BOTTICELLI Sandro : MADONE A LA GRENADE

« BOTTICELLI Sandro MADONE A LA GRENADE 1487 Peintre italien Analyse ♦'L'œuvre représentela Vierge assise, l'En fant dans les bras, et six anges qui forment un demi-cercle autourd'eux.

Au-dessus des figures, lefond bleu s'ouvre sur un ciel doré d'où irradie une lumière surnaturelle.

Les anges, jeunes gens au doux visage et à la riche chevelure,ont des visages nettement différenciés et tiennent des livres sacrés, des bouquets de roses, des lis, tous attributs faisant référence à la pureté de la Vierge Marie. L'Enfant Jésus tend la main droite dans un geste de bénédiction et pose la gauche sur unegrenade, symbole de la Passion du Christ. Lacomposition, très simple, respecte les canons de la Renaissance en matière de sobriété et de symétrie.Malgré l'absence d'éléments permet tant de définir l'espace — une architecture dans le fond, par exemple —, le groupe des figures est disposé selon une solide structure spatiale et les personnages sedétachent de la surface grâce à leur aspect sculptural.Dans certains de ses tondi (tableaux ronds), Botticellia expérimenté la pos sibilité de représenter les images comme si elles étaient déformées par un miroir courbe : ainsi dans la Madone du Magnificat, également aux Offices (voir ci-contre), la scène apparaît comme déformée par un miroir convexe, alors que, dans notre toile, elle est vue dans un miroirconcave. %) Madone du Magnificat, galerie des Offices, Florence. PICTO 102 GALERIE DES OFFICES FLORENCE XV^-XVf siècles École florentine Tempera sur bois 0 143,5 cm L'œuvre Q La Madone àla grenade aété identifiée au tondo que, selon les documents, Botticelli peignit en 1487 pour une salle des audiences du Palazzo Vecchio, àFlorence. Les lys dorés surfond bleu que l'on peut voir sur lecadre confirment cette destina tion originelle. Au xvif siècle, l'œuvre se trouvait dans la collection du cardinal Léopold de Médicis d'où elle passa dans lacollection grand-ducale. Elle parvint aia Offices en 1780. Archives Nardini Les plaisanteries de Botticelli "?* Vasari rapporte que Botticelliétait de tem pérament facétieuxet raconte quelquesépisodes montrant sa finesse et son caractère enjoué. À l'un de ses élèves — Biagio — qui avait peint sur un panneau rond une Madone parmi des anges, Botticelli fit cette plaisanterie: à l'insu de Biagio, il recouvrit la tête des anges de capuchons de papier,précisément le jour où un client devait venir voir le tableaupourl'acheter. Du même peintre : PICTO 99 à 104 SNardini Editore. 1993 VPC Larousse-Laffo l'édition français Naturellement, Botticellis'étaitmisd'accord avec le client afin qu'il ne fasse aucun commen taire sur les étranges couvre-chefs des anges mais qu'au contraire il fasse l'éloge de l'œuvre.

Le malheureux Biagio, écrasé à la vue de son œuvre réduite en cet état, n'osa rien dire. Resté seul, Botticelli enleva les capuchons et le pauvre Bia gio, retrouvant à son retour son tableau intact, crut avoir été sujet à des hallucinations ! Photo Nardini Editore. 18-03. »