressionnisme peindra jusqu'à sondernier souffle, dans l'ombre des arbres de sa maison de Cagnes-sur-Mer.. »

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