David, Jacques, Louis
Publié le 17/04/2012
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Peintre et homme politique français né à Paris, mort à Bruxelles (1748- 1825). Son grand-oncle, Boucher, le prit comme élève et le recommanda au maître Vien. Il obtint le premier Prix de Rome en 1775, à son cinquième concours. Il rentra à Paris en 1780 et fut reçu à l'Académie royale de peinture. Sa première toile importante est Le Serment des Horaces, exposée au Salon de 1785 et qui lui fut commandée par le directeur des bâtiments du roi. Très épris d'histoire romaine et d'antiquités, il peignit une série de toiles aux sujets antiques ou mythologiques. Enthousiasmé par la Révolution, il peignit Le Serment du Jeu de Paume, devint ami de Robespierre. Elu à la Convention, membre du Comité d'instruction publique et du Comité de sûreté générale, David vota la mort du roi et suivit Robespierre dans son action. Il organisa les grandes fêtes populaires de la dictature robespierriste. Il exerça lui-même une sorte de dictature sur les arts, supprimant l'Académie de France à Rome. Président de la Convention, il fut arrêté après le 9 Thermidor, mais reprit sa place à l'Assemblée. Il exécuta par la suite plusieurs portraits de Bonaparte, qu'il admirait également. Il devint le premier peintre de l'Empereur. Ayant signé l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire, il fut exilé en 1815 et mourut à Bruxelles, dix ans plus tard. Il exerça une influence profonde sur la peinture française, l'arrachant au maniérisme du XVIIIe siècle.

«
LOUIS DAVID
1148-1825
AucuN artiste n'a fait plus intimement partie de son époque que Louis David.
Toutes ses œuvres
portent l'empreinte, non seulement de leur temps, mais des classes sociales pour lesquelles elles
ont été faites.
L'artiste essaie d'être aimable, presque badin, lorsqu'il décore - à la manière de
Boucher- les gracieuses demeures d'actrices commanditées par des fermiers généraux, sévère
tandis
que s'organise la Révolution sous la tutelle des Grecs ou des Romains, ému lorsqu'il
peint - pour le Peuple --- les effigies de Marat assassiné, de Lepeletier de Saint-Fargeau as
sassiné ou du petit Joseph Bara.
Devant les pùmpcs impériales, son pinceau sait s'assouplir mais,
quelle
que soit la direction donnée à l'œuvre, elle reste toujours régie avant tout par la raison.
C'est elle qui domine, que Louis David travaille pour le frère de Louis XVI, pour quelque riche
bourgeois,
pour la Convention ou pour l'Empereur.
Même lorsqu'il peint, le plus froidement du monde, les héros antiques, il ne s'éloigne jamais
de la vraisemblance.
Il semble édifier des constructions à l'aide de· corps humains; ses compo
sitions sont ordonnées comme la façade d'un temple grec, le geste des Horaces aux bras tendus
est aussi raisonné
que celui des députés prêtant le Serment du Jeu de Paume.
La composition
du Sacre est basée, elle aussi, sur une savante géométrie.
Lorsque Louis David n'est que portraitiste, il se garde bien de ne présenter que l'enveloppe
extérieure
du modèle.
Il nous montre aussi son caractère moral: la jolie mondaine, Juliette Ré
camier, l'entrepreneur enrichi, M.
Pécoul, ne sont pas seulement des portraits d'individus mais
ceux
d'une classe.
E LU député à la Convention, Louis David cherche à prouver à ses collègues la nécessité sociale
ct nationale de l'art.
Certains passages de ses discours sont encore valables aujourd'hui.
II ne
craint pas, à un moment particulièrement critique de notre histoire, de faire voter des crédits
pour acheter des toiles de Rubens ou de Poussin, œuvres, dit-il, «qu'il importe de ne pas laisser
passer à
l'étranger».
Il organise, avec une rare compétence, ce qui allait devenir le Musée du
Louvre, supprime avec fermeté l'Académie, tueuse de jeunes talents.
Grâce à lui, tous les artistes,
français
ou non, ont le droit d'exposer au «Salon».
Il ne refuse aucune besogne, qu'il s'agisse
d'inventer de nouveaux uniformes pour les fonctionnaires de la République, de la mise en scène
d'une pièce de théâtre ou de l'organisation de fêtes républicaines.
Il ordonne alors les masses
humaines comme personne ne l'avait fait avant lui, fait participer le peuple aux fêtes à la manière
antique et donne à celles-ci une extraordinaire ampleur.
Il construit la Fête de l'Etre Suprême
comme il construit un de ses tableaux.
Il n'y a pas plus de fantaisie dans une œuvre de David qu'il n'y en a dans la Déclaration
des· Droits de l'Homme et du Citoyen.
Même esprit de précision, d'assurance austère.
Pas une
virgule à changer de place dans l'une et, dans l'autre, pas une cassure de pli qui n'ait sa raison
d'être..
»
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