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Fragonard : L'ESCARPOLETTE

Publié le 14/09/2014

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fragonard

Après un nouveau voyage, dans le sud de la France et en Italie en 1773-1774, Fragonard entame une longue «traver­sée du désert«, qui dure jusqu'à la fin de sa vie — il meurt à Paris en 1806. Ses sujets épris de sensualité, son style rapide et décoratif, apparenté au 'rococo,•, sont contestés par une géné­ration de peintres épris de noblesse et de rigueur classiques. La Révolution porte à la réputation de l'artiste un coup fatal. Privé d'amateurs, dépossédé de sa for­tune. Fragonard échappe à la misère grâce à la mansuétude du peintre David, qui lui obtient le poste de conservateur au Museum (le futur musée du Louvre).

Jean-Honoré Fragonard est né à Grasse en 1732. Formé chez Chardin, Boucher et Van Loo, il obtient le grand prix de Rome et séjourne en Italie entre 1756 et 1761. Après quoi il voyage aux Pays-Bas, pour compléter sa formation.

Il connaît le succès à partir de 1760, et surtout après l'Escarpolette en 1767, lorsqu'il renouvelle le thème des «fêtes galantes« de Watteau dans des toiles destinées à des amateurs de la bour­geoisie ou de la petite noblesse, qui montrent les jeux ou les ébats amou­reux de jeunes gens dans des inté­rieurs et surtout des jardins.

 

Mais cette période faste dure peu.

fragonard

« rapide.

Il use de ce que ses contemporains jugent un •style d'esquisse •, qui privilégie l'effet d'ensemble plutôt que le détail.

Il peint le mouvement de balancier de l'escarpolette, la chaussure qui s'envole, les branches qui se plient, le vent qui gonfle la robe et la soulève .

Tout est dynamisme et rythme, comme il convient à une apologie du désir amoureux.

le «divin Frago n L'Escarpolette n'est sans doute pas la première des œuvres sensuelles du peintre.

Exécuté sans doute vers 1763, peu après le retour de Rome, le Feu aux poudres, allégorie du plaisir où l'érotisme envahit la mythologie, la pré­ cède de quelques années.

Dans cette toile ovale où une nymphe ne dissimule rien de ses Le Verrou , jean-Honoré Fragonard , vers 1776 (Paris, musée du Louvre).

L'Escarpolette ou les Hasards heureux de !'escarpolette, jean­ Honoré Fragonard , 1767 (Londres, The Wallace Collection).

V charmes à des angelots indiscrets, les réminis­ cences de Rubens sont avouées ouvertement.

Fragonard pas tich e le grand maître flamand du siècle précédent , et lui emprunt e le goût des chairs roses, des harmonies rougeoyantes et de la touche virevoltante.

Ignorerait-on tout du peintre, on aurait peine à imaginer qu'il a passé cinq ans à !'Académie de France à Rome, où il était supposé s'imp régner de grandeur antique et de rigueur classique ...

Le succès de !'Escarpolette marque néanmoins une inflexion dans la carrière de celui qui sera surnommé le • divin Frago•.

Il devient un peintre recherché, il a désormais des élèves, et il se marie bientôt (en 1769), fort d'une aisance nouvelle.

Dan s les deux décennies suivantes, si le peintre exécute quelques figures de fan­ taisie et des paysages , il multiplie surtout les peintures qui développent par variations suc­ cessives le motif érotique de /'Escarpolette.

Les toiles les plus nombreuses mettent en scène des coup les qui se poursuivent, se déguisent, se découvrent et s'étreignent, tantôt dans des parc s crépusculaires tantôt dans des boudoirs.

Le Verrou mène à son paroxysme d'intensité cette poétique du désir retardé et enfin satis­ fait.

D'autres toiles, qu'elles aient un prétexte mythologique ou se donnent pour de simples esquisses, poussent fort avant l'é tude du nu féminin et Fragonard y joue à suggérer ce que la décence interdit de figurer.

L 'Escarpolette , dite aussi les Hasards heureux de l'escarpolette , est une huile sur toile de 83 cm de haut sur 65 cm de large.

Après avoir appartenu au baron de Saint -Julien , la toile passa suc­ cessivemen t dans plusieurs collec­ tions françaises , et aboutit en 1865 dans la collection R.

Wallace .. »

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