Ernst Ludwig Kirchner 1880-1938 Toilette, femme au miroir

« nouvelle pédagogie s'est elle-même emparée.

Le mot «ex­ pressionnisme» aurait été inventé par le peintre français J.-A.

Hervé en 1901.

Mais c'est en Allemagne, en 1911, lors d'une exposition de la Sécession berlinoise présentant, outre les artistes allemands, Braque*, Derain, Dufy, Picasso* et de Vlaminck, que l'expressionnisme prit l'essor d'un mouve­ ment.

Dès lors, le terme se répandit rapidement, désignant tout ce qui était dans la tradition de Cézanne*, Gauguin et Van Gogh*.

Les artistes qui se réclamaient de l'expressionnisme avaient en commun de s'opposer au naturalisme, comme imitation fidèle de la nature, et à l'impressionnisme, comme transposi­ tion par la peinture de la seule impression optique de la lumière.

Mais, par ailleurs, ils voulaient faire de l'art la mise en forme personnelle d'une expérience vécue au plus profond de soi-même; donc un art qui doit laisser paraître l'expression de l'artiste en son être et qui s'attache à un contenu spirituel et éthique de la vie.

L'expressionnisme selon Kirchner «C'est cela, exprimer ce que l'on ressent, exprimer l'exquis plaisir.

Voilà le combat qu'il faut mener.

Rien d'autre; le reste n'est que radotage.

Toutes ces histoires de technique, d'études, de talent, Dieu! si les grands savaient un jour ressentir vérita­ blement, de façon purement sensuelle et instinctive, jusqu'à oublier qu'ils tiennent à la main un pinceau ou un crayon.» Un contexte social propice A ses débuts, l'expressionnisme, contrairement au futurisme ou au surréalisme, ne publie pas de manifestes proclamatoi­ res; il est davantage une sensibilité générale avec quelques thèmes catalyseurs forts.

Mais plus que tout autre mouve­ ment il répond directement à une situation sociale, et ici particulièrement marquante.

L'Allemagne passe très rapide­ ment, à la fin du siècle dernier, d'un état agraire à un état. »