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Claude MONET: LA PROMENADE D'ARGENTEUIL

Publié le 17/01/2022

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monet

Claude MONET 1847-1879

La Promenade d'Argenteuil Huile sur toile 53 cm x 73 cm . Signé en bas, à gauche . Peint en 1872 . Localisation : collection particulière

monet

« nature dans tous ses effets, même les plus momentanés, en ne tenant compte que du seul résultat de sesperceptions. Tempérament puissant, doué d'une magistrale intuition, il s'engage hardiment, confiant dans la propre sûreté de sonanalyse sensible, mais incapable de mesurer exactement la portée de ses actes.

A la différence d'un Cézanne, parexemple, il n'obéit à aucun calcul intellectuel précis, pas plus qu'il n'éprouve, comme Van Gogh, le besoin de selibérer d'une émotion exaspérée. En fait, il se laisse surtout guider par son instinct profond, par ses dons d'observateur rigoureux.

Il est le premier àrenoncer à son récent acquis et paraît bien souvent, durant les années suivantes et pendant son voyage enHollande, vouloir presque ignorer le chemin dans lequel il s'est avancé. Pourtant, la révolution était commencée et Monet en avait été le seul instigateur.

Sa grande toile du Louvrecontient en effet tous les jalons émancipateurs : abandon du ton local, analyse des effets d'atmosphère et delumière, c'est-à-dire en fait désintégration des contours et des masses ; prépondérance de la recherche colorée etdes interpénétrations des couleurs entre elles, négation de l'objet au profit de l'unité même de la toile, etc. Procédant par pur empirisme, il a été le grand initiateur en mettant en évidence les trois vertus essentielles de lapeinture moderne.

Le tableau devient une valeur en soi, la nature est interprétée subjectivement comme une suited'équivalents colorés et l'analyse sensible conduit à la dissociation de la forme, de la couleur et du volume. Certes, il appartiendra à d'autres artistes de tirer entièrement parti des découvertes de Monet et d'en déduiretoutes les conséquences possibles qu'il n'a souvent fait qu'entrevoir.

Mais son génie instinctif l'amène bien souventà poser, sans les résoudre complètement, certains problèmes importants.

En particulier, durant les années de sonséjour à Argenteuil (1872-1877) qui seront les plus fécondes pour lui, il reprend fermement la suite de sesfructueuses investigations.

C'est alors qu'il nous livre cette série d'admirables toiles sur les bords de la Seine, laGrenouillère, les Grands Boulevards ou la gare Saint-Lazare.

Avec un métier perfectionné, une jaillissantespontanéité, il y aborde hardiment les questions de perspective intérieure, d'espace suggéré et de composition partaches colorées vers quoi le guide son amour actuel pour l'art d'Extrême-Orient. Mais la gloire est venue : la quatrième exposition des impressionnistes, en 1879, remporte un succès moral plusencore que financier.

Les premiers amateurs sérieux apparaissent.

En 1880 le peintre, qui fait maintenant figure dechef d'école, est reçu au Salon.

Une grande exposition particulière de ses dernières oeuvres s'ouvre dans les locauxde la revue "La Vie Moderne", et Durand-Ruel commence à le soutenir effectivement.

Tous ces événementsconjugués influencent dangereusement l'autodidacte qu'est demeuré Monet et qui semble s'abandonner à quelqueorgueil aveugle autant qu'aux conseils de son entourage ou de la critique d'art.

Peu à peu, l'esprit de systèmeprévaut dans ses oeuvres, il réalise à partir de 1880 des "séries" où s'amorce la phase baroque de son art.

Cetriomphe progressif du lyrisme, qui lui vaut désormais la notoriété, n'est pas, hélas ! le meilleur de lui-même.

Lepoète fait plus confiance à son élan et à un certain ordre technique qu'à son instinct profond de peintre.

Mais sansdoute est-ce là le destin fatal de tout pionnier qui laisse à l'avenir le soin d'exploiter ses dons prestigieux. LE CONTEXTEAvec l'avènement du chemin de fer, Argenteuil avait beaucoup changé.

Relié à la gare Saint-Lazare par une liaisonrégulière, le petit village retiré était devenu un faubourg de Paris.

Monet y habita successivement deux maisons,qu'il louait près de la gare.

Toutes deux se trouvaient sur le boulevard Saint-Denis, devenu boulevard Karl-Marx.Seule la seconde est encore debout, mais l'industrialisation galopante a modifié les lieux du tout au tout.

Le fait queRenoir et Manet habitaient tout près contribua beaucoup à resserrer les liens entre les trois amis, qui se recevaientles uns les autres, brossaient des portraits de famille dans leur jardin. Claude MONET 1847-1879 La Promenade d'ArgenteuilHuile sur toile 53 cm x 73 cm.

Signé en bas, à gauche.

Peint en 1872.

Localisation : collection particulière LE SUJETA partir du moment où Monet s'installe à Argenteuil, il n'a d'yeux que pour la Seine.

Il la peindra quatre-vingts fois :en aval, en amont, en vue rapprochée ou au contraire panoramique.

Au total, Monet a réalisé quatre versions de lavue qui montre la promenade du bord de l'eau en aval du pont, variant simplement la lumière et l'atmosphère.

La villed'Argenteuil est en amont.

Monet a représenté à gauche l'île Marante, à droite les arbres qui bordent le champ defoire.

La maison au loin apparaît dans plusieurs vues d'Argenteuil. LE LIEU. »

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