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Chirico (Giorgio De)

Publié le 07/04/2019

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Chirico (Giorgio De) Peintre italien

 

* 10.7.1888, Volo, Grèce

 

+ 19.11.1978, Rome

 

Né en Grèce d'un ingénieur des chemins de fer sicilien, il étudie à Athènes et à Munich, où les oeuvres de Bocklin et de Klinger font grande impression sur lui. Installé à Paris en 1911, De Chirico découvre, grâce à Apollinaire et Picasso, l'avant-garde artistique. C'est à cette époque qu'il réalise ses premières toiles, dont l'imaginaire et la dimension fantomatique s'opposent à la fois à la peinture traditionnelle et aux thèmes avant-gardistes. Fondateur de l'école métaphysique, mouvement repris par Carlo Carrà et Giorgio Morandi, il crée un univers énigmatique et théâtral, à l'atmosphère figée, dans lequel il se plaît à confronter -souvent avec ironie - des motifs de l'Antiquité à ceux du monde moderne. Ainsi en est-il de ses places d'Italie, décors de places à arcades désertes, hormis une statue, une cheminée d'usine ou un train (\"Mystère et mélancolie d'une rue\", 1914) ; de ses mannequins sans vie qui comblent l'espace angoissant de ses peintures (\"Muses inquiétantes\", 1916-1917) ; de ses intérieurs, où il accumule paradoxalement objets divers et figures déshumanisées, tels que instruments de mesure, échiquiers, biscuits, statues et mannequins (\"Grand Intérieur métaphysique\", 1917). À partir de 1919, renonçant subitement à ses recherches artistiques, il revient à une peinture plus académique. Affilié au mouvement \"Valori plastici\", il se consacre à des sujets classiques (natures mortes, scènes de gladiateurs), inspirés de l'Antiquité ou des grands peintres de l'histoire (Titien, Raphaël, Rubens). Les dernières oeuvres de l'artiste, de nouveau empreintes de l'école métaphysique, sont parfois redondantes et n'ont plus la force onirique des premières. Considéré comme l'un des précurseurs du surréalisme, De Chirico expose sa démarche picturale par écrit (\"Hebdomeros\", 1929).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)2A juillet 1968 Série D-39 Fiche N• 2520 De Chirico (Giorgio) 1.

Tenu par les surréalistes comme un des peintres dont l'œuvre recèle le plus de mystère et le plus de significations cachées, Giorgio De Chirico n'a pas cessé de hanter l'imagination contemporaine avec des toiles anciennes (que son académisme renie aujourd'hui) oiJ le drame de la disparition de l'homme est évoqué avec une lucidité angoissante.

2.

Né de parents italiens à Volo, en Thessalie, où son père dirigeait la construction d'une ligne de chemin de fer, De Chirico s'initie à la peinture et au dessin à l'Ecole technique nationale d'Athènes.

A la mort de son père, en 1905, il se rend à Munich avec sa mère et son frère, Alberto Savinie.

Il y suit les cours de l'Académie des beaux-arts, subissant l'influence de Bôcklin, Klinger, Wagner, Schopenhauer et Nietzsche.

En 1909, de retour en Italie, il découvre, à Milan et à Turin, les architectures rectilignes, les statues placées à hauteur d'homme qui apparaîtront dans ses pre­ mières toiles.

En 1911, à Paris, il fait la connaissance d'Apollinaire (dont il laisse un portrait, en 1914), de Picasso, de Max Jacob.

Rappelé à Ferrare en 1915, il retrouve Savinio et Carlo Carra.

C'est l'époque où les cc intérieurs métaphysiques» succèdent aux architectures.

A son retour à Paris (1924), il est accueilli triomphalement par les surréalistes.

Il participe à leur exposition de 1925, mais l'homme se montre inférieur à son œuvre.

Le roman "Hebdomeros ..

(1929) sonne comme une exécution testamen­ taire.

De Chirico sombre dans l'académisme.

Les fresques du Palazzo della Triennale, à Milan, traduisent une stérilité qu'aucune œuvre ne viendra plus démentir.

3.

Dès ses premières toiles, Chirico entre dans le monde onirique que découvriront les surréalistes.

Des objets insolites, damiers, gants, pieds coupés, statues de plâtre, s'associent, en des rapprochements freudiens, à d'étranges architectures.

La période des «Muses inquiétantes" (1916-1917) voit défiler mannequins, statues, cariatides à tête ovoïde, tandis que les " intérieurs métaphysiques » montrent dans l'atmosphère angoissante de chambres closes les restes dérisoires d'une .civilisation (aliments, instruments d'arct.litecture, compas de navigateur ...

).

Chevaux et gladiateurs marquent la dernière période de fécondité de l'artiste.

4.

L'œuwe de De Chirico dessine le labyrinthe où l'homme moderne se perd peu à peu.

Elle traduit une force d'évocation surprenante, la transformation progressive de l'homme en objet.

L'urbanisme des places désertes exerce une fonction vampirique.

Les habitants de ces villes fonctionnelles ne sont plus que des ombres.

La disparition du visage exprime assez la préoccupation du Mouvement Dada: dans la destruction de l'homme par le vieux monde, faire apparaître une nouvelle forme d'humanité.

On trouve dans les chambres closes enfermant des éléments épars de civilisation un sym­ bole évident de la décomposition économico-sociale ressentie par les dadaïstes.

5.

Avant de devenir, par une étrange régression, un académisme, la peinture de De Chirico a possédé l'art d'utiliser le décor conventionnel à des fins subversives.

La clarté méditerranéenne des tons arrive à ce paradoxe d.'accentuer l'esprit germa­ nique de la plupart des œuvres du peintre.. »

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