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Florence: La ville des Médicis (XVe - XVIe siècle)

Publié le 22/02/2012

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Parmi les foyers artistiques de l'Europe, aucune ville comparable à Florence par son importance territoriale et politique n'a connu une telle activité artistique. Plusieurs étapes dans l'histoire de la ville déterminent plus spécialement son orientation artistique. Depuis la fin du XIIIe siècle, Florence dépasse les cités de la Toscane par le nombre de ses habitants, sa richesse et son importance culturelle. Deux créateurs dominent cette première période, Dante et le peintre Giotto, fondateur d'un nouveau style. Avec Arnolfo di Cambio, architecte municipal, Giotto réalise une synthèse entre le gothique français et la vieille tradition italienne dont l'une des oeuvres les plus notables demeure les fresques réalisées dans la chapelle de l'Arena à Padoue et, en architecture, la réalisation du Palazzo Vecchio, chef-d'oeuvre du style gothique communal toscan.

« LA RENAISSANCE INCARN~E Pendant trois cents ans, du 'IN' au xvu~ siéde, la ville de Rorence a été dirigée presque sans discontinuer par la puissante famille des Médicis .

A la fois princes et mécénes , les Médicis connurent un régne long et tumultueux qui coïncide avec l'apogée de la cité toscane , berceau de la Renaissance italienne .

Néanmoins, la présence de Médicis à Rorence est attestée dès le Xl~ siècle , dans la corporat ion des changeurs .

L'essor progressif de leurs affaires bancaires favorise leur ascension sociale .

Argent et pouvoir étant indissociables dans cette cité, les Médicis commencent à occuper des postes dans le gouvernement de la République .

Conséquente , leur fortune est cependant moindre que celle 1------------1 des grandes familles dirigeantes l'IRRÉSISTIBLE ASCENSION DES MÉDICIS fLOUNCE AU MIUT DU XV" SlkLE Quand s'ouvre le Quattrocento Oe 'IN' siécle italien), la cité-État de Rorence est un des centres économiques les plus dynamiques d'Italie .

Elle a bati sa prospérité sur l'Industrie, en particulier la production de draperies , le commerce et surtout l'activité bancaire .

Dès le Xli~ siècle, les banquiers florentins deviennent les créanciers des grandes monarchies européennes , amassant ainsi d'Immenses fortunes tout en se livrant entre eux une concurrence effrénée .

Parallélement la ville étend sa domination sur la Toscane, en prenant le contrOle de ses rivales, Pise en 1406, puis Livourne en 1421, cette demiére lui offrant un accès à la Méditerranée.

Sur le plan politique , la cité est une république indépendante.

Le gonfalonier , sorte de magistrat suprême, est censé gouverner au nom du peuple .

Mais la complexité des institutions locales profrte de fait aux grandes familles marchandes et bancaires au détriment du petit peuple et de la noblesse .

Sous les apparences du respect des régies démocratiques , le pouvoir est en réalité aux mains d'une oligarchie bourgeoise .

Les rivalités en son sein , ajoutées aux revendications populaires, favorisent l'Instabilité politique , sans pour autant entraver l'essor économique de la République.

lEs OIIIGINES DES MBIICIS Le berceau des Médicis se trouve à Mugello, petite bourgade au nord de Rorence .

Leur nom pourrait indiquer qu'ils aient été à l'origine médecins ou apothicaires , mais aucun document historique ne le prouve .

de Rorence .

En 1378 èclate la révolte des Ciompi , soulèvement des petits ouvriers et artisans contre la vieille oligarchie dirigeante .

Salvestro de Médicis, gonfalonier de justice (magistrat supr~me), soutient les revendications populaires , se posant en défenseur des pauvres contre les puissants .

La révoke échoue, Salvestro est banni de la cité.

Cet épisode permet pourtant aux Médicis de gagner la réputation de protecteurs du petit peuple, dont profiteront les descendants de Salvestro pour asseoir leur domination sur la ville.

JEAN DE BICC~ FONDAHUI DE LA PUISSANCE DES MOIICIS Après l'échec de 1378 , la famille se met en retrait de la vie politique pour se concentrer sur les affaires .

La période coïncide de fait avec la véritable -et fulgurante- éclosion de la puissance des Médicis .

L'artisan en estiHIIIk Bled (1360-1429) , dont le sens inné des affaires amorce l'Immense fortune de la dynastie .

En 1397 , il fonde la banque des Médicis, qui devient en quelques décennies l'une des plus importantes d 'Europe, avec des succursales dans les principales villes italiennes .

Parallélement Jean diversifie ses activités en se lançant dans la production textile, qui est alors l'Industrie dominante de Rorence.

Les revenus de la banque et du commerce font bientôt de lui l'un des citoyens les plus riches de la cité.

Désormais, les Médicis font partie de la cour des grands .

Peu porté sur la politique, Jean occupera quelques charges au sein du gouvernement local , sans pour autant chercher à en tirer profit.

s'attirant ainsi l'estime de ses concitoyens .

DES cc ROIS SANS COURONNE» CosME 1.' ANciEN, LE POUVOII SANS LE mu Si Jean de Bied est à l 'origine de la puissance financiére des Médicis, il revient à son fils c- (1~ 1464) d'asseoir leur domination politique .

Cosme l'Ancien est le fondateur de la branche ai née des Médicis, qui s'éteindra en 1527 .

La branche cadette qui lui succédera descend de Laurent l'Ancien , second fils de Jean de Bied .

Doté d'une éducation humaniste, initié très tOt aux affaires, Cosme poursuit avec soin l'œuvre paternelle à la tête de la banque des Médicis .

En 1429, il est élu gonfalonier de Rorence, grace à l'appui du petit peuple laborieux .

Mais la vieille oligarchie prend bientôt ombrage de sa popularité .

Une réaction menée par la riche et influente famille des Albiui, rivale des Médicis , parvient à destituer Cosme, contraint à l'exil en 1433 .

Mais le mécontentement de la population face aux Albiui profite à Cosme, rappelé triomphalement à Rorence un an plus tard .

Dès lors, ce dernier, d'un naturel prudent va manœuvrer habilement pour devenir le souverain de fait de la cité, sans pour autant jamais porter de titre officiel.

Il élimine ses opposants en recourant systématiquement au bannissement Se présentant comme un simple citoyen, d'abord facile , ce • roi sans couronne • s'attire la bonne grace du peuple par ses largesses et ses bonnes œuvres, développe le commerce , embellit la cité par la construction de nombreux édifices publics, favorise les arts et l'architecture ...

Tout en conservant les institutions de transformer Rorence en une sorte de principat héréditaire .

A sa mort pater patriae .

Lui succéde son fils, ~'#«re le GollttRx (1414-1469), qui se contente, avec moins d'éclat de gouverner prudemment la cité et de gérer au mieux l'héritage familial.

lAuiENT LE MAGNIFIQUE OU 1.' APOGtE DE fLOUNCE La succession de Pierre à la tête conjointement par ses deux fils : ÜIIIHI,I'ainé (1449-1492), et Julien, le cadet (1453-1478) .

Ensemble , ils perpétuent la politique de la famille, gouvernant sans fonction officielle et prenant soin de conserver le soutien du peuple .

Cependant à l'instar de Cosme l'Ancien , leur aura et leur fortune suscitent la jalou sie de leurs pairs , ainsi que celle des puissants .

Soucieux de préserver l 'équilibre politique de la péninsule, ils refusent de financer l'acquisition de la ville d'Imola par la papauté.

Vexé , le pape Sixte IV intrigue en sous-main pour les éliminer, en s'appuyant sur de riches banquiers florentins, les Paui.

Ces derniers , rivaux des Médicis , révent de prendre leur place.

Se joint à la conspiration l'archevêque de Pise, Frfllldsco S.Mfltl, dont Laurent avait refusé la nomination .

Le 26 avril 1478 éclate le coup d'État connu sous le nom de conjuration des Paui : attirés dans un traquenard dans Les Rorentins, avertis, volent à son secours , massacrant avec une effrayante cruauté les Paui et leurs séides ; Salviati lui-m~me est pendu par la foule au palais de la Seigneurie.

L'autorité de Laurent sort renforcée de l'échec des conjurés.

li assurera dès lors seul la responsabilité du pouvoir jusqu'à sa mort en 1492 , mettant au pas tous ses ennemis.

Sous son régne , Rorence atteint son apogée.

La cité est le plus puissant des États italiens .

La paix favorise la prospérité et la magnificence artistique .

Mais Laurent se montre moins avisé dans la gestion des affaires familiales : à sa mort la banque des Médicis est au bord de la faillite .

lA VIW PIIAIIE DE LA RENAISSANCE Si les Médicis sont à jamais passés à la postérité , ils le doivent moins à leurs richesses et leur habileté politique qu'à leur action en faveur des arts et des lettres, qu'ils n'auront de cesse d'encourager .

Leur œuvre de mécénat fera de Rorence le berceau et le centre de la Renaissance italienne du Quattrocento .

Le mouvement est amorcé par Cosme l'Ancien, qui consacre sa fortune à l 'embellissement de la ville, restaurant les édifices anciens, en construisant de nouveaux.

Les plus grands artistes de son temps, qu'ils soient peintres, architectes ou sculpteurs , sont mis à contribution : llrnellesdll, Donatello , u,, ...

Humaniste, Cosme l'Ancien favorise la redécouverte de l'Antiquité gréco­ latine.

A cet effet il fonde une Académie platonicienne, totalement inédite en Occident sur le modéle de l'école de Platon à Athénes.

«C'est un roi defait, même s'il n'en a pas /enom.>> C'est ainsi que le pape Jules Il qualifiait Cosme I'Anden.

Édifié par Vasari sur ordre deCosmef' , lepa/ois des Offices abrite désormais l'un des plus riches musées au monde.

Philosophe , poète , exégète , Marsile Ficin (1433-1499) , proté!Jé des Médtcis , fut l'un des penseurs les plus influents de la Renaissance italienne .

Réflexion sur le pouvoir, le Prince, de Machiavel, est dédié à Laurent// deMédids, duc d 'Urbino .

Anna Maria Luisa Dernière des Médids , c'est grâce à elle que Je patrimoine artistique de la dynastie est resté à Florence. »

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