Auguste RENOIR: TERRASSES A CAGNES
Publié le 24/12/2010
Extrait du document
Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Terrasses à Cagnes • Huile sur toile 46 cm x 55,5 cm • Signé en bas, à droite, «Renoir « • Localisation: Tokyo, Bridgestone Museum of Art • Expositions : Osaka, 1922; Tokyo, 1931, 1960, 1968; Kamatura, 1951; Paris, 1962; Nagoya, 1989
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peinture, est parfois négligé comme paysagiste.
Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.
Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.
L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.
Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.
Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.
De son seul regard, il "charme" les apparences.
Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.
Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.
Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.
Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.
Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.
En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes.
Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.
Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".
Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.
Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".
C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit.
Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.
Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.
Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.
Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons.
LE LIEUAvant de faire construire sa célèbre propriété des Colettes, Renoir s'installe pendant six ans dans une vaste maisonde Cagnes, une ancienne poste aujourd'hui transformée en mairie.
Cagnes était alors un petit village séparé de Nice,à l'abri des migrations touristiques et de l'industrialisation.Toute la famille de l'artiste vit auprès de lui : Pierre, Jean et Claude, ses trois fils, sa femme, ainsi que Gabrielle, unejeune paysanne qu'il a ramenée d'Essoyes; elle s'occupe de la maison et lui sert de modèle sans complexe.
Lepeintre a besoin de cette atmosphère chaleureuse.
De sa fenêtre, il peut contempler un vaste panorama qui s'étendà perte de vue
Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Terrasses à Cagnes• Huile sur toile 46 cm x 55,5 cm• Signé en bas, à droite, «Renoir »• Localisation: Tokyo, Bridgestone Museum of Art• Expositions : Osaka, 1922; Tokyo, 1931, 1960, 1968; Kamatura, 1951; Paris, 1962; Nagoya, 1989
LA TOILERenoir a installé son chevalet à deux pas de chez lui.
C'est sa demeure qui, à droite, asseoit la composition de latoile en la bloquant complètement.
Les habitations forment un canevas de formes géométriques qui occupe toute lapartie supérieure de la toile.
Par contraste, la végétation du premier plan foisonne, dessinant des arabesquesfluides.
Les coups de pinceau sont rapides, les touches légères font éclater des couleurs vives et chaudes commecelles d'un pastel.Avec sa robe rouge vif, la jeune femme assise sur le bord de la terrasse, est le pivot de la toile, le point à partirduquel le regard recompose l'espace.
Mais, discrète, elle se fond complètement dans l'environnement et n'est là quepour mettre en valeur la vue sur le village embrasé par le soleil du Midi.
LA COTEUne Villa à Cagnes, de la même époque, a été vendue 1,5 million de francs français (270000 dollars) en 1993.
A côtéd'oeuvres se chiffrant en millions — ou en dizaines de millions — de francs, on trouve encore des toiles de Renoir àdes prix « raisonnables».
Un Paysage près de Cagnes a ainsi trouvé acquéreur pour 440000 FF (80000 dollars).
En.
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