DIALOGUES DES CARMELITES de Francis POULENC

« l'élève de Vines au piano et de Koechlin pour la composition.

En 1917, Francis Poulenc crée son premier opus, laRhapsodie nègre.

Il fait partie du Groupe des Six.

Sa musique profane se caractérise par son charme et par saspontanéité mélodique, et sa musique religieuse par sa profondeur (Stabat mater, Dialogue des Carmélites, opérad'après la pièce de Georges Bernanos).

En 1934, il rencontre le baryton Pierre Bernac au festival de Salzbourg ; il enrésulte un duo chant et piano qui durera jusqu'en 1959.

Le premier concert officiel du duo a lieu le 3 avril 1935.A partir de 1935, Poulenc crée des oeuvres où prédominent les plus hauts sentiments religieux.

Cela ne l'empêchepas de créer des oeuvres profanes brillantes, comme son Concerto pour piano, écrit en 1949.

En 1962, il composeses dernières sonates pour bois et piano.Francis Poulenc a souvent dit que sa musique était mal jouée.

Grand deviseur, il a laissé de nombreuses interviewsradiophoniques.Il a su repérer rapidement le génie de Pierre Boulez et a soutenu ses théories musicales.L'écriture de Poulenc reste très classique, mais son mode de création, où prédomine la spontanéité, resteétonnamment moderne.Le 7 janvier 1999, Lille, Paris et Strasbourg ont fêté le centenaire de la naissance du compositeur : à Lille, Jean-Claude Casadesus a dirigé l'Orchestre et le Choeur régional d'Ile-de-France.

A Paris, l'Orchestre national de France ainvité Georges Prêtre.

Enfin, à Strasbourg, le Philharmonique de Strasbourg, dirigé par Jan Latham-Koenig, aprésenté un programme Poulenc. un des plus célèbres membres du Groupe des Six Ce compositeur et pianiste typiquement français a appartenu à ce cercle de musiciens français appelé le Groupe desSix qui, après la Première Guerre mondiale, rejetaient aussi bien l'impressionnisme que le post-wagnérisme : parmi lesplus célèbres, Francis Poulenc, Darius Milhaud, Arthur Honegger, Georges Auric.

Epris de jazz, de music-hall, dechansons populaires, ces compositeurs partagent aussi le même souci d'élégance, de tendresse, d'humour et despiritualité.

Poulenc a écrit de nombreuses mélodies.

Dans son opéra bouffe Les Mamelles de Tirésias et dans Les Dialogues de Carmélites, son opéra le plus ambitieux, il affirme son originalité, qui consiste en un mélange de naturel et de classicisme. ORIGINE ET ACCUEIL Cet opéra fut commandé à Poulenc par la Scala de Milan.

Créé en italien, il obtint un immense succès.

Aujourd'hui, ilest très souvent représenté. RESUMEtragédie historico-mystique A Paris et Compiègne durant les premières annéesde la Révolution française Acte I : A Paris, alors que gronde la Révolution, Blanche (sop) a une illumination mystique : elle annonce à son père, le Marquis de la Force (b) et à son frère le Chevalier (t), sa décision d'entrer au couvent des Carmélites.

Blanchefait son noviciat sous la dure autorité de la prieure (contr).

Elle se lie d'amitié avec une autre novice, Constance(sop), qui lui confie une vision qu'elle a eue : elles mouraient ensemble.

La prieure sent venir ses derniers instantsavec effroi.

Elle livre son angoisse à Blanche, impressionnée. Acte II : Après la mort de la prieure, Blanche et Constance s'interrogent sur le sens profond de la mort.

La nouvelle prieure souligne l'impérieuse nécessité de la prière, seul véritable devoir des Carmélites.

C'est la raison que Blancheoppose à son frère le Chevalier lorsque celui-ci tente, en vain, de la reprendre au couvent.

La Révolution est à sonapogée.

L'exercice du culte est interdit : menacées par la foule, les Carmélites doivent quitter le couvent sous peinede mort. Acte III: Les Carmélites restent rassemblées dans leur chapelle dévastée.

Elles font le voeu de mourir ensemble. Blanche, prise de panique, s'enfuit et retourne chez elle.

Elle se retrouve seule : son père a été guillotiné.

Peu detemps après, les religieuses sont arrêtées et condamnées à la peine capitale.

Le jour de l'exécution, elles montentsur l'échafaud en chantant le Salve Regina.

Lorsque vient le tour de Constance, Blanche sort de la foule pour rejoindre ses compagnes et mourir avec elles. ANALYSEune méditation spirituelled'une spontanéité poignante Voici un opéra apparemment très austère : s'il a pour cadre les plus sombres journées de la Révolution française, iln'est agrémenté d'aucune de ces intrigues amoureuses, politiques, guerrières, qui envahissent d'ordinaire la scènelyrique.

L'héroïsme dont il est question ici est tout spirituel.

En effet, la pièce de Bernanos, Dialogues des Carmélites, est une méditation sur la mort.

Mettant en scène l'ascension mystique d'une jeune religieuse, l'écrivain, catholique fervent, décrit l'itinéraire d'une âme qui passe de l'exaltation à la crainte, de l'angoisse à la sérénité.

Ilmontre que la peur de la mort renvoie à la solitude fondamentale de l'homme, et que le seul moyen de dépassercette peur est d'inscrire la mort individuelle dans le destin collectif, de mourir avec les autres, pour les autres,comme le font les religieuses à la fin : le martyre, acte suprême de charité, donne sens à la mort.

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