CRIVELLI Carlo : SAINT GEORGES ET LE DRAGON

« CFCRIVELLI Carlo SAINT GEORGES ET LE DRAGON 1470 Peintre italien Analyse ♦'Bien qu'il s'agisse d'un tableau de dimen sions assez modestes, la scène affecte un côté monumental. L'espace est presque entièrement occupé par saint Georges, son cheval et le dra gon :tous trois semblent presque vouloir s'échap per hors des limites du tableau. La composition vibre d'énergie. Saint Georges, bien d'aplomb sur son cheval empanaché, les piedssolidement cam pés dans les étriers, est entièrement tendu dans son effort pour porter l'estocade finale au dragon. Celui-ci se dresse devant lui en sifflant, rendu furieux par le coup de lance qui lui atranspercé lecou, lagueule ouverte dans un dernier râle. Le robuste cheval blanc, aux jambes arrière égale ment ornées de panaches, fait un écart vers la droite, épouvanté par l'horrible bête. Les lignes sont agiles, tendues, nerveuses, comme il convient àl'intensité de lascène. Même l'atmos phère de chevalerie courtoise sied à la peinture de Crivelli, toujours àmi-chemin entre les der niers témoignages du gothique international et les nouveaux critèresde laRenaissance.

Le pay sage fabuleux du fond est encore celui d'une ville médiévalemais, à droite, la vue des champs culti- Lepolyptyque ?" Il s'agissait d'une complexe construction d'autel comprenant six panneaux. La peinture principale, aujourd'hui à la National Gallery de Washington, représente la Madone, assise sur un trône merveilleusement sculpté,tenant l'Enfant sur ses genoux avec les minuscules figures des donateurs en prière à ses pieds. Un inventaire de 1771 rappelle que dans la partie inférieure du tableau on pouvait lire l'inscription aujourd'hui disparue : « Carolus Crivellus Venetus pinxit anno 1470». À gauche du panneau central se trouvait un petit tableau représentant les Saints Du même peintre ; PICTO 92 6Nardini Editore.

1994.Liriade pour l'édition française. rgto ISABELLASTEWART GARDNER 92a MUSEUM -BOSTON XVe siècle Temperasur bois 90 x 46 cm  vés laisse entrevoirlarecherche d'unevision de l'espace plus profonde, encore que tempérée par lefond d'or aussi précieux qu'indéfini auquel Cri velli ne renoncera que dans ses œuvres les plus tardives. L'œuvre U Le panneau représentant saint Georges et le dragon faisait àl'origine partie du polyptyque de Porto san Giorgio. Selon un document d'époque, ilfut commandé par un certain Giorgio, originaire d'Albanie et venu se fixer dans cette ville des Marches. Pendant des siècles, lepolyptyque resta au-dessus du maître-autel de l'église paroissiale. En 1803, celle-ci fut démolie et la peinture transférée dans l'église «del Suffragio »pour finir dans des mains privées. Ses propriétaires lavendirent alors à l'ambassade du Portugal d'où elle passa àLondres dans lacollection Ward and Dudley. Ellefut ache tée en 1876 par Colnaghi, lequel ladémembra pour vendre les panneaux séparément. de saint Georges Pierre et Paul (aujourd'hui àLondres, National Gallery), surmonté d'une lunette représentant sainte Catherine d'Alexandrie et saint Jérôme (maintenant au Philbrook Art Center de Tulsa, Oklahoma). À droite de la Vierge àl'Enfant se trouvait un Saint Georges et le Dragon au-dessus duquel on pouvait apercevoir, en demi-buste, Saint Antoine abbé etsainte Lucie (musée national de Cracovie). Le polyptyque se terminait au som met par une grande lunette avec une Mise au tombeau, actuellementconservéeà l'Institute of Art de Détroit. Photo Archives Nardini Editore. »