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Auguste RENOIR: TÊTE DE GABRIELLE

Publié le 17/01/2022

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Tête de Gabrielle • Huile sur toile 45 cm x 56 cm • Signé en bas, à droite, « Renoir « • Peint en 1895 • Localisation : collection particulière   

auguste

« Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'OEUVREDans ce portrait inachevé, Gabrielle est encore une jeune fille pleine d'innocence.

Renoir restitue le modelé de sonvisage avec des touches blanches rehaussées de rouge, tout en soulignant la courbe légère des sourcils, le fin tracédu nez et le délicat dessin des lèvres pulpeuses.

A cette époque, il la représente avec de longs cheveux roux,traités à coups de pinceau très fins.

Par la suite, il la peindra souvent avec des cheveux bruns.

Le fond bleu-gris,qui met en valeur son beau visage, est rendu avec de nombreuses touches croisées, en pleine pâte.

Ses braspotelés et son corsage sont esquissés sommairement au crayon.

On ignore pourquoi le peintre n'a pas achevé ceportrait si attachant, mais cette ébauche a le mérite de nous apprendre comment le peintre travaillait. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Tête de Gabrielle• Huile sur toile 45 cm x 56 cm• Signé en bas, à droite, « Renoir »• Peint en 1895• Localisation : collection particulière LA CRITIQUERenoir c'est l'ingénuité savante, c'est l'expérience qui se remet sans cesse en apprentissage», écrit GustaveGeffroy.

«Renoir, c'est l'Impressionnisme.

Il est la Sensation même.

Il est le Plaisir.

Toute douleur est absente de sonœuvre, tout scepticisme, tout effort, tout mal de la pensée, tout souvenir mélancolique.

Il n'a travaillé que dans lajoie de l'esprit, au-dessus de toute souffrance égoïste, rejoignant sans cesse le torrent vital des forces éternelles»,écrit , quant à lui, Joachim Gasguet. L'HISTOIRELe tableau a été acquis par le marchand d'art Ambroise Vollard.

Il a ensuite appartenu aux frères Zimet, puis àLester et Joan Avnet.

Ultérieurement, il a fait partie du Trust Avnet. LA COTEToujours beaucoup de demande sur Renoir...

et d'offres aussi.

Une telle œuvre vaut entre 3 et 6 millions de francs(550000 FF et 1 million de dollars).

Un Portrait de Jean vers l'âge de six ans a changé de main en avril 1994 à Paris. »

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