Devoir de Philosophie

François Couperin

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

couperin
Issu de trois générations d'organistes qui régnèrent pendant deux siècles sur la tribune de l'église Saint-Gervais, Couperin, parisien de naissance, révéla très jeune des dons de virtuose. Il commença sa carrière dans le sillage de son père, auquel il succéda à la tête de la tribune de l'église, en 1685. Huit ans plus tard, alors que ses compositions étaient presque toutes dédiées au clavecin, c'est encore comme organiste qu'il fut nommé à la Chapelle royale. Cette charge marqua ses débuts à la cour, où il devait bientôt se mettre au service d'illustres aristocrates comme le duc de Bourgogne ou la princesse de Conti. Il s'adonna alors complètement au clavecin pour composer dans un style léger et spirituel des pièces descriptives rassemblées sous le titre Ordres. Cette forme musicale, très en vogue à l'époque, du tableau poétique sur des thèmes divers d'inspiration (portraits, caractères, scènes bucoliques, satires...) amena à Couperin une notoriété très importante qui dépassa les frontières quand il devint en 1717 claveciniste du roi. Mêlant les influences italiennes et une admiration pour le style de Lully, Couperin, délaissé vers la fin de sa vie, à Paris, composa une musique fine et élégante aux mélodies subtiles qui devait marquer le déclin irrésistible du clavecin face au bouleversement provoqué par l'invention du piano.
couperin

« "Sous l'orgue de Saint-Gervais, monsieur", répondit-il. Couperin, sagement, montre ses Oeuvres et cache sa vie.

Le nombre des enfants qu'il eut de son épouse, Marie-Anne Ansault, n'est même pas établi avec certitude.

Il fut anobli, fut célèbre, mais, d'une santé fragile, il ne semblepas que "l'orgueil de la vie" se soit emparé de lui.

"J'espère, écrivait-il que ma famille trouvera dans mes portefeuillesdequoy me faire regretter, si les regrets nous servent à quelque chose après la vie..." Son portraitiste, remarque André Teissier, a su lui donner "un air de solidité qui impose le respect, presque lacrainte.

Il ne sourit point sur ce beau portrait.

Assis à sa table de travail, il tient la tête droite, il regarde en face deses grands yeux clairs, il affirme sa vigueur d'artiste, et, sûr de ses principes comme de son Oeuvre, il ne supportepas la contradiction." Pédagogue attentif, Couperin avait la réputation d'un maître incomparable et a laissé une méthode sous le titre deL'Art de toucher le Clavecin.

Ses préfaces nous renseignent sur son esthétique, très consciente.

A propos de sespièces de clavecin, par exemple, il dit : "J'ai toujours eu un objet en composant toutes ces pièces.

Les titresrépondent aux idées que j'ai eues." Il soumet son invention à des modèles, et les nomme : SOeur Monique, la TendreFanchon, les Dards homicides, l'Auguste, l'Enjouée, la Voluptueuse, la Couperinette (sa fille), la Fine Madelon, laBelle Javotte, la Manon, les Vergers fleuris, les Roseaux, les Ondes, les Satyres chèvre-pieds, le Rossignol en amour,les Fauvettes plaintives, le Carillon de Cythère, les Barricades mystérieuses, les Vieux Galants et les Trésorièressurannées... Ces pièces sont construites comme les danses que les clavecinistes héritèrent des luthistes parisiens, leursprédécesseurs ; elles en conservent généralement l'allure ; mais il ne s'agit plus de musique chorégraphique, nimême de "suites", à proprement parler.

Chacun de ces tableautins est un tout, qui ne se trouve inclus dans un"ordre" que pour des raisons de tonalité, ou comme des morceaux inscrits sur un programme et qui forment unarrangement momentané.

Mais les sonates et les concerts de Couperin sont, au contraire, des compositionsordonnées et dont les pièces, destinées à être exécutées consécutivement, forment d'admirables architectures. Dans sa musique vocale latine, où l'on trouve ses belles Leçons de Ténèbres, Couperin est parfois plus italien quefrançais, mais dans sa musique de chambre, il s'est efforcé de marier la manière italienne à la manière française, endemandant que la paix du Parnasse soit faite "aux conditions, sur la remontrance des Muses françaises, quelorsqu'on y parlerait leur langue, on dirait dorénavant Sonade, Cantade, ainsi qu'on prononce Ballade, Sérénade,etc." Couperin fut le premier sonatiste français, il acclimata en France un genre qu'il admirait sous la plume "du signorCorelli, dont j'aymeray les Oeuvres tant que je vivray." L'Apothéose de l'incomparable Monsieur de Lully etL'Apothéose de Corelli, ainsi que les Oeuvres similaires, sont disposées pour deux violons et basse chiffrée, selon lamanière des "sonates à trois" du maître de Fusignano.

Mais les Concerts sont écrits "à l'usage de toutes sortesd'instruments de musique".

Ils semblent illustrer la déclaration de leur auteur, qui disait : "J'avouerai de bonne foique j'aime beaucoup mieux ce qui me touche que ce qui me surprend." Les Concerts royaux ont enchanté la mélancolie de Louis XIV vieillissant.

André Teissier remarque qu'ils sont "d'unepoésie pénétrante".

La liberté, l'aisance, l'esprit, en font des poèmes dont le parfum ne s'est pas évaporé et quiséduisent encore ceux qui sont dignes de les entendre, les contraignant doucement à en reconnaître ensemble etl'agrément et la grandeur.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles