Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart

En 1786, Mozart donne ses Noces de Figaro à Vienne, qui lui réserve un succès triomphal. Mais cette réussite lui suscite pas mal de jalousie, dont la plus tenace est celle de Salieri, compositeur besogneux mais extrêmement influent, dont Mozart a fait sa tête de Turc. Salieri intrigue en coulisses, sape peu à peu le crédit de Mozart qui choisit dès lors de faire représenter ses prochaines oeuvres hors de Vienne. C'est Prague qui donnera la première de Don Giovanni (1787 — Livret de Da Ponte). Se débattant entre les dettes et les problèmes de santé de Constance, Mozart compose sa Petite musique de nuit (1787), Cosi fan tutte (1790) qui ne soulèvent pas l'enthousiasme des foules et, pressé par l'argent, La flûte enchantée (1791) sur un livret maçonnique de Schikaneder. Cette oeuvre sera jouée au Théâtre Forain de Vienne. Epuisé par ses efforts, Mozart jette ses dernières forces dans des oeuvres plus austères où, paradoxalement, il retrouve la sérénité : Ave verum (1791) et ce Requiem que sa mort viendra interrompre et qui sera achevé par Franz Süssmayer, son élève. L'ironie du sort veut que cet enfant-chéri des foules, enseveli en fosse commune, venait d'être promu chef de chapelle à la cathédrale Saint-Etienne. Il n'eut pas le temps de monter en chaire...