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CAVALLERIA RUSTICANA de Pietro MASCAGNI

Publié le 16/10/2010

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opéra italien du XIXème siècle de Pietro MASCAGNI (1863-1945)

• «mélodrame« en un acte • livret italien de Giovanni Targioni-Tozzetti et Guido Menasci (d'après les Scènes populaires de Giovanni Verga) • créé en 1890 à Rome

 

« tragédie réaliste Sur la place d'un village sicilien, le Dimanche de PâquesSantuzza (sop ou ms), jeune villageoise triste et mélancolique, erre à la recherche de Turiddu (t), son amantinfidèle.

Elle confie à Mamma Lucia (ms), la mère de ce dernier, l'histoire de son amour malheureux : au retour del'armée, Turiddu a retrouvé Lola (contr), qui lui était promise, mariée à Alfio (bar), le charretier du village.

Par dépit,il a séduit Santuzza qui s'est mise à l'aimer passionnément.

Mais voici qu'il recommence à fréquenter son ancienamour.

Turiddu apparaît et se dispute avec Santuzza qui lui reproche ses infidélités.

Leur querelle est attisée parLola, qui se moque de la jeune femme et lui ravit Turiddu.

Désespérée, Santuzza révèle à Alfio la liaison de safemme.

Provoqué en duel par Alfio, Turiddu, pris de remords, fait ses dernières recommandations à sa mère en luiconfiant Santuzza et part vers son destin.

Le rideau tombe sur le cri d'une femme : «ils ont tué Turiddu ! ANALYSE le premier opéra vériste Cavalleria Rusticana est une pathétique histoire d'amour et de vengeance sur laquelle le soleil méditerranéen jettesa lumière crue ; le son des cloches et le parfum des orangers en fleur font régner un climat de sensualité et 214 RPietro Mascagni Cavalleria Rusticanalll 215de dévotion, tandis que la violence primitive des passions propulse la fête de Pâques vers un sanglant dénouement.Cette tragédie, simple et brutale comme un fait divers, illustre les moeurs du peuple sicilien, dominées par le sens dela famille, l'importance des rites religieux, la jalousie et l'honneur.

Mettant en scène des êtres frustes, montrant lavie quotidienne d'un village avec ses joies et ses drames, cet opéra marque le départ d'une nouvelle esthétique, quel'on a appelée plus tard le vérisme.

Comme son nom l'indique, ce courant musical italien, né au tournant du siècle, secaractérise par un souci de vérité ; on peut le comparer au mouvement littéraire français du naturalisme tel qu'il futincarné par Zola.

A cette époque, la société italienne, qui vient d'affirmer son identité avec le Risorgimento, réclamedes sujets réalistes, puisés dans la vie contemporaine et non plus dans l'attirail mythologico-romantique.

Déjà, enFrance, Carmen avait montré la voie.

Les scènes de foule, pleines d'animation et de fraîcheur, évoquent l'opéra deBizet : choeur des paysannes au début de l'opéra, scène de prière collective, chanson à boire de Turiddu («Viva ilvino spumeggiante», Vive le vin mousseux).Le vérisme italien participe du nationalisme : rejetant la conception symphonique de l'opéra héritée de Wagner,Mascagni renoue avec la grande tradition italienne du chant, et réalise un opéra populaire où l'émotion est portéepar les mélodies.

La partition de Cavalleria Rusticana comporte des morceaux inspirés et célèbres : la «sicilienne» deTurridu chantant en coulisses, au début de l'opéra son amour pour Lola, la romance de Santuzza («Voi lo sapete, omamma», Vous le savez, maman), l'affrontement dramatique entre Turiddu et Santuzza, l'adieu de Turiddu à sa mèreet la fulgurante scène finale, qui s'achève sur un cri très réaliste.Cependant, Mascagni, tout en privilégiant la voix, ne revient pas au bel canto.

S'inscrivant dans l'évolution dessinéepar Verdi à la fin de son oeuvre (dans Otello et Falstaff), les récitatifs frappent par leur concision énergique etfiévreuse.

Mascagni ne sacrifie pas non plus l'orchestre, comme en témoigne l'intermezzo symphonique joué par lescordes, qui assume une fonction de détente.Avec Paillasse de Leoncavallo (que l'on donne souvent en deuxième partie des représentations), Cavalleria rusticanaest le premier opéra vériste, l'initiateur de cette «jeune école italienne» qui triompha au début du siècle.

La plupartdes adeptes du vérisme sont aujourd'hui tombés dans l'oubli, si l'on excepte celui qui l'a porté à sa plus hauteexpression, bien au-delà de la théorie : Puccini.. »

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