Devoir de Philosophie

Auguste RENOIR: PORTRAIT D'HENRY BERNSTEIN

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841 919  • Portrait d'Henry Bernstein  • Huile sur toile 80 cm x 63,5cm  • Signe, daté et dédicacé en haut droite  • Localisation : collection privée

auguste

« harmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'OEUVRECet amateur d'art éclairé connaissait bien l'oeuvre du peintre, puisqu'il avait acheté, entre autres, son Autoportraitde 1875, Les Deux Jeunes Filles, Femme au profil et Au Théâtre.

Sans doute a-t-il lui-même demandé à Renoird'adopter un format aussi grand.

A l'inverse des portraits d'Ambroise Vollard et de Paul Durand-Ruel, à tonalitésrouge et grise, Renoir privilégie ici une gamme de bleus virant au violet.

Le veston, mis en valeur par le col dechemise et le mouchoir blancs, est traité avec une facture fluide et libre.

Le pantalon est esquissé à coups depinceau souples et rapides.

De légères touches blanches restituent les reflets sur le visage et les mains, ensoulignant le modelé.

Le fauteuil dans lequel le modèle a pris place reste indistinct.

La toile de fond, tout aussiimprécise, rappelle le ton violet des vêtements.

Malgré la pose un peu conventionnelle du modèle, qui fixe le peintredans les yeux, Renoir nous livre ici un portrait extraordinairement vivant. LA COTECe portrait a été vendu 786 700 FF (145 000 dollars) lors d'une vente aux enchères à Londres en 1987.

Une huile dupeintre coûte en général entre 350 000 FF (64 000 dollars) et 15 millions de francs français (2,7 millions de dollars).Mais certains chefs-d'oeuvre peuvent atteindre 43 millions de francs français (7,8 millions de dollars).

On peut toutde même acheter un dessin de l'artiste à partir de 50 000 FF(9 000 dollars). Pierre-Auguste RENOIR 1841 919• Portrait d'Henry Bernstein• Huile sur toile 80 cm x 63,5cm• Signe, daté et dédicacé en haut droite• Localisation : collection privée LA CRITIQUELes critiques ont mis moins de temps à apprécier Renoir que d'autres impressionnistes.

« A son insu, M.

Renoir animetout ce qu'il voit d'une expression particulière, à la fois naïve et raffinée, tranquille et émue», écrit Teodor deWyzewa.

«Comme un savant ne prétend pas à connaître la matière, mais l'interroge en ses manifestations avec unoptimisme minutieux et candide, ainsi Renoir a suivi les plus subtils passages de la couleur à la couleur, de la nuanceà la nuance», ajoute Octave Mirbeau. L'OEUVRE1867 LISE A L'OMBRELLE (Musée d'Essen).MONSIEUR ET MADAME SISLEY (Musée de Colonne).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles